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Économie - Liban - Conférence

La diaspora libanaise appelée au secours des entreprises

La deuxième édition du « Global Lebanese Entrepreneurs and Investors Summit », organisée mardi par les réseaux Life et Endeavor Liban, visait à convaincre les investisseurs expatriés de soutenir financièrement les start-up et PME locales.

Les organisateurs de la conférence cherchent à changer les habitudes d’investissement au Liban de la diaspora. Photo DR

Ils étaient plusieurs centaines d'hommes et de femmes d'affaires, pour la plupart issus de la diaspora, à répondre présent à la rencontre de l'écosystème entrepreneurial local à l'occasion de la deuxième édition du « Global Lebanese Entrepreneurs and Investors Summit » qui s'est tenue mardi au Four Seasons Hotel à Beyrouth. Sponsorisée par la Banque Libano-Française, la Bank Audi et la BankMed, cette conférence est organisée par l'antenne libanaise du réseau de mentorat entrepreneurial Endeavor et l'association d'entraide entre dirigeants financiers Life. Pour les organisateurs, l'objectif est clair : rapatrier les capitaux et le savoir-faire de la diaspora d'affaires installée en Europe, aux États-Unis ou dans le Golfe. « Nous accueillons quiconque est fatigué de travailler dans le désert sous une chaleur de 55° ! »
lance à l'audience Antoine Saab d'Energy 24, qui a inventé un système permettant de stocker l'électricité pour la réutiliser durant les périodes de rationnement.


Pour Adel Afiouni, membre du conseil d'administration de Life, la circulaire 331 émise en 2013 par la Banque du Liban a changé la donne en permettant aux banques d'investir potentiellement plus de 400 millions de dollars dans l'économie de la connaissance. « Nous assistons à l'apparition d'entrepreneurs jeunes et talentueux avec des idées innovantes qui ont réalisé une croissance impressionnante, tels Anghami, Instabeat ou encore Shahiya. Nous voulons les utiliser comme exemples du dynamisme du climat entrepreneurial local afin d'encourager les expatriés à les soutenir », explique-t-il. « Nous ne demandons pas à la diaspora d'investir par charité, mais parce qu'il existe de réelles opportunités », renchérit Tarek Sadi, directeur d'Endeavor Liban. Les deux hommes cherchent à rediriger les fonds de la diaspora hors des sentiers battus tels que l'immobilier et les transferts directs aux familles. Représentant 14,9 % du PIB, ces remises ont atteint 7,5 milliards de dollars cette année, en hausse de 0,7 % par rapport à 2014, d'après la Banque mondiale.

 

(Lire aussi : Les expatriés libanais attendent toujours une amélioration du climat des affaires)

 

Développement de la Bourse locale
Mais dans quels secteurs investir ? « Les produits alimentaires, la technologie et la mode haut de gamme. Soit les secteurs à haute valeur ajoutée, dans lesquels sont spécialisés les Libanais », estime Tarek Sadi. Et même s'ils ne sont pas en mesure de citer un investissement ou un partenariat né à l'occasion de la première édition de leur conférence l'année dernière, les organisateurs insistent sur l'importance du dialogue. « Rien que de créer une dynamique de dialogue et d'information est un succès », avance Adel Afiouni, qui souligne le travail effectué par Life pour encourager la création de fonds dédiés aux expatriés. Autre initiative à l'étude : la création d'un portail web destiné aux affaires afin de connecter la diaspora avec les entrepreneurs locaux.
Adel Afiouni a cependant reconnu lors de son discours inaugural que « des réformes sont nécessaires » pour renforcer l'attractivité et la compétitivité du pays. Outre l'amélioration des services Internet et mobiles, et des infrastructures en général, il faudrait selon lui davantage de transparence et de protection des investisseurs. « La structure légale n'est pas encore optimale pour les investissements. Il faut que le Parlement vote la loi de protection des actionnaires minoritaires par exemple », complète Tarek Sadi. Adel Afiouni espère, lui, que le regain d'intérêt des investisseurs exercera une pression sur les pouvoirs publics pour améliorer le climat des affaires.


Autre besoin, et non des moindres : le développement de la Bourse locale afin d'encourager les exit, soit la revente d'une entreprise. Point sur lequel a insisté Habib Kairouz, associé gérant chez l'investisseur américain Rho Capital. Selon lui, il est nécessaire de créer un cadre réglementaire pour les entreprises afin de les informer sur les procédures d'enregistrement et l'interaction avec les investisseurs. « Il faut également mettre en place un organisme de surveillance », ajoute-t-il, concédant que cette initiative doit venir du gouvernement. « C'est vrai qu'il n'y a pas encore eu de grand exit au Liban, reconnaît Tarek Sadi, mais certaines entreprises spécialisées dans le secteur des technologies sont actuellement en pourparlers avec des fonds de capital-risque basés à l'étranger. »

 


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Ils étaient plusieurs centaines d'hommes et de femmes d'affaires, pour la plupart issus de la diaspora, à répondre présent à la rencontre de l'écosystème entrepreneurial local à l'occasion de la deuxième édition du « Global Lebanese Entrepreneurs and Investors Summit » qui s'est tenue mardi au Four Seasons Hotel à Beyrouth. Sponsorisée par la Banque Libano-Française, la Bank Audi...

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