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Liban - Patrimoine

Opération « détruire l’héritage culturel du Moyen-Orient »...

Après les destructions systématiques des sites historiques de l'Irak et de la Syrie, le patrimoine culturel du Yémen est pris pour cible. À croire que les conflits armés au Moyen-Orient ne visent qu'un seul objectif : raser la mémoire plusieurs fois millénaire de cette partie du monde, pour ne garder qu'une terre témoin de sang et d'horreur.

Shibam, la Manhattan du désert, menacée par le conflit. Sciarc 2012haghnegahdar. Wordpress

« Les pillages et les destructions des sites archéologiques ont atteint une échelle sans précédent. » Selon un rapport de l'Organisation des Nations unies basé sur des images satellites, près de 300 sites du patrimoine culturel syrien ont été détruits, endommagés ou pillés. En Irak, la liste n'en finit pas de s'allonger : Mossoul, Assour, la cité antique de Hatra, les ruines de Nimrud (XIIIe siècle avant J.-C.), la citadelle de Tal Afar, ou encore Samarra, la capitale du califat abbasside, sont saccagées au marteau-piqueur ou à coups de bulldozers et d'explosifs. Et depuis des mois, l'héritage historique de l'Arabia Felix (Arabie heureuse, surnom qui n'est plus d'actualité, évidemment...) est ravagé par la violence du conflit armé opposant les houthis à la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.
Les informations reçues par l'Unesco à Beyrouth font état d'importants dommages affectant des zones inscrites au patrimoine mondial de l'humanité, notamment à Sanaa, Shibam, Saada et Zabid, ainsi que le site archéologique de la ville préislamique de Baraqish.

Un musée à ciel ouvert en péril
Considérée comme un des plus anciens joyaux du paysage urbain islamique, la vieille ville de la capitale Sanaa n'a pas été épargnée. Les raids aériens ont atteint de plein fouet le quartier al-Qassimi, dont les célèbres maisons-tours en pisé, richement festonnées de motifs géométriques en brique et en blanc de chaux, sont « un témoignage unique de l'architecture d'avant le XIe siècle ». Plusieurs de ces habitations se sont effondrées. De même, le secteur historique d'al-Owrdhi, abritant des hammams et des caravansérails, une centaine de minarets et de coupoles datant de l'ère ottomane, a subi « des dégâts irréparables ». L'organisation onusienne a inscrit la vieille ville de Sanaa sur la liste du patrimoine en péril.


(Lire aussi : L'Unesco condamne des destructions dans la vieille ville de Sanaa)

La Manhattan du désert
La sonnette d'alarme a été tirée pour un autre site inscrit au patrimoine mondial depuis 1982 : la vieille ville fortifiée de Shibam, surnommée la « Manhattan du désert », en raison de ses impressionnants bâtiments en brique crue, élancés sur sept étages. Édifiée sur un éperon rocheux dans la vallée de Hadramaout, elle est restée identique depuis sa fondation au XVIe siècle. « D'une valeur universelle exceptionnelle », selon les termes de l'Unesco, elle offre « l'un des plus anciens et des meilleurs exemples d'un urbanisme rigoureux fondé sur le principe de la construction en hauteur ».

Le plus grand barrage de l'antiquité
Par ailleurs, les photos postées sur le web par les bloggeurs et l'Institut allemand d'archéologie montrent le barrage de Marib, construit au VIIIe siècle avant J.-C., quasi pulvérisé par un bombardement. Ancienne capitale du royaume de Saba, Marib est un des sites antiques majeurs du Yémen et de la péninsule Arabique. Outre les monuments culturels, tels la colonie de Wadi Ghufaina et le temple Awam et sa nécropole, la cité renferme les vestiges du plus grand barrage de l'antiquité. Avec ses vannes monumentales en forme de tours de vingt mètres de haut sur cent de large, il est considéré comme l'une des merveilles de l'ingénierie.


(Lire aussi : Yémen : les villes de Sanaa et Shibam au patrimoine en péril de l'Unesco)

 

Rien que de la poussière...
Scène de dévastation aussi à Dhamar, capitale d'un des gouvernorats au sud de Sanaa, où une explosion a causé la destruction du Musée national et réduit en poussière plus de 10 000 objets archéologiques de la civilisation himyarite. Des centaines de stèles, de brûle-encens et d'éléments d'architecture portant des inscriptions en sabatéen sont à jamais perdus. Ces pièces avaient été documentées et archivées par des spécialistes italiens de l'université de Pise.

De Zabid à Saada, les stigmates de la guerre
D'une valeur historique inestimable, Zabid, capitale du Yémen du XIIIe au XVe siècle, a également subi les dommages collatéraux du conflit armé. Classé au patrimoine mondial en 1993, le site qui offre un ensemble homogène d'architecture domestique et militaire, de minarets et un réseau de rues étroites, porte aujourd'hui les stigmates de l'éprouvante guerre.


(Lire aussi : L'EI a décapité l'ancien directeur des Antiquités à Palmyre)


À Taez, la troisième ville du Yémen, occupée par les combattants, la forteresse médiévale d'al-Qahira (Le Caire) a été bombardée par les frappes de la coalition militaire. Et à Wadi Farda, au nord-ouest du Yémen, les vestiges de Baraqish, ancienne cité minéenne préchrétienne, ont été également touchés. Non loin de la frontière d'Arabie saoudite, à Saada, base principale et bastion des houtis, les maisons millénaires en pisé, finement décorées à la chaux, et les minarets centenaires ont été sérieusement endommagés par des bombardements.
Au-delà des dégâts collatéraux, la destruction intentionnelle de tombes anciennes a été également signalée pour la première fois dans la région de Hadramaout, en juillet.

En bref, ce tableau désespérant donne la mesure de la menace qui plane sur un patrimoine qui a livré « un témoignage exceptionnel de la grandeur de la civilisation islamique » et qui est « dépositaire de l'identité, de l'histoire et de la mémoire de la population yéménite », a affirmé la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. Mais les appels qu'elle a lancés à toutes les parties pour tenir cet héritage hors de portée des conflits sont restés lettre morte.

 

Pour mémoire
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« Les pillages et les destructions des sites archéologiques ont atteint une échelle sans précédent. » Selon un rapport de l'Organisation des Nations unies basé sur des images satellites, près de 300 sites du patrimoine culturel syrien ont été détruits, endommagés ou pillés. En Irak, la liste n'en finit pas de s'allonger : Mossoul, Assour, la cité antique de Hatra, les ruines de...

commentaires (7)

Msis n'importe quoi mettre tout sur l'Arabie saoudite c'est ne rien comprendre à la politique l'arsbie saoudite existe dépuis 70 ans .. Si elle le voulait elle aurai pu détruire tous ces vestiges dépuis elle n'allais sûrement pss attendre internet et tel intelligent pour détruire le passer du MO ... Par contre ceux qui veulent vraiment l'historique arabe c'est bien la perse QUI DÉTESTE ET ce dépuis darius tout ce qui arabe ou moyen oriental !!

Bery tus

23 h 10, le 20 août 2015

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Commentaires (7)

  • Msis n'importe quoi mettre tout sur l'Arabie saoudite c'est ne rien comprendre à la politique l'arsbie saoudite existe dépuis 70 ans .. Si elle le voulait elle aurai pu détruire tous ces vestiges dépuis elle n'allais sûrement pss attendre internet et tel intelligent pour détruire le passer du MO ... Par contre ceux qui veulent vraiment l'historique arabe c'est bien la perse QUI DÉTESTE ET ce dépuis darius tout ce qui arabe ou moyen oriental !!

    Bery tus

    23 h 10, le 20 août 2015

  • OPÉRATION EXECUTÉE PAR LES STUPIDES PEUPLES DU MOYEN ORIENT EUX-MÊMES... POUR LE COMPTE DES COMPLOTEURS DU PRÉTENDU NOUVEAU MOYEN ORIENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 10, le 20 août 2015

  • Ce n’est pas l'Occident qui cherche à détruire notre histoire. Arès tout c'est bien l'UNESCO qui a classe nos monuments et les a montré au monde.... Chercher plutôt L'Arabie Saoudite obscurantiste. Ce régime qui ne veut même pas permettre à quelques chrétiens de célébrer la Sainte Vierge chez eux a la maison un 15 Août, est tout a fait capable de détruire les vestiges yemenis. L'Arabie Saoudite, peuplée d’anciens Bédouins, a toujours été jalouse du Yémen et a toujours voulu en faire son arrière pays et ya a déjà provoqué des guerres de sécession, histoire de le diviser pour y régner. Cette Arabie Saoudite malheureuse ne va pas rater l’occasion tient de détruire tout ce qui a fait la gloire du peuple de l’Arabie Heureuse (Yemen) sédentarisé et civilisé depuis des lustres.

    Bibette

    11 h 19, le 20 août 2015

  • Personnellement, je tremble pour Baalbeck...

    NAUFAL SORAYA

    10 h 34, le 20 août 2015

  • Pour affiner cet article il aurait fallu donner le point de départ de ces destructions, les statues de Bamiyang en Afghanistan et ensuite nous parler de son prolongement en Irak en Syrie et au Yémen , sans jamais omettre de dire que ce phénomène voir ce fléau à débute avec une politique idéologique sortie des sables du désert des e saouds alliés armés et protégés par l'occident /occicon. Et à partir de là nous faire comprendre qu'il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer sur ce que nous avons à souffrir au M.O.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 19, le 20 août 2015

  • Triste et malheureux. Voila ou mènent le manque de sagesse, d'éducation, de culture et l’intolérance. Au début de la guerre du Liban, je me rappelle avoir, par plusieurs fois, entendu cette phrase: "Ils ne savent pas ou ils nous mènent. C'est une guerre de cents ans qui les ramènera a dos de chameaux." Y sommes nous donc arrivés? Est ce une coïncidence, la providence ou en effet il y a complot? En tout cas ce sont les peuples eux même qui s'auto-détruisent et donc quelque soit la raison semblent mériter ce qu'ils subissent puisqu'ils en sont les principaux responsables.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 45, le 20 août 2015

  • Clair, net et précis ! May Makarem, merci.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 21, le 20 août 2015

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