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Liban - Crise des déchets

Un Conseil des ministres « dès qu’une proposition sera prête »

Si l'exportation reste l'option prioritaire, les autres pistes n'auraient pas été totalement abandonnées pour autant.

Le ministre Machnouk représentant le Liban à la réunion des ministres arabes de l’Environnement au Caire.

Le règlement de la crise des déchets attend toujours une décision de la part de la commission ad hoc chargée de ce dossier. Ce n'est qu'après la maturation d'une proposition pour le règlement de cette crise, qui dure depuis le 17 juillet, que le Premier ministre Tammam Salam pourra convoquer un Conseil des ministres extraordinaire, a déclaré hier le ministre de la Santé Waël Bou Faour à l'issue d'une réunion avec le président du Parlement Nabih Berry, à Aïn el-Tiné.
En continuité avec les réunions qui ont eu lieu toute cette semaine, une nouvelle rencontre a rassemblé hier le Premier ministre avec le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, et le président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) Nabil Jisr. Selon les milieux du Grand Sérail, aucun élément nouveau ne s'est encore ajouté au dossier, à part le fait que toutes les options sont toujours étudiées, en priorité celle de l'exportation des déchets.
Toutefois, il semble que les compagnies qui ont présenté au gouvernement des dossiers pour l'exportation des déchets vers diverses destinations n'aient toujours pas obtenu l'approbation des gouvernements des pays où elles sont inscrites. Quatre sont actuellement concernées, une française, une britannique, une italienne et une allemande.
Des pourparlers seraient également en cours avec certaines compagnies étrangères spécialisées, pour aider le gouvernement à préparer les déchets sur place au Liban en prévision de leur exportation. Mais les efforts se concentrent surtout sur la négociation du prix le plus avantageux possible. À ce propos, le ministre Chehayeb devra préparer une étude qui, une fois terminée, sera soumise au Conseil des ministres.
La principale option sur le tapis actuellement, celle de l'exportation des déchets, demeure cependant pour beaucoup une perspective difficile et coûteuse (pas moins de 230 à 250 dollars la tonne selon les prévisions, voir L'Orient-Le Jour du 19 novembre), et ne manque pas de soulever de multiples objections. Par de simples calculs, on se rend compte que le traitement des déchets de Beyrouth et du Mont-Liban coûtera à l'État libanais non moins d'un demi-milliard de dollars par an, comme n'a pas manqué de le relever hier le site Lebanon Debate.

Un scandale
Hier, c'était au tour de l'écologiste Samir Skaff, président de l'association Green Globe, de publier un communiqué dénonçant le recours à cette option. Dans une « lettre ouverte au Premier ministre Tammam Salam », il le conjure « de refuser le scandale de l'exportation comme il a refusé celui des appels d'offres, et de ne pas se soumettre au chantage exercé sur lui ». Et de citer les inconvénients, selon lui, de l'exportation : elle met en avant les faiblesses et les divisions de l'État ; elle ne constitue ni ne contribue à une solution définitive ; son coût est exorbitant et favorise le gaspillage de fonds (un budget aussi considérable aurait suffi à régler toute la crise à l'intérieur); elle affaiblit les municipalités en les privant de budget ; elle soumet la gestion des déchets à des volontés extérieures plutôt que locales ; elle pourrait se transformer d'un pis-aller temporaire en une solution durable ; elle évince par le fait même toutes les autres solutions qui pourraient être envisagées et décourage le public de se mettre au tri...
Samir Skaff a proposé de revenir au plan Chehayeb en tentant de convaincre les forces politiques de donner leur approbation pour l'établissement de décharges.
Sur un autre plan, le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, qui s'est rendu hier au Caire pour participer à la réunion des ministres arabes de l'Environnement, a envoyé une circulaire au ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, destinée aux municipalités. Celles-ci devraient, selon lui, déployer tous les efforts possibles pour réduire le volume de leurs déchets, par des mesures de réduction de la production de déchets, de tri à la source... Elles devront trouver des espaces pour stocker les déchets recyclables et faciliter leur transport vers des centres de traitement.

Le règlement de la crise des déchets attend toujours une décision de la part de la commission ad hoc chargée de ce dossier. Ce n'est qu'après la maturation d'une proposition pour le règlement de cette crise, qui dure depuis le 17 juillet, que le Premier ministre Tammam Salam pourra convoquer un Conseil des ministres extraordinaire, a déclaré hier le ministre de la Santé Waël Bou Faour...
commentaires (3)

YIA PAUVRE LIBAN... CHOU SAR FIK...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 57, le 20 novembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • YIA PAUVRE LIBAN... CHOU SAR FIK...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 57, le 20 novembre 2015

  • Wallâh ? Ils prennent vraiment "les gens" pour des imbéciles !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 57, le 20 novembre 2015

  • Un demi milliard de dollars par an! Avec un tel budget, il est possible de mettre en place un projet durable de gestion des déchêts et exploitant toute la chaine de valeur du recyclage. C'est simplement choquant d'être arrivés là.

    PPZZ58

    10 h 19, le 20 novembre 2015

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