Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé une nouvelle attaque virulente contre le courant du Futur, soulignant qu'il demandera au commandement de son parti de « remettre en question le dialogue » national. « Si le courant du Futur estime qu'il nous fait une faveur en participant au dialogue, dans ce cas nous y mettrons un terme car nous n'acceptons aucun chantage sur ce plan », a notamment déclaré Hassan Nasrallah.
Le leader du parti pro-iranien a tenu des propos en ce sens dans un discours retransmis sur grand écran au cours d'un rassemblement organisé hier dans la localité de Louaizé, dans la Békaa, en mémoire de l'un de ses principaux commandants militaires et chef des opérations du parti chiite à Idleb, en Syrie, Hassan Mohammad el-Hage (Abou Mohammad), tué au combat le week-end dernier. Sayyed Nasrallah a commencé par mettre l'accent sur les « exploits » et les qualités du disparu, soulignant qu'il était l'un des fondateurs et l'un des principaux piliers militaires du Hezbollah depuis la fondation du parti en 1982, à la suite de l'invasion israélienne. « Il était l'un des commandants de la résistance, l'un de ses piliers, a déclaré Nasrallah. Il a participé au lancement de la résistance dès ses premiers jours en 1982 pour faire face à l'ennemi israélien. Il a passé sa jeunesse au sein de la résistance et depuis 1982, il n'avait pas de vie en dehors de la résistance. »
Après avoir souligné le rôle du disparu dans les combats en Syrie contre « les takfiristes », le leader du Hezbollah a évoqué certains aspects de la personnalité de Hassan el-Hage, relevant notamment sa piété, son abnégation, le don de soi qu'il avait et le respect de l'autre qu'il manifestait en permanence.
Abordant ensuite les développements en cours sur le double plan local et régional, sayyed Nasrallah s'est prononcé en faveur du maintien du gouvernement et du dialogue national, tout en stigmatisant l'attitude du courant du Futur sur ce plan. « L'intérêt du Liban impose le dialogue et le maintien de liens entre les Libanais, a déclaré Hassan Nasrallah. Nous avons participé à ce gouvernement par souci de la stabilité du Liban. Nous avons de l'estime pour le Premier ministre Tammam Salam. Il ne s'agit pas là de propos que nous tenons par complaisance. Nous apprécions sa patience et sa persévérance. En dépit du fait que le gouvernement ne parvient pas à assumer ses responsabilités, nous ne réclamons pas pour autant sa chute. »
Le courant du Futur et le dialogue
Le chef du Hezbollah a d'autre part mis l'accent sur « l'importance du dialogue, même si ses résultats sont limités ». « De même, a-t-il ajouté, il est important de maintenir le gouvernement afin d'éviter l'effondrement. Le courant du Futur évoque le dialogue comme s'il faisait une faveur aux Libanais en y participant. Nous rejetons une telle approche car nous refusons que le dialogue soit considéré comme une faveur accordée par une quelconque partie. De même, nous refusons que leur participation au gouvernement soit une faveur qu'ils nous accordent. S'ils se sentent gênés par leur maintien au sein du gouvernement, qu'ils s'en aillent. Nous ne voulons pas que notre présence au gouvernement soit considéré comme une faveur que certains nous accorderaient. Avec les autres partis, nous avons libéré le pays, et le 25 mai 2000, nous n'avons pas dit que les autres factions nous étaient redevables. Je demanderai au commandement du parti de remettre en question le dialogue. Si le courant du Futur veut présenter le dialogue comme une faveur qu'il nous fait, dans ce cas nous nous retirerons du dialogue. Nous n'acceptons aucun chantage. »
Et de poursuivre : « Je mets au défi les instances judiciaires et sécuritaires d'indiquer publiquement que nous assurons une couverture à ceux qui sont poursuivis par la justice dans la Békaa. D'aucuns veulent entraîner le Hezbollah et le mouvement Amal dans un conflit avec les familles et les clans dans la Békaa en nous incitant à appréhender les repris de justice. Mais cela n'est pas notre mission. »
Revenant au problème du gouvernement et du dialogue, le chef du Hezbollah a déclaré : « Nous réaffirmons notre refus du chantage en ce qui concerne le gouvernement et le dialogue. Que ceux qui veulent se maintenir au gouvernement ou le quitter, qu'ils le fassent, nous n'y voyons aucun inconvénient dans les deux cas. Il en est de même du dialogue. Il ne saurait être question pour nous d'être conciliants lorsque la dignité des gens est en jeu. »
La bataille n'a pas été tranchée
Abordant ensuite les développements en cours sur les deux scènes syrienne et palestinienne, Hassan Nasrallah a mis en garde contre les dangers du « projet takfiriste ». « Nous avons commencé avec le martyr Abou Mohammad à faire face aux takfiristes car ce projet est destructeur pour tout ce qui se rapporte à la région, à savoir l'homme, la vie, les peuples, la civilisation, l'histoire, a affirmé le chef du Hezbollah. Ce projet a été relancé ces dernières années de la manière la plus horrible. Nous le combattons depuis quatre ans dans plus d'une place ou champ de bataille. Nous sommes présents partout où nous devons l'être. Sans une telle résistance sur différents fronts, sans le combat de tous ceux qui luttent contre ce projet et qui se battent contre Daech en Irak et ailleurs, que serait devenue la région, que ce soit en Irak, en Syrie ou au Liban ? Si ces groupes sanguinaires étaient parvenus à contrôler l'Irak, la Syrie et le Liban, que seraient devenus les peuples de cette région ? Nous aurions été plongés dans les destructions, les tueries, les combats internes, sans compter la destruction de la civilisation. »
Et d'ajouter : « La bataille n'a pas été tranchée jusqu'à présent et elle pourrait être ouverte. Grâce à la résistance sur le terrain, nous avons pu protéger les gens, y compris les adversaires. Au Yémen, si les envahisseurs avaient réussi à briser l'armée et les comités populaires, ce pays aurait été contrôlé par la Qaëda. Tous ceux qui combattent le projet takfiriste le font pour les peuples de la région, qu'ils soient chrétiens, sunnites ou chiites, afin de préserver le partenariat et une vie paisible. Les deux projets sioniste et takfiriste ont un même but, détruire la région. »
Le leader du Hezbollah a par ailleurs rendu hommage à « la résistance du peuple palestinien ». « Lorsque nous voyons ce peuple faire face à l'une des armées les plus puissantes de la région, notre espoir envers l'axe de la résistance s'accroît, a souligné Hassan Nasrallah. Cette intifada renouvelée du peuple palestinien constitue l'espoir menant à la liberté et toutes les parties devraient soutenir ce peuple car nous nous trouvons face à une génération qui a foi dans la résistance et dans les lieux saints et qui est disposée à se battre en utilisant les couteaux. »
Ceux qui pensent que l'enjeu du conflit en Syrie n'est que syriano-syrien n'ont rien compris à ce qui se passe la-bas. Les multiples interventions etrangeres (dont la derniere en date Russe) prouvent le contraire. Ceux qui pensent que les armees barbares Daeshistes, Al Nosra et compagnie se seraient arretees a la frontiere Libanaise sont de grands naïfs... Et si l'armee syrienne n'a pas pu lutter contre ces barbares, bien credules ceux qui pensent que notre armee aussi vaillante soit elle pourrait nous proteger contre ces animaux... Au debut, j'etais contre cette intervention, maintenant j'ai ouvert les yeux...
19 h 43, le 21 octobre 2015