Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

Accès de tension sur le Golan syrien : raid aérien israélien meurtrier

C'est la première fois depuis longtemps, peut-être depuis la guerre du Kippour en 1973 selon les journaux israéliens, que des roquettes lancées de Syrie s'abattent sur la Haute Galilée.

L'armée israélienne a tué vendredi dans un raid aérien du côté syrien du Golan un groupe de quatre ou cinq hommes présentés comme responsables de tirs de roquettes sur Israël. AFP PHOTO / AHMAD GHARABLI

L'armée israélienne a tué vendredi dans un raid aérien du côté syrien du Golan un groupe de quatre ou cinq hommes présentés comme responsables de tirs de roquettes sur Israël, qui ébranlent le statu quo dans ce secteur sous tension.

En moins de 24 heures, quatre roquettes sont tombées du côté du Golan annexé et occupé par Israël et sur la Galilée, territoire israélien adjacent au plateau. Israël a immédiatement répliqué, visant avec ses moyens aériens et son artillerie 14 positions de l'armée syrienne sur le Golan jeudi soir et dans la nuit, selon ses informations.

L'un de ces raids a fait un mort et sept soldats blessés, selon une source militaire syrienne. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a évoqué deux soldats tués.
Vendredi matin, l'armée israélienne a "neutralisé" (tué) quatre ou cinq hommes responsables des tirs de roquettes de la veille, qui circulaient en véhicule sur le Golan syrien, a dit une source militaire israélienne. La télévision syrienne a rapporté cinq morts, des "civils non armés" tués par "un avion sans pilote". Selon l'OSDH, qui dispose d'un réseau de sources à travers la Syrie, les cinq morts étaient des miliciens pro-Assad.

La ligne de démarcation entre Israéliens et Syriens, toujours officiellement en guerre, et plus largement les confins d'Israël, de la Syrie et du Liban-Sud, bastion du Hezbollah, autre ennemi d'Israël, sont sous tension constante, mais pour l'instant contenue. Les évènements de jeudi et vendredi s'inscrivent parmi les plus graves des derniers mois et posent à nouveau la question d'une escalade.

 Israël veut rester à l'écart
C'est la première fois depuis longtemps, peut-être depuis la guerre du Kippour en 1973 selon les journaux israéliens, que des roquettes lancées de Syrie s'abattent sur la Haute Galilée.
Des projectiles s'abattent régulièrement du côté israélien du Golan. Ils sont souvent décrits par Israël comme des tirs perdus de la guerre civile en cours juste de l'autre côté. Israël s'emploie à rester à l'écart du bourbier syrien.

Mais, selon de multiples sources, il a depuis plusieurs mois frappé non seulement des positions militaires syriennes sur le Golan, mais également des complexes proches de Damas, des transferts d'armes au Hezbollah, ainsi que le Hezbollah lui-même, engagé au côté du régime de Bachar el-Assad.
Une frappe israélienne, peut-être un drone, a tué deux membres du Hezbollah et trois miliciens pro-régime le 29 juillet dans le Golan selon l'OSDH. Le 18 janvier, un raid israélien avait tué six membres du Hezbollah et un général iranien, selon des sources proches du Hezbollah et iranienne. Le Hezbollah avait répliqué en tuant deux soldats israéliens.

Israël dit frapper les positions syriennes parce qu'il tient Damas pour responsable de ce qui se passe sur son territoire. Mais, fait nouveau, il a accusé le Jihad islamique palestinien d'avoir lancé les roquettes de jeudi. Le Jihad islamique, autre ennemi d'Israël, a toujours sa direction à Damas. Mais il est bien plus connu pour son activisme à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Le Jihad saura "défendre ses hommes"
Israël dit voir l'Iran derrière le Hezbollah et le Jihad islamique. Les tirs de roquettes ont été "dirigés" par Safeed Izaadhi, chef de l'unité palestinienne au sein de la force iranienne Qods, selon le ministère des Affaires étrangères.

Pour l'establishment israélien, l'Iran élargit ainsi au plateau du Golan le front limité jusqu'alors au Liban-Sud. En visant la Galilée, l'Iran et ses alliés délivrent un message à Israël: "Nous pouvons décider de nos cibles, ce n'est pas vous qui édictez les règles", dit à l'AFP le colonel Shlomo Mofaz, ancien de l'antiterrorisme israélien.
"Nous n'avons aucune envie d'une escalade mais nous nous en tiendrons à notre politique" de frapper ceux qui s'en prennent à Israël, a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a de nouveau sonné l'alarme devant le danger iranien et celui du récent accord nucléaire.

Les experts estiment communément que, pour l'instant, chacun a intérêt au statu quo dans le secteur, mais qu'un dérapage est toujours possible.

De Gaza, le Jihad islamique a démenti être responsable des tirs de roquettes. Il a accusé Israël d'essayer de détourner l'attention du cas de Mohammed Allan, prisonnier qui a mobilisé l'opinion palestinienne en observant deux mois de grève de la faim.
En revanche, l'un des leaders du Jihad islamique, Mohammed al-Hindi, n'a pas catégoriquement exclu que les hommes tués vendredi par Israël fassent partie de son organisation. Si tel est le cas, "le Jihad saura comment défendre ses hommes", a-t-il prévenu.

 

 

Pour mémoire
Sur le Golan, soldats et rebelles syriens combattent sous le guet israélien

Israël et le chaos arabe, l'article d'Anthony Samrani

L'armée israélienne a tué vendredi dans un raid aérien du côté syrien du Golan un groupe de quatre ou cinq hommes présentés comme responsables de tirs de roquettes sur Israël, qui ébranlent le statu quo dans ce secteur sous tension.En moins de 24 heures, quatre roquettes sont tombées du côté du Golan annexé et occupé par Israël et sur la Galilée, territoire israélien adjacent au...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut