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À La Une - syrie

Les humanitaires à Madaya : "Il est inacceptable que de telles choses arrivent au XXIe siècle"

L'Onu demande la fin de la "tactique barbare" des sièges de villes.

Du personnel humanitaire portait secours vendredi aux habitants de la localité rebelle syrienne de Madaya, peu avant la réunion du Conseil de sécurité pour réclamer la levée des sièges des villes du pays. REUTERS/Omar Sanadiki

Du personnel humanitaire portait secours vendredi aux habitants de la localité rebelle syrienne de Madaya, où des médecins ont assisté à la mort d'inanition d'un adolescent.

Dans cette cité à l'ouest de Damas, où la moitié des habitants ont moins de 18 ans, des êtres faméliques ont enfin reçu cette semaine, après des mois d'attente désespérée, une aide humanitaire fournie par les agences de l'Onu, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge syrien (SARC).
Des convois de ces organisations ont pénétré lundi et jeudi dans cette localité de 40.000 habitants après six mois d'un siège implacable de l'armée syrienne.

Et vendredi, un camion équipé de matériel médical avec un spécialiste et une infirmière est arrivé sur place et "a offert durant plusieurs heures des premiers soins aux habitants", a expliqué à l'AFP le chef des opérations du SARC Tamam Mehrez. Selon lui, le SARC prépare en outre l'ouverture d'un centre médical permanent à Baqine, adjacent de Madaya, afin d'offrir des soins médicaux aux localités environnantes.

(Lire aussi : Dans Madaya affamée, un habitant raconte le calvaire)

 

"Squelettiques"
"Ce que vous ressentez, c'est l'ampleur de la faim. Toutes les personnes vous répondent qu'elles ont survécu avec de la soupe faite de beaucoup d'eau, d'épices, de feuilles et d'herbes", raconte à l'AFP Hanaa Singer, la représentante de l'Unicef à Damas, qui s'est rendue sur place. Elle fait notamment état d'"enfants (qui) mendient un morceau de pain".

Mais parfois, la mort a été plus rapide que les secours. Ainsi, Ali, un garçon de 16 ans, est mort devant Mme Singer et une médecin de l'Unicef qui l'accompagnait.
"Nous avons vu dans un sous-sol deux adolescents partageant le même lit", raconte Hanaa Singer. Ils étaient "squelettiques". Le docteur s'est approchée de l'un d'eux qui paraissait particulièrement faible.
"Elle l'a examiné. Son pouls s'était arrêté. Elle a essayé de lui redonner vie. Une, deux, trois fois. Puis elle m'a regardée et m'a simplement dit: 'il s'en est allé'. Elle lui a fermé les yeux", a-t-elle expliqué à l'AFP par téléphone.

(Lire aussi : Ces internautes qui se moquent de la famine à Madaya)

En danger de mort
Ali est la dernière personne à mourir de malnutrition à Madaya. Selon Médecins sans Frontières (MSF), une vingtaine de personnes sont mortes depuis début décembre. Selon l'OMS, les équipes ont pu examiner jeudi 350 personnes et beaucoup souffrent de malnutrition très sévère.
"Les convois ne sont pas suffisants dans de telles situations", déclare Mme Singer, appelant à la levée de tous les sièges contre les civils. "Un garçon de 17 ans se trouve en danger de mort et a besoin d'être évacué immédiatement ainsi qu'une femme enceinte", poursuit-elle.
Selon elle, les équipes de l'Unicef et de l'OMS poursuivront dimanche leur opération mais "il est totalement inacceptable que de telles choses arrivent au XXIe siècle. Et n'oublions pas qu'il y a 14 autres "Madaya", c'est à dire des villes assiégées où vivent 400.000 civils.

Le Conseil de sécurité de l'Onu a réclamé vendredi la fin immédiate du siège des villes syriennes par les belligérants, dénonçant une "tactique barbare". "Il n'y a pas de raison, ni d'explication ou d'excuse valable pour empêcher des gens qui en ont besoin d'être secourus", a affirmé une responsable des opérations humanitaires de l'Onu, Kyung-Wha Kang, devant le Conseil de sécurité réuni en urgence.

Mi-décembre, le Conseil de sécurité avait adopté une résolution établissant une feuille de route prévoyant des négociations, un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.

Depuis le début en mars 2011 de la guerre civile en Syrie, devenue de plus en plus complexe avec une multiplication des acteurs, 260.000 personnes sont mortes et des millions ont été poussées à la fuite.
La Russie, qui y intervient depuis le 30 septembre en soutien aux troupes du régime, a annoncé que l'accord sur son déploiement militaire en Syrie, où des dizaines d'avions de chasse russes effectuent des raids aériens, "est conclu pour une période sans limite", ce qui ouvre théoriquement la voie à une présence militaire permanente dans le pays.

 

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commentaires (4)

Oui, mais ici, les "Bleus", on est encore au 19ème siècle !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

03 h 11, le 16 janvier 2016

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Commentaires (4)

  • Oui, mais ici, les "Bleus", on est encore au 19ème siècle !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 11, le 16 janvier 2016

  • Triste pour un monde qui assiste à l'injustice en spectateur .

    Sabbagha Antoine

    21 h 23, le 15 janvier 2016

  • LES CRIMINELS VIENNENT DES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 51, le 15 janvier 2016

  • Super alors on va y inclure GAZA.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 06, le 15 janvier 2016

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