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Liban - La situation

Le règlement du dossier des déchets, entre l’espoir et la résignation

Les efforts pour venir à bout du blocage de l'exécutif sur le dossier des déchets aboutiront-ils aujourd'hui?

L'escalade verbale entre le Hezbollah et le Futur, provoquée vendredi dernier par le discours du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, lors de la commémoration de l'assassinat de Wissam el-Hassan, est le fruit d'un ras-le-bol qu'une partie des protagonistes du 14 Mars a décidé d'exprimer. « Ni le Hezbollah ne veut élire un président de la République, ni il veut assurer un fonctionnement acceptable de l'exécutif... ni même régler la crise des déchets », souligne ainsi une source indépendante du 14 Mars à L'Orient-Le Jour. Un blocage qu'a confirmé d'ailleurs hier le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, en déclarant que « lorsque le gouvernement est contraint de mener des batailles au service d'autres projets extérieurs, nous ne lui faciliterons pas son action dans ce sens ». La formule de Michel Aoun, le 11 octobre, à Baabda, « nous bloquons le blocage », était déjà suffisamment expressive.

Sur le dossier des ordures, le parti chiite avait proposé, il y a deux semaines, une liste de trois décharges potentielles dans la Békaa, qui avait été immédiatement soumise à l'examen du comité d'experts relevant du Conseil du développement et de la reconstruction. Ni la fin de l'étude ni ses résultats n'ont encore été annoncés officiellement. Ceci n'a pas empêché la diffusion d'informations ponctuelles, au cours de la semaine écoulée, confirmant l'adoption de l'un des trois sites proposés (avec une opacité persistante sur le nom du site en question). Officiellement, le ministre Akram Chehayeb faisait état d'avancées positives vers la mise en œuvre de sa solution. Jusqu'à samedi dernier, certains ministres évoquaient même la possible tenue d'un Conseil des ministres avant la fin de la semaine, sinon, au plus tard le mardi suivant (c'est-à-dire aujourd'hui).

(Lire aussi : Le Hezbollah sort ses griffes pour répondre à Machnouk)



Depuis la hausse de ton à l'égard du Hezbollah et du Courant patriotique libre, initiée vendredi dernier par le ministre de l'Intérieur, et la réponse immédiate, dimanche dernier, du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, la situation politique s'est comme gelée.
Et le dossier des déchets n'a pas été épargné.
Les sources du Grand Sérail assurent à L'OLJ que la réunion du Conseil des ministres qui devait être consacrée à ce dossier n'aura pas lieu cette semaine. Des sources concordantes révèlent en outre que « le CDR n'a pas achevé l'étude des sites dans la Békaa ». Jusqu'à hier, le Hezbollah n'avait en tout cas pas donné son accord définitif à l'aménagement d'un site dans la Békaa, apprend-on de source informée. L'entretien, hier, entre le Premier ministre Tammam Salam et le ministre Mohammad Fneich, suivi de la réunion en soirée, loin des feux de la rampe, de la commission Chehayeb, a confirmé la double entrave, politique et technique, à l'aménagement d'une telle décharge dans la Békaa. À cette impasse (qui pourrait toutefois n'être que temporaire) s'ajoutent les voix contestatrices de certaines municipalités de la Békaa contre l'aménagement de sites dans leur village respectif. Or, aucune information officielle n'a jusque-là été diffusée sur les localisations exactes des sites envisagés. Le ministre Nabil de Freige, qui s'est rendu hier au Grand Sérail, assure à L'OLJ que « Kfarzabad, par exemple, ne fait pas partie des sites envisagés » et s'interroge sur la source des « rumeurs qui se répandent sur de faux sites et contribuent à entraver la mise en œuvre du plan Chehayeb ».

 

(Lire aussi : « Pour une solution durable, remplacez les décharges par des centres de tri ! »)


Pour certaines sources du 14 Mars, relayées par des activistes suivant de près le dossier, le blocage de la solution par le Hezbollah avait été pressenti bien avant l'escalade entre le Hezbollah et le courant du Futur. « Certes, le parti chiite a proposé trois sites, mais trois sites qu'il savait d'avance inadaptés d'un point de vue géologique », soulignent-elles, s'étonnant d'ailleurs que « l'étude hydraulique de ces sites dure plus de quinze jours ».
L'escalade aurait en tout cas incité le Premier ministre à renoncer à l'idée de convoquer le Conseil des ministres à une réunion pour la mise en œuvre du plan Chehayeb, « avec les ministres présents » – une idée pourtant caressée par les milieux du Grand Sérail il y a une semaine. Prudent, le Premier ministre n'envisagerait la tenue du Conseil des ministres qu'en présence de toutes les factions du gouvernement, et seulement si une entente préalable est obtenue sur les déchets. Ce choix est justifié par une volonté de « mettre toutes les parties face à leurs responsabilités respectives », c'est-à-dire de garantir que les parties absentes de la réunion ne tentent d'entraver éventuellement la solution sur le terrain en dépit des promesses faites.

Dans ce contexte, le faible vent d'optimisme qui s'était levé à la suite de la visite du député Walid Joumblatt en Arabie saoudite, présageant d'un nouveau compromis pour une relance institutionnelle, est retombé. Même les milieux du Parti socialiste progressiste, interrogés par L'OLJ, ont reconnu avoir été « pris au dépourvu » par l'escalade Hezbollah-Futur. Quoi qu'il en soit, la tenue d'un Conseil des ministres s'impose d'un point de vue juridique (si l'on concède qu'il reste quelque chose de l'autorité du droit). Le ministre de l'Information Ramzi Jreige a en effet fait remarquer hier que « si le Conseil des ministres est voué définitivement à ne plus se réunir, il sera forcément démissionnaire », tandis que son collègue Waël Bou Faour se montrait plus résolu au pire, annonçant que « le gouvernement va entrer dans un coma dont il ne se réveillera que pour régler le dossier des déchets ». « Aucun contact pour l'heure ne permet de sauver le cabinet de l'état de paralysie vers lequel il se dirige », a souligné le ministre de la Santé.

Toutefois, le retour hier soir du président de la Chambre, Nabih Berry, qui doit présider aujourd'hui une séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau bureau de la Chambre et au renouvellement des commissions parlementaires, promet de calmer les tensions. Il est probable que la séance parlementaire soit marquée par la participation du Premier ministre afin d'encourager le rapprochement des points de vue, selon les informations du site al-Anba'.
Une perspective d'accalmie est évoquée, et la réunion du bloc du Futur aujourd'hui ne promettrait pas d'escalade.
Des sources centristes indiquaient ainsi qu'une résolution miracle du dossier des déchets dans les prochaines 24 heures reste possible.

 

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commentaires (6)

Depuis que "l’expert" libanais(h) eut la judicieuse idée de ramasser un bête bâton-bambou ou un très gros caillou dans l'intention de poursuivre, avec d'autres moyens libanais(h) "civilisés" mahééék, l'examen de la divergence de vues qui le séparait d'un semblable et autre "bel expert" libanais(h) à sa "belle" image, on n'a jamais cessé de déplorer leur guerre "d’ordures", de la dénoncer, de la vomir et.... de la faire. Mais oui ! C'est pourquoi, malgré la formidable décharge émotionnelle qui a marqué ces énièmes pourparlers-bastringues tenus dernièrement n'est-ce pas au khan-caravansérail, malgré ces longs poncifs et ces salamalecs dans lesquels, ce n'est pas si fréquent, les Libanais(h) "amateurs experts" en géologie avaient rejoint les Libanais(h) "experts professionnels" en ce même domaiiine style yîîîh si "écologie" ; malgré le cœur qui bat plus vite et l'espoir qui luit comme un brin de paille ou plutôt de chïîîîr, il faut à présent se dire qu’après toutes ces décennies et ces moult années définitivement perdues, yâ hassértéhhh, tout est déjà joué pour cette ferme-bled à la formule au formol si indigène. Mais bon, disons, yîîîh, "à la grâce de dieu" ; et n’challâh, yâââï, yâ allâh qu’avec ce nouveau "battement d’aile" de charognards et de rapaces sur ces "déchets", ne s’abatte sur les petites et/ou surtout grosses têtes une nouvelle nuée de rats, de cafards ; et même de sauterelles style, si pas pire, celle de mille neuf-cents seiiize !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 41, le 20 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Depuis que "l’expert" libanais(h) eut la judicieuse idée de ramasser un bête bâton-bambou ou un très gros caillou dans l'intention de poursuivre, avec d'autres moyens libanais(h) "civilisés" mahééék, l'examen de la divergence de vues qui le séparait d'un semblable et autre "bel expert" libanais(h) à sa "belle" image, on n'a jamais cessé de déplorer leur guerre "d’ordures", de la dénoncer, de la vomir et.... de la faire. Mais oui ! C'est pourquoi, malgré la formidable décharge émotionnelle qui a marqué ces énièmes pourparlers-bastringues tenus dernièrement n'est-ce pas au khan-caravansérail, malgré ces longs poncifs et ces salamalecs dans lesquels, ce n'est pas si fréquent, les Libanais(h) "amateurs experts" en géologie avaient rejoint les Libanais(h) "experts professionnels" en ce même domaiiine style yîîîh si "écologie" ; malgré le cœur qui bat plus vite et l'espoir qui luit comme un brin de paille ou plutôt de chïîîîr, il faut à présent se dire qu’après toutes ces décennies et ces moult années définitivement perdues, yâ hassértéhhh, tout est déjà joué pour cette ferme-bled à la formule au formol si indigène. Mais bon, disons, yîîîh, "à la grâce de dieu" ; et n’challâh, yâââï, yâ allâh qu’avec ce nouveau "battement d’aile" de charognards et de rapaces sur ces "déchets", ne s’abatte sur les petites et/ou surtout grosses têtes une nouvelle nuée de rats, de cafards ; et même de sauterelles style, si pas pire, celle de mille neuf-cents seiiize !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 41, le 20 octobre 2015

  • "...Lorsque le gouvernement est contraint de mener des batailles ou d'autres projets extérieurs, nous ne lui faciliterons pas son action dans ce sens..." Heureusement que le ridicule ne tue pas, ni de mentir effrontément ! Votre soi-disant "parti de DIEU", que fait-il en Syrie, selon les ordres de qui...du gouvernement libanais ? Et vous,les enturbanés de blanc et de noir, donc des responsables censés bien connaître votre religion...que répondrez-vous à DIEU le jour où vous paraîtrez devant LUI, et qu'IL vous demandera des comptes pour toutes ces vies que vous sacrifiez sans hésiter pour des intérêts qui n'ont rien à voir avec votre religion ni avec le LIBAN ? Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 55, le 20 octobre 2015

  • le Hezbollah ne veut pas régler la crise des déchets semble-t-il....d'apres Sandra NOUJEIM. si j'y pense un instant, j'en concluerai tout naturellement, que, en fait, le Hezb est partenaire de SUKLEEN!! car plus il tarde a regler la crise des dechets, plus longtemps SUKLEEN restera dans la place et continuera a officier. logique, non?

    Le Herisson

    12 h 31, le 20 octobre 2015

  • Le Professeur Nimbus de Rabieh avait déclaré le 11 octobre sur la route de Baabda : Nous bloquons le blocage (sic). Il n'avait pas bloqué sa fuite du Palais de Baabda, il bloque le fonctionnement du gouvernement avec son allié du Wilayet el-Faqih. Honte au Courant ni patriotique ni libre d'avoir à sa présidence d'honneur un individu qui s'est vendu en pièces détachées à l'étranger pour un strapontin couvert d'un tapis persan à Baabda.

    Un Libanais

    11 h 44, le 20 octobre 2015

  • LA CRISE DES DÉCHÊTS QU'ON VEUT ÉTERNISER POUR POUVOIR MANIPULER LES GENS... QUI EN ONT MARRE DE TOUT ET SURTOUT DE CE QUI CONCERNE LEUR SANTÉ... EST UNE ÉPÉE DE DAMOCLÈS QUE CERTAINS VEULENT GARDER SUSPENDUE AU DESSUS DE LA TÊTE DES LIBANAIS POUR LES DIVERTIR DES PROJETS MALSAINS QUI SE PRÉPARENT CONTRE LE PAYS !!! QUI SONT-ILS ? L'AIGUILLE DE LA BOUSSOLE Y POINTE INVERSERMENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 46, le 20 octobre 2015

  • La vraie solution miracle serait que cette clique d'IRRESPONSABLES-INCAPABLES disparaîsse définitivement et laisse à d'autres capables et honnêtes la gouvernance de notre pays ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 55, le 20 octobre 2015

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