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Nos Lecteurs ont la Parole - Heba EL-HADIDI

La transition démocratique en Égypte, un exemple normatif ?

L'Égypte est-elle sur la bonne voie dans le processus de transition démocratique ?
Est-il possible de parvenir à un score satisfaisant de démocratie sur le long terme ? Trois institutions ont joué des rôles importants dans le processus de transition démocratique en Égypte :

1. L'institution militaire : elle avait un rôle efficient durant et après l'irruption des deux révolutions des 25/1/2011 et 30/6/2013. L'armée est intervenue lors d'un risque grave pour la sécurité nationale en forçant l'ancien président Moubarak à démissionner. Elle s'est aussi démarquée de l'islamisation de l'État, selon les Frères musulmans, à travers son rôle public dans la révolution du 30/6/2013.
Armée plutôt nationale et non prétorienne ou de régime, elle a protégé le pays des guerres internes ou civiles. Ce en quoi le cas de l'Égypte se différencie de ceux de l'Irak, de la Libye et de la Syrie. Nombre de communiqués de l'armée égyptienne témoignent de la tradition des grands jurisconsultes égyptiens d'autrefois.
L'armée égyptienne a ainsi contribué à la transition durant les deux révolutions, bien qu'elle ait des fois dévié de sa trajectoire. Le Conseil militaire a refusé en 2011 d'écouter des partis et forces politiques en vue du retour à la Constitution de 1971. Selon la déclaration constitutionnelle du Conseil suprême du 30/3/2011, ce sont les membres élus du Parlement qui forment l'Assemblée constituante de 100 membres pour la rédaction de la Constitution. Cela a ouvert la voie à une domination relative aux Frères musulmans.
La disposition constitutionnelle de 2014 qui dispose que la nomination du ministre de la Défense est subordonnée à l'approbation du Conseil suprême des Forces armées pourrait être fort contestée.

2. Le processus constituant : la rédaction de la Constitution a été confrontée à de nombreux obstacles. La problématique est tributaire de l'équilibre des pouvoirs entre les acteurs politiques et l'existence d'un grand nombre de partis, groupes et groupements politiques. Qui va nommer le comité de rédaction de la Constitution de 2012 ? Nombre de contestations sont liées aux frontières entre religion et État, à la répartition des pouvoirs et aux droits et libertés.

3. La société civile : en dépit des limitations en Égypte à la liberté d'association, il y existe une tradition de mouvement associatif. Cependant, une mentalité contestataire, nourrie durant des années par les dérives de programmes sur la transparence et l'accountability, est dangereuse, car elle prépare le terrain à des manipulateurs politiques qui exploitent l'insatisfaction populaire pour instaurer de nouvelles dictatures en semant l'illusion de lendemains qui chantent.
La société égyptienne a aujourd'hui besoin d'une force politique capable de formuler des objectifs clairs, progressifs et réalisables. L'institution militaire, en raison de sa force, de sa légitimité et de la confiance populaire, pourrait aider les autres institutions politiques et sociales. Mais l'armée ne doit pas être l'exclusif garant de la transition constitutionnelle et démocratique. Plus elle s'expose dans la vie publique, plus elle devient sujette à des critiques. L'espace public ne peut être tributaire du secteur militaire.
Un dialogue national qui explicite les intérêts de la société et qui garantit les droits et libertés est indispensable. Il s'agit surtout de promouvoir la démocratie participative à des niveaux tant local que national, de libéraliser la législation sur la formation des associations et de
promouvoir un plan de rénovation éducative dans les écoles. Tout changement exige une fécondation culturelle et éducative.
D'après l'observatoire de la Fondation Bertelsmann, l'Égypte est classée en 2014 dans la 82e position sur 129 pays, soit 5.08 sur 10. En comparant cet indice avec l'année 2012, on constate que c'était égal à 4.10 sur 10 et en 2010 à 4.82 sur 10. Il existe certes un progrès, mais ralenti, vers la démocratisation. Il faudra une intensification de la coopération de toutes les forces, les institutions de l'État et la société civile pour la promotion et la consolidation des acquis démocratiques.

Heba EL-HADIDI
Doctorante égyptienne – USJ

L'Égypte est-elle sur la bonne voie dans le processus de transition démocratique ?Est-il possible de parvenir à un score satisfaisant de démocratie sur le long terme ? Trois institutions ont joué des rôles importants dans le processus de transition démocratique en Égypte :
1. L'institution militaire : elle avait un rôle efficient durant et après l'irruption des deux révolutions des...

commentaires (1)

Question :L'Égypte est-elle sur la bonne voie dans le processus de transition démocratique ? Réponses : sous la botte de l’institution militaire et de ses Moukhabarats l’Egypte ne peut être que sur la mauvaise voie de la dictature la plus carnassière. 1 : Armée d’occupation nationale, l’Armée putschiste égyptienne domine et cannibalise le pays depuis 1952.Cette armée institue une société terroriste néo féodale avec au sommet de la pyramide néo pharaonique les Saigneurs de la Guerre qui remplacent les Pachas de l’ancien régime, au milieu le clergé musulman et chrétien mercenaires et au bas de l’échelle le Tiers Etat des businessmen pourris, de la petite bourgeoisie crapuleuse et la masse des paysans/esclaves des campagnes. 2. Le processus constituant a l’ombre de la terreur militaire devient un rituel pour camoufler la dictature de l’Armée et surtout de son chef charismatique « démocratiquement élu» . Comme Staline et Hitler. 3. Dans les pays démocratiques ce sont les Etats qui ont des Armées. En Egypte c’est l’armée qui a, qui possède et phagocyte l’Etat. Avec sa justice et sa bureaucratie corrompues. Et sa terreur absolue. 4 : La société civile colonisée et infiltrée en long et en large par les Moukhabarat, devient une société totalitaire. L'illusion des lendemains qui chantent est alors propagée par les hymnes militaires qui inculquent aux gens terrorisés l’amour de la botte, le culte du chef et le désir du fouet de l'Armee.

Henrik Yowakim

01 h 36, le 03 décembre 2015

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Commentaires (1)

  • Question :L'Égypte est-elle sur la bonne voie dans le processus de transition démocratique ? Réponses : sous la botte de l’institution militaire et de ses Moukhabarats l’Egypte ne peut être que sur la mauvaise voie de la dictature la plus carnassière. 1 : Armée d’occupation nationale, l’Armée putschiste égyptienne domine et cannibalise le pays depuis 1952.Cette armée institue une société terroriste néo féodale avec au sommet de la pyramide néo pharaonique les Saigneurs de la Guerre qui remplacent les Pachas de l’ancien régime, au milieu le clergé musulman et chrétien mercenaires et au bas de l’échelle le Tiers Etat des businessmen pourris, de la petite bourgeoisie crapuleuse et la masse des paysans/esclaves des campagnes. 2. Le processus constituant a l’ombre de la terreur militaire devient un rituel pour camoufler la dictature de l’Armée et surtout de son chef charismatique « démocratiquement élu» . Comme Staline et Hitler. 3. Dans les pays démocratiques ce sont les Etats qui ont des Armées. En Egypte c’est l’armée qui a, qui possède et phagocyte l’Etat. Avec sa justice et sa bureaucratie corrompues. Et sa terreur absolue. 4 : La société civile colonisée et infiltrée en long et en large par les Moukhabarat, devient une société totalitaire. L'illusion des lendemains qui chantent est alors propagée par les hymnes militaires qui inculquent aux gens terrorisés l’amour de la botte, le culte du chef et le désir du fouet de l'Armee.

    Henrik Yowakim

    01 h 36, le 03 décembre 2015

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