OIF: Aider la presse francophone pour renforcer la démocratie

Renforcer la démocratie dans l'espace francophone de manière à aboutir à une vie politique apaisée. Tel est l'objectif ultime que s'est fixé l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Partant de cette logique, cette organisation, qui regroupe 80 États et gouvernements dans le monde, a lancé plusieurs actions qui lui permettent d'atteindre son objectif, au nombre desquelles le soutien à la presse.

C'est ainsi qu'à la fin des années 1990, le Fonds d'appui à la presse francophone a été créé. « À ce jour, il a distribué près de 5 millions d'euros », explique à L'Orient-Le Jour Christophe Guilhou, directeur de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme à l'OIF, en visite au Liban où s'est tenue la vingt-septième commission de ce fonds.
« Ce soutien se fait à travers des demandes qui nous sont exprimées par les différents types de la presse écrite, poursuit-il. Les demandes concernent essentiellement la formation et l'équipement des journaux. Nous traitons l'ensemble de la presse dans l'ensemble des pays de la francophonie. Nous nous sommes ainsi rendu compte, depuis plusieurs années, que la presse francophone dans le monde arabe (Liban, Égypte, Tunisie et Maroc) a de vrais soucis. Elle est menacée. Dans certains pays, elle est ultraminoritaire. Cette presse est en train de souffrir et il faut absolument l'aider de manière à lui permettre de survivre. »

(Lire aussi : Beyrouth accueille la Commission du Fonds d’appui à la presse francophone)

Les supports médiatiques qui bénéficieront de l'aide du Fonds de soutien à la presse francophone sont choisis en fonction des besoins et de la pertinence des projets soumis. « Nous n'avons pas de critères fermes de sélection », précise M. Guilhou, soulignant qu'une subvention maximale de 30 000 euros est accordée à chacun des projets retenus. Le fonds ne fixe pas non plus de quota par pays. « Nous essayons d'être le plus justes et le plus équitables tout en tenant compte de la diversité de la francophonie », note-t-il. Les projets sélectionnés au cours de cette vingt-septième commission seront annoncés dans les prochains jours.
« Le soutien de l'OIF à l'égard des médias ne s'arrête pas uniquement à cette commission de financement, ajoute M. Guilhou. En effet, l'OIF vient de lancer un fonds d'innovation pour les médias francophones, en partenariat avec France 24, RFI et Reporters sans frontières, ce qui permettra de valoriser et de soutenir des expériences dans le domaine des contenus éditoriaux, de l'usage et du modèle économique. »
« Selon notre vision, la presse doit jouer pleinement son rôle dans la vie démocratique des pays, avance M. Guilhou. C'est la raison pour laquelle nous soutenons beaucoup la formation de journalistes dans les pays en transition ou dans les pays qui connaissent des élections. Nous avons à titre d'exemple organisé récemment des formations pour les journalistes en Guinée, au Burkina Faso, à Madagascar... De plus, nous publions régulièrement des guides pour expliquer aux journalistes la manière dont il faudrait intervenir en période électorale, de manière à jouer pleinement leur rôle et ne pas ajouter de l'huile sur le feu. C'est très important. »

Et M. Guilhou de conclure en affirmant que l'OIF poursuivra avec détermination son action. « Nous avons une programmation quadriennale dans le cadre de laquelle s'inscrit ce soutien, note-t-il. Nous la poursuivrons pour renforcer davantage encore le rôle de la presse et des médias dans l'espace francophone. Nous avons une vision optimiste sur la dimension francophone des médias. Nous considérons que les locuteurs francophones vont continuer à augmenter. La langue française va continuer à se propager dans les affaires et dans le monde en général. »

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