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Nos Lecteurs ont la Parole - Georges EL-BARMAKI

Le Liban condamné à mourir

Le problème qui se pose aujourd'hui n'est plus une question de droits de chrétiens, mais c'est bien au-delà de cela. C'est désormais une question d'identité d'un pays qui s'autodétruit, qui se déchire en
morceaux.
Avant même de préparer l'élection présidentielle, avant même d'élire un président de la république, il va falloir donner une identité à cette troisième république en créant un nouveau contrat social dont nous serons les sujets.
Tous nos accords, depuis le pacte national en passant par Taëf et Doha, sont tombés à l'eau, l'un après l'autre, pour la simple raison qu'ils étaient le fruit de guerres continues, de guerres pour les autres et représentaient donc une sorte de paix pour les autres. Ainsi, une fois que «les autres» refaisaient la guerre, la vie politique, sujette à ces accords, était bloquée.
Aujourd'hui nous, Libanais, faisons face à une fissure verticale dans la vie politique, économique, sociale et même culturelle.
Nous ne trouvons plus dans ce Liban une identité unique. Nous n'avons même plus une définition claire de l'indépendance et de la souveraineté. Nous n'avons pas encore un consensus sur le rôle que doit jouer le Liban dans cette région. Encore plus, nous n'avons pas un accord sur qui doit protéger les frontières et nous nous retrouvons ainsi devant le danger d'un manque de confiance en l'armée.
Par où commencer? Par la nomination du chef de l'armée? Par l'élection présidentielle? Par les élections législatives? Par une nouvelle loi électorale? Par la décentralisation administrative qui introduit l'État fédéral? Par l'appel à une conférence constitutive?
Il serait important de noter que, dans le cas d'un État fédéral, les entités fédérées ou États souverains qui le composent ne possèdent aucun pouvoir concernant la politique étrangère du gouvernement central. Et puisque la politique étrangère a toujours été à la base du statu quo qui bloque notre vie politique, du fait du choc des idéologies des différents belligérants, l'État fédéral ne sera pas la solution tant attendue.
Ainsi, afin de reconstituer l'État libanais et donc de mettre en vigueur soit une troisième république, soit de nouvelles républiques ou nouveaux États, il va falloir se poser une simple question: quel Liban veulent les Libanais?
C'est le seul et unique référendum qui doit être fait pour trouver la réponse, parce que le Liban actuel n'est plus capable de survivre. Il est désormais condamné à mourir. Et cette fois, notre Phénix bien-aimé ne renaîtra plus jamais de ses cendres.

Le problème qui se pose aujourd'hui n'est plus une question de droits de chrétiens, mais c'est bien au-delà de cela. C'est désormais une question d'identité d'un pays qui s'autodétruit, qui se déchire enmorceaux.Avant même de préparer l'élection présidentielle, avant même d'élire un président de la république, il va falloir donner une identité à cette troisième république en...

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