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À La Une - Liban

Nasrallah appelle à un règlement politique global : "Arrêtons de perdre notre temps"

Le secrétaire général du Hezbollah écarte l'éventualité d'une nouvelle offensive militaire israélienne.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant un discours, mercredi 11 novembre 2015, à l'occasion de la "Journée du matyr". Capture d'écran

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé mercredi à un règlement politique global de la crise qui sévit depuis plusieurs mois au Liban, estimant que les solutions "au cas par cas" ne servent plus rien. Il a dans ce contexte confirmé la présence de son bloc parlementaire à la séance législative convoquée par le président du Parlement, Nabih Berry, pour jeudi et vendredi, appelant tous les protagonistes à faire de même "dans l'intérêt du pays".

Le chef du parti chiite s'exprimait dans un discours retransmis en direct, dans le cadre d'une cérémonie organisée dans la banlieue sud de Beyrouth, à l'occasion de la "Journée du martyr".

Hassan Nasrallah a dénoncé la situation politique et "les responsables qui n'assument pas leurs responsabilités et qui se lancent des accusations", estimant que non seulement l'Etat mais même la société libanaise est de plus en plus fragilisée.

"Toute partie approche tout dossier comme elle l'entend. Il y va de même pour la lecture de la Constitution", a-t-il lancé, dans une claire allusion à la polémique sur la séance consacrée à la législation de nécessité. "Il existe différents points de vue concernant cette séance, et nous les respectons tous, a indiqué le leader chiite. Mais qui est la référence censée trancher ce débat?"

Les trois principales composantes chrétiennes du pays, le Courant patriotique libre, les Forces libanaises et les Kataëb s'opposaient à la tenue de la séance qui, selon les milieux de Aïn el-Tiné, est commandée par l'urgence de voter des lois financières devenues pressantes si l'on veut éviter au pays une calamité économique et financière contre laquelle la communauté internationale n'a cessé de mettre en garde.

Tout en reconnaissant l'impératif financier derrière ce type de législation, les pôles chrétiens refusaient de participer à moins de voir placée à l'ordre du jour la discussion autour de la loi électorale. Les FL et le CPL demandaient que soient également débattu par la même occasion le projet de loi autour de la récupération par les membres de la communauté libanaise résidant à l'étranger de la nationalité, en prenant en compte les conditions préalablement définies par ces deux formations.
Mercredi, et après plusieurs jours de tensions et de débats houleux, un accord a pu finalement être dégagé, ce qui a poussé le Courant patriotique libre de Michel Aoun et les Forces libanaises, les deux plus importants partis chrétiens, à se préparer à prendre part à la réunion.

Hassan Nasrallah a d'ailleurs estimé dans son discours qu'"il est dans l'intérêt du pays" que tous les blocs parlementaires participent à cette séance. Il a dans ce contexte salué la décision du chef du Bloc du changement et de la réforme, son allié, Michel Aoun, de finalement faire acte de présence. "Cela veut dire que nous sommes parvenus à faire primer l'intérêt national", a-t-il estimé.

Le chef du parti chiite a dans ce contexte appelé à un règlement politique global qui inclue la présidence de la République, le prochain gouvernement, la loi électorale et tous les autres dossiers en suspens. "Arrêtons de perdre notre temps, a-t-il lancé. La résolution des problèmes "au cas par cas" ne sert plus à rien, nous sommes tous responsables".

Dénonçant l'échec du gouvernement et des municipalités à résoudre la crise des déchets qui sévit depuis plus de trois mois au Liban, Hassan Nasrallah a rappelé que beaucoup de dossiers ne sont toujours pas réglés, notamment les militaires otages des jihadistes, le chômage et la crise de l'émigration.

 

"Guerre médiatique"
Par ailleurs, le leader chiite a salué "les martyrs de la résistance et de l'armée libanaise qui, grâce à leurs sacrifices, ont mis le Liban à l'écart du danger". "Notre responsabilité est de préserver l'arsenal de la résistance afin de libérer les territoires toujours occupés et de faire face à toute agression", a-t-il lancé.

Hassan Nasrallah a dénoncé ce qu'il a qualifié de "guerre médiatique" contre la résistance dans le but de minimiser ses exploits et porter atteinte à son essence. "Porter des armes en perdant notre âme, notre dignité et notre volonté ne sert à rien et c'est ce à quoi nous devons faire face", a-t-il insisté.

Le chef du Hezbollah a dans ce contexte écarté l'éventualité d'une nouvelle offensive militaire israélienne contre le Liban. "Ils se contenteront de la guerre médiatique, des mensonges, des fausses accusations, des pressions économiques, du blocus, comme ils le font depuis des années, a-t-il estimé. Mais nous appelons certains Libanais à ne pas être les partenaires du (Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu et (du président des Etats-Unis) Barack Obama dans leur projet visant à frapper la résistance".

Evoquant brièvement le dossier syrien, le chef du parti chiite a salué l'exploit de l'armée syrienne qui a brisé mardi un siège de plus de deux ans sur l'aéroport militaire de Kweires, près d'Alep. Cet aéroport, à l'est d'Alep, avait été assiégé à partir d'avril 2013 par une coalition de rebelles. Après une guerre fratricide entre jihadistes et groupes rebelles en janvier 2014, c'est le groupe Etat islamique qui a encerclé l'aéroport. "Il s'agit d'une victoire qui a une très grande signification et d'un message aux Etats-Unis et à leurs alliés", a estimé le chef du parti chiite dont les miliciens combattent au côté du régime de Bachar el-Assad. Il a dans ce contexte réitéré son appel à une solution politique et non militaire à la crise syrienne. 

 

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Ah ! Ils ne veut plus régler ses comptes avec "certains" libanais sur le sol syrien ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 37, le 13 novembre 2015

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Commentaires (7)

  • Ah ! Ils ne veut plus régler ses comptes avec "certains" libanais sur le sol syrien ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 37, le 13 novembre 2015

  • Cet homme est le plus puissant du pays à tout les points de vue, social, politique et meme militaire contre les criminels. Il est modestement propositif... il ne faut pas le snober, ce serait une erreur. les appels au dialogue doivent etre les bienvenu meme sils n'aboutissent pas forcement et immédiatement par une fumée blanche et requiert +eures séances. Corbeaux noirs et négatifs s'abstenir svp. Il ne faut pas cracher sur la main tendu.

    Ali Farhat

    05 h 21, le 12 novembre 2015

  • Peut-on le croire vraiment, sincère ou un discourt habituel de fumisterie ? Il donne des leçons qu'il n'applique jamais. Il bloque le Liban dans sa gouvernance depuis 2 ans, Il nous impose un vieillard de 83 ans pour le poste de Président, vacant à cause de lui Quand sera-t-il libanais au lieu d'être iranien ou syrien, selon le cas? Ces discours sont toujours les mêmes, ont la même consonance publicitaire et du style pure harangue... Comment des libanais peuvent croire et faire confiance à un homme qui, depuis 2 ans, fait tout ce qu'il peut pour empêcher le pays de fonctionner dans sa constitution ? Il y a quelque temps il proposait la solution des armes, aujourd'hui il ordonne une solution politique. Comment notre pays va faire pour remettre cet homme et sa milice dans le droit chemin qui est la soumission à la constitution de son pays? Ses nombreuses armes, sa milice, son mentor nous oblige à accepter ses divagations, ou c'est le conflit ... De quel droit, un chef de milice peut parler au nom du gouvernement libanais?

    FAKHOURI

    21 h 03, le 11 novembre 2015

  • obliger ils sent le vent .. qui commence a tourner !! mais c'est aussi peut etre la derniere cartouche aimable avant de ne plus l'etre lol

    Bery tus

    20 h 40, le 11 novembre 2015

  • Enfin un discours un peu plus logique et surtout pas de doigt menaçant.

    Achkar Carlos

    19 h 47, le 11 novembre 2015

  • "Il a dans ce contexte réitéré son appel à une solution politique et non militaire à la crise syrienne." ! Ah ! Il sent la débâcle toute proche, et ne propose donc plus aux Libanais d'aller régler leurs litiges sur le sol de Syrie ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    19 h 25, le 11 novembre 2015

  • IL A RAISON QUE TOUS LES PROBLÈMES DEVRAIENT ÊTRE DÉBATTUS ET RÉSOLUS ENSEMBLE ET NON CAS PAR CAS... MAIS... QUI DIT : OU AOUN OU PERSONNE... ET GARDE LE PAYS SANS PRÉSIDENT DEPUIS DEUX ANS ? QUI DÉCIDE SEUL... AU MÉPRIS DE L'ETAT ET DES AUTRES COMMUNAUTÉS... DE LA GUERRE ET DE LA PAIX DANS CE PAYS ? QUI DÉROGE À LA CONSTITUTION ? ESPÉRONS QU'APRÈS CE DISCOURS DE LA LOGIQUE... SI PAS TEINTÉE... LA LOGIQUE Y PRÉVAUT CHEZ TOUT LE MONDE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 04, le 11 novembre 2015

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