Pour la deuxième journée consécutive, des collectifs de la société civile (qui manifestent ce soir à la place des Martyrs) ont organisé des sit-in pour réclamer la tenue d'une séance du Conseil des ministres afin de résoudre la crise des déchets qui risque de s'aggraver avec les premières pluies, et pour « mettre fin à la corruption », via le pouvoir judiciaire.
Le collectif « Nous réclamons des comptes » a ainsi effectué un sit-in devant le Palais de justice. Les activistes ont demandé « la réouverture de plusieurs dossiers, dont celui de la société » Sukleen « et celui de l'électricité, discuté lors de la dernière séance de la commission parlementaire des Travaux publics ». Ce collectif avait informé le parquet de trois dossiers : l'un concernant l'électricité, transférée à l'usine de Sibline directement à partir de celle de Jiyeh (sans paiement de taxes) ; le deuxième porte sur les accusations de vol relevées lors de l'étude du dossier de l'électricité par la commission des Travaux publics ; et le troisième concerne les déclarations du conseiller du ministre de l'Énergie et de l'Eau, selon lesquelles « certains veulent détruire l'Électricité du Liban (EDL) en vue de sa privatisation à des prix réduits ».
Les activistes de « Nous réclamons des comptes » ont été reçus dans ce cadre par le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, et le procureur financier Ali Ibrahim. Ce dernier a ouvert une enquête sur l'information présentée par le collectif concernant les accusations de vol dans le secteur de l'électricité.
Les membres du collectif ont été également reçus par le bâtonnier de l'ordre des avocats de Beyrouth Georges Jreige. « Le succès de tout mouvement civil, ou encore de toute révolution, est assuré par le respect des institutions étatiques », a affirmé M. Jreige à cette occasion avant d'insister sur « l'importance d'un pouvoir judiciaire indépendant qui est une planche du salut ».
... et « Vous puez ! » à Mousseitbé
Par ailleurs, le Collectif « Vous puez ! » a manifesté, hier, à 4 heures du matin, devant la résidence du Premier ministre Tammam Salam à Mousseitbé. Selon un communiqué publié en cours de journée, « le collectif a accompli son devoir de réveiller M. Salam pour qu'il exerce ses fonctions et convoque le Conseil des ministres à des réunions urgentes afin de résoudre la crise des déchets ». Le communiqué a d'autre part indiqué que « les manifestants se sont également rendus au ministère de l'Environnement », avant d'inviter « tous les collectifs du mouvement civil à participer à la manifestation prévue demain (aujourd'hui) à la place des Martyrs ».
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