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Liban - Présidentielle

Bkerké juge « incontournable » l’initiative Geagea-Aoun

Le patriarche Raï se rend à Rome demain jeudi.

Le patriarche maronite saluant Samir Geagea. Photo Émile Eid

Lundi, c'était Michel Aoun et Sleiman Frangié, hier Samir Geagea et le général Jean Kahwagi : parallèlement à l'appui de M. Geagea à la candidature du chef du Courant patriotique libre, le siège patriarcal de Bkerké est redevenu l'un des points de passage obligés des contacts politiques en cours. Il ne fait plus de doute que l'initiative de M. Geagea a complètement bouleversé le paysage politique et que le rapprochement avec Michel Aoun a créé une situation désormais « incontournable », pour reprendre un mot prononcé hier par le vicaire patriarcal Boulos Sayah.
Au mélange de satisfaction intime, de joie et de soulagement qu'un cauchemar est sur le point de finir et qu'une prière inlassable a fini par être exaucée, se mêle au siège patriarcal un soupçon de prudence. Les jeux ne sont pas encore faits, affirme-t-on à Bkerké, où l'on attend la réaction des autres blocs politiques, notamment celle du courant du Futur.

 

(Lire aussi : L'alliance Geagea-Aoun, vue par la presse libanaise)

 

« Heureux et soulagés »
« Nous croyons à l'événement, confiait hier à L'Orient-Le Jour le vicaire général du patriarcat, Boulos Sayah. Nous sommes heureux et soulagés. Nous saluons, comme il se doit et comme il le mérite ce rapprochement entre deux grands courants représentatifs des chrétiens, tout comme nous saluerons comme il le mérite tout rapprochement entre les Libanais, au service du Liban. »
Le prélat avait affirmé, en cours de journée, que le siège patriarcal maronite ne prend pas pour autant position entre les candidats et qu'il est « à égale distance de tous ».
Le vent d'optimisme qui souffle désormais sur l'échéance présidentielle sera transmis dans quelques jours au pape François en personne, à la faveur de la visite que le patriarche doit effectuer à partir de jeudi à Rome, croit-on savoir. Nul doute que le patriarche aura, au cours de ce séjour, des contacts avec plusieurs officiels de l'Église directement concernés par la situation au Liban et au Moyen-Orient en général, devenus hélas indissociables.


Le patriarche doit procéder, à Rome, à deux installations : celle d'une réplique de la statue monumentale de saint Maron placée dans l'enceinte extérieure de la basilique Saint-Pierre, au Vatican, et celle d'une relique du grand saint cédée par le diocèse de Foligno. La Fondation Antoine Choueiri patronne cet événement et sa veuve Rose Choueiri en personne y assistera.
L'agence al-Markaziya, généralement bien informée, affirme par ailleurs que Sleiman Frangié se rendra vendredi à Rome, pour y rencontrer le cardinal Leonardo Sandri, président de la congrégation pour les Églises orientales. Nul doute qu'à la faveur de la présence des deux hommes à Rome, ils ne se rencontrent. Le patriarche sera de retour au Liban, mardi prochain.

 

(Lire aussi : Geagea-Aoun : sur la toile, les Libanais débordent d'imagination)

 

Geagea optimiste
À l'issue de sa visite, hier, le chef des Forces libanaises a affirmé qu'il « ne voit aucune raison » pour que l'initiative qu'il a prise d'appuyer la candidature de Michel Aoun « ait des conséquences négatives ». « Le contexte dans lequel cet appui a été accordé est des plus clairs, a-t-il ajouté, et je ne pense pas que deux Libanais puissent être en désaccord sur les dix points avancés. »
Commentant les positions possibles que pourraient adopter ses alliés Samy Gemayel et Saad Hariri, ainsi que Sleiman Frangié ou le Hezbollah, M. Geagea a affirmé : « J'ai pris contact hier avec Samy Gemayel, du reste ce dernier était déjà au courant de notre initiative. Je ne pense pas que les Kataëb aient des réserves sur cette tentative d'unification (des positions) ou qu'ils puissent être hostiles à une élection présidentielle. »
En ce qui concerne le Hezbollah, M. Geagea a estimé que l'appui qu'il apporte au général Aoun est « inconditionnel » et qu'il n'y a pas à s'inquiéter de ce côté.


Analysant la petite phrase de Sleiman Frangié, qui avait annoncé la veille qu'il était toujours candidat et que « son adresse est bien connue », M. Geagea a affirmé : « Indépendamment de nos désaccords politiques, tout le monde sait que Sleiman Frangié tient parole. Il a toujours affirmé qu'il appuiera Michel Aoun tant que ce dernier est candidat. Aujourd'hui, je pense que les chances que Michel Aoun soit élu sont presque certaines.
C'est pourquoi, je pense que Sleiman Frangié tiendra parole. Je ne suis pas pessimiste à son sujet. »
Dans les milieux bien informés à Bkerké, on a insisté hier sur la dernière partie de la petite phrase prononcée par M. Frangié. « Mon adresse, cela veut dire : Venez, discutons-en. » On ajoute que le rendez-vous avec le cardinal Léonardo Sandri a été pris avant la surprise de lundi, et que s'il est maintenu, son contenu pourrait changer.

 

Rapprocher la date de l'élection...
Pour en revenir à M. Geagea, notons qu'il a souhaité que l'on aille désormais directement à l'élection présidentielle, affirmant qu'il souhaite aussi que la date du 8 février fixée pour une nouvelle élection présidentielle soit avancée.
Au sujet de son allié Saad Hariri, M. Geagea a affirmé que « ce qui nous unit est plus grand que tous les pas politiques que nous pouvons prendre, grands ou petits ».
« Je ne nie pas qu'il existe un désaccord sur les candidatures à la présidence, mais en même temps, j'insiste sur la vision fondamentale des choses que nous partageons », a-t-il insisté.
Et d'ajouter qu'en ce qui concerne le risque de voir le courant du Futur boycotter la séance électorale, il avait confiance que « grâce aux contacts permanents que nous avons, nous parviendrons à une prise de position convergente, du moins en ce qui concerne la présence à la séance électorale ; car ce principe est clair pour le courant du Futur ».

 

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Lundi, c'était Michel Aoun et Sleiman Frangié, hier Samir Geagea et le général Jean Kahwagi : parallèlement à l'appui de M. Geagea à la candidature du chef du Courant patriotique libre, le siège patriarcal de Bkerké est redevenu l'un des points de passage obligés des contacts politiques en cours. Il ne fait plus de doute que l'initiative de M. Geagea a complètement bouleversé le...

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Bkerké ferait mieux de s'occuper de religion que de politique

FAKHOURI

10 h 50, le 20 janvier 2016

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Commentaires (2)

  • Bkerké ferait mieux de s'occuper de religion que de politique

    FAKHOURI

    10 h 50, le 20 janvier 2016

  • Bkerké juge « incontournable » l’initiative Geagea-Aoun QUID DE L'INITIATIVE TRES PROBABLE DE SAAD / SOLEYMAN /SAMI?

    Henrik Yowakim

    03 h 18, le 20 janvier 2016

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