C'est à l'intercession de la Vierge Marie, en l'une de ses plus grandes fêtes, celle de l'Assomption, que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a confié hier l'intention de prière qui lui tient le plus à cœur, celle de l'élection d'un nouveau chef de l'État.
Cette supplication s'est élevée du fond de la vallée sainte, dans l'église qui, entre 1340 et 1840, a servi de lieu de prière aux patriarches maronites. Le patriarche Raï s'y est rendu de bon matin, à pied, en compagnie d'une petite foule de fidèles comprenant notamment Jean Fahd, le président du Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que les évêques Maroun Ammar (Joubbé) et Edgar Madi (Brésil).
« Nous prions aujourd'hui pour chaque responsable chargé du règlement de la crise que vivent le Liban et le Moyen-Orient, a notamment dit le patriarche maronite. Nous prions pour que les dirigeants libanais donnent au Seigneur l'occasion de faire parmi eux des merveilles, afin qu'ils élisent un président de la République, qu'ils dialoguent entre eux, descendent des trônes de leurs opinions personnelles, et se dégagent des liens de leurs pensées et prises de position. Nous ne condamnons pas. Nous prions pour que les consciences soient remuées et que les dirigeants assument leur suprême responsabilité, sachant que celle-ci est grave et que nul homme n'a le droit de se jouer d'une responsabilité aussi lourde, sachant que c'est en fin de compte Dieu qui la lui confie. Que nul ne gaspille les charges qui lui ont été confiées, et rendons au Liban la beauté que lui attribuent les Écritures saintes et que le pape Pie XII, en l'année mariale 1954, nous avait chargés de préserver. »
« Nous souhaitons aussi prier pour les responsables politiques régionaux et internationaux, a ajouté le patriarche. Ainsi que pour les seigneurs de la guerre en Syrie, en Irak, en Palestine et au Yémen, pour que leurs consciences soient touchées, et que la gloire du Seigneur se manifeste dans la paix et dans l'arrêt de la guerre. Le grand défi qui nous est lancé n'est pas de faire la guerre et de détruire, mais de faire la paix ; d'élever l'humaine condition, non de l'avilir. Nous sommes là aujourd'hui pour élever vers le Très Haut l'hymne d'exaltation de l'Église pour toutes les merveilles qu'il fit et continuera de faire, et nous souhaitons que le monde entier chante les gloires de Dieu. Que ces prières soient jointes aujourd'hui à l'offrande eucharistique, et qu'elles parviennent au trône de Dieu et soient entendues. »
Liban - Assomption
Raï : Que nos prières pour l’élection d’un président et la paix s’élèvent jusqu’à Dieu
OLJ / le 15 août 2015 à 00h00
commentaires (4)
Correction: c'est de 1440 à 1823 (et non 1340-1840) que Qannoubine a été la résidence officielle des patriarches. Même si, en fait, les derniers y résidaient peu.
Yves Prevost
06 h 53, le 16 août 2015