Hachache et Sleiman libres, le sit-in levé devant le tribunal militaire

Les deux activistes du mouvement « Vous puez ! », Pierre Hachache et Waref Sleiman, ont été relâchés sous caution hier après-midi, à quelques minutes d'intervalle, sur décision de la cour militaire de cassation présidée par le juge Tony Lattouf. Et ce à l'issue du pourvoi en cassation des avocats des deux jeunes. Les membres du collectif se sont aussitôt regroupés devant le tribunal militaire, où ils ont lancé des youyous et des slogans pour célébrer la libération de leurs camarades et inviter les activistes à lever le sit-in devant le tribunal militaire.
Selon l'agence d'information al-Markaziya, la Cour de cassation a indiqué s'être réunie hier en session ordinaire, et non pas mardi comme prévu (pour une session extraordinaire), parce que les faits attribués aux deux activistes ont été considérés comme étant un délit et non pas un crime. C'est dans ce cadre que les avocats du collectif ont payé une caution de 500 000 LL pour chacun des deux activistes. Pour rappel, MM. Hachache et Sleiman ont été arrêtés pour avoir voulu couper les barbelés qui les empêchaient d'accéder au Parlement.
« Vendredi dernier, nous avons présenté au juge Riyad Abou Ghida une demande d'élargissement de Pierre Hachache et Waref Sleiman », a expliqué à l'agence l'un des avocats du collectif, Farouk Moghrabi. « Après le rejet de notre demande, nous avons fait appel devant la Cour de cassation, laquelle a cassé le jugement du premier juge d'instruction militaire sur base des articles 45 et 72 du tribunal militaire », a-t-il précisé.
Les deux activistes détenus depuis le 8 octobre, après la manifestation qui avait dégénéré en émeutes, au centre-ville de Beyrouth, sont les derniers à avoir été relâchés. Waref Sleiman était détenu à la caserne de Ramlet el-Baïda alors que Pierre Hachache se trouvait à la caserne Hélou. Mais l'avocat affirme que 13 personnes seront bientôt entendues par le juge d'instruction militaire qui pourrait fort bien émettre des mandats d'arrêt à leur encontre. L'activiste Ali Salim a ainsi été convoqué à la caserne de Barbar el-Khazen pour y être entendu dans une affaire de vandalisme contre des équipements militaires et pour jets de pierres.