Une jungle de schizophrénie

Depuis quelque temps déjà – au moins depuis 30 ans – nous tournons dans un cercle vicieux de schizophrénie ! Notre prétendu État décrète par exemple de nouvelles lois sur la sécurité routière et – comble de l'ironie ou signe précurseur de la faillite totale de ce projet ? – un nombre illimité de jeunes est fauché dans des accidents de la route dès la première semaine de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi !
Il suffit de conduire pour réaliser que ni les limites de vitesse ni l'usage banni du portable au volant – pour ne citer que quelques effractions – ne sont respectés. Peut-être les gens s'arrêtent-ils beaucoup plus aux feux mais, quand même, détrompons-nous ! Aujourd'hui, un homme a été sauvagement assassiné au vu et au su d'une foule de gens impuissants, et pour une raison moins que futile. Cela dépasse les mesures de l'entendement ! Et aucune des personnes présentes n'a été choquée ni émue ! On dirait un règlement de comptes à l'amiable ! Et que c'est la logique des choses. Cela nous ramène aux ères barbares qui, comparées à nos jours, semblent avoir été d'une douceur rêvée. Et puis on se demande pourquoi tous nos jeunes émigrent. Pourquoi ils refusent de revenir à leur patrie. Pourquoi ils construisent ailleurs leur vie. Et on s'indigne que ce soient toujours les « autres » pays qui profitent de nos enfants. Mais comment s'attend-on à les garder alors qu'aucune loi ne semble pouvoir les préserver ni leur assurer une sécurité minimale ? Ou s'ils décident de rester – parce que souvent ils n'ont pas les moyens de voyager – ils s'identifient à cette figure assassine et deviennent à leur tour des réfractaires à la loi. Dans ce pays, nous semblons tous être ce que nous ne paraissons pas. Un chauffeur d'une part et un meurtrier en une fraction de seconde. Un responsable haut placé pendant des années puis un traitre en une fraction de seconde. Un employé exemplaire depuis le jour de l'embauche puis un corrompu lorsque l'occasion se présente. Un semblant d'État lorsqu'un président a été élu, puis un fantôme d'État à cause de la folie des grandeurs doublée d'une paranoïa d'un ''prétendant'' à la présidence. Entre-temps les gens s'entre-tuent, vivent au-dessous du seuil de la dignité, crèvent de faim, volent, violent, s'autodétruisent. Personne ne semble déchiffrer les symptômes de leur détresse. Et tout le monde échappe à la punition !