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Culture - Beirut Chants

Comme un diamant, un bouquet d’airs belcantistes....

Elle : soprane colorature. Lui : pianiste ami des touches d'ivoire. Cinzia Forte et Mauricio Agostini, unis demain soir*, dans un chapelet d'arias du meilleur cru du répertoire lyrique.

Maurizio Agostini, fringant chef d’orchestre, compositeur et pianiste.

Vol de Naples à Beyrouth. Cinzia Forte et Mauricio Agostini viennent à peine de débarquer de l'aéroport dans une ville entre deux fêtes. Effervescence, lumière, embouteillage et brouhaha aux portes des festivités de fin d'année, bien loin d'un chant transparent et de la musique, voix du cœur et des frissons de l'âme humaine.
Diva aux cheveux sagement peignés pour une silhouette svelte vêtue d'un long pull en laine fine grise sur un jeans moulant avec bottes noires. Regard clair, minois charmant et auriculaire bagué de pierres étincelantes pour des mains aux longs doigts délicats. Accent exclusivement italien pour un parler déjà débordant de sonorités musicales et ensoleillées.
Pour son second séjour beyrouthin (elle a déjà chanté, il y a presque dix ans, au Grand Sérail pour la fête de l'Indépendance libanaise), Cinzia Forte évoque en douceur l'évolution de notre capitale. Et de souligner, dans un sourire désarmant : « Je retrouve la même chaleur, la même hospitalité, le même accueil enthousiaste des gens... Mais je n'ai pas encore beaucoup déambulé au cœur de la ville... »
Vingt-cinq ans de carrière au sommet. Les salles les plus prestigieuses d'Europe ont applaudi ses prestations. Sous l'œil protecteur et avisé de son père ténor et compositeur, depuis l'âge de 4 ans, s'accompagnant au piano, elle a chanté ! Ses grands rôles préférés auxquels elle a déjà prêté sa touche personnelle, ses accents, ses vocalises et son sens de composition d'un personnage sur scène ? Lucia di Lammermoor, Anne Boleyn, mais surtout la Violetta de La Traviata.
Son rêve et son ambition, depuis que la cantatrice toute en teinte d'agilité, a foncé dans le registre non seulement colorature mais lyrique, interpréter Sœur Angélique de Puccini et Adrienne Lecouvreur de Cilea.
Et pour le concert de clôture, un dernier souhait ? « Avoir un public chaleureux et être en symbiose avec lui... », dit-elle en toute simplicité. Qu'elle se rassure, Cinzia Forte (dont le prénom est celui d'un mont grec !), car, avec le programme si judicieusement concocté, les belcantistes ne seront que comblés.
À côté d'elle, écoutant la discussion et intervenant en toute discrétion, dans un italien tout aussi chantant, Mauricio Agostini, trente-sept ans, pull bordeaux, cheveux courts et regard pétillant derrière ses lunettes.
Il a laissé sa baguette de chef d'orchestre aux vestiaires pour accompagner Cinzia Forte au clavier, pour un programme justement élaboré à eux deux, en toute précision, comme un vrai papier à musique. Et l'on dirait taillé à la mesure de leurs talents respectifs et conjugués.
Qu'est-ce qui fait le succès d'un tel partenariat entre une diva et un pianiste ? « Bien sûr, le programme que nous présentons ensemble, mais aussi et surtout la chimie et l'alchimie qui nous unissent dans l'amour de cette même musique aux nombreux contrastes... »
Et pour ceux qui l'ignorent, pour ce fringant chef d'orchestre né à Florence, formé au Conservatoire Cherubini pour sa technique au clavier, il y a aussi sa casquette de compositeur qui ravira les pianophiles. Deux œuvres portant sa griffe seront données entre les arias. Une Paraphrase de l'Italienne à Alger de Rossini et un Intermezzo nocturne inspiré de La Mandragore de Machiavel (et ironie du sort ou pied de nez, un nocturne pour un « Machiavel qui naquit les yeux ouverts  », comme dit son biographe Quentin Skinner !). Le piano a de ces révélations, pourvu qu'on lui prête oreilles attentives...
Une dernière question au pianiste qui effectue son premier voyage à Beyrouth. Et vous la trouvez comment notre cité entre sapins décorés et rues surencombrées ? « Si la gentillesse des gens est aussi grande que ceux qui m'accueillent, alors ici, c'est le paradis !... J'espère pouvoir enrichir le public de belles sonorités, car, après tout, un concert ou un récital, c'est donner et recevoir... »
Une soirée qui clôt en beauté vingt-trois jours où la musique, presque sous toutes ses facettes et composantes, aura été reine et étoile au cœur de Beyrouth.

*En clôture du festival Beirut Chants, avec le concours du Théâtre San Carlo de Naples, le soprane Cinzia Forte, accompagnée au piano par Mauricio Agostini, donnera un concert le 23 décembre à l'église Saint-Maron (Gemmayzé) à 20h précises. Au menu des pages de Bellini, Mozart, Donizetti, Tosti, Bizet, Cilea, Puccini et Gounod. Et deux œuvres à découvrir du pianiste Mauricio Agostini, accompagnateur et compositeur.

Vol de Naples à Beyrouth. Cinzia Forte et Mauricio Agostini viennent à peine de débarquer de l'aéroport dans une ville entre deux fêtes. Effervescence, lumière, embouteillage et brouhaha aux portes des festivités de fin d'année, bien loin d'un chant transparent et de la musique, voix du cœur et des frissons de l'âme humaine.Diva aux cheveux sagement peignés pour une silhouette svelte...

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