Allouche : Aucune victoire diplomatique de l’Iran dans l’accord sur le nucléaire

Réagissant aux cris de victoire du camp du 8 Mars après la signature de l'accord sur le nucléaire entre l'Iran et les 5 + 1, le coordonnateur général du courant du Futur à Tripoli, l'ancien député Moustapha Allouche, a donné une conférence pour expliquer que Téhéran n'a fait que se soumettre aux exigences de la communauté internationale par rapport au nucléaire.
C'est au siège du courant du Futur à Tripoli que la conférence a été donnée en présence du député Badr Wannous. Après un bref exposé sur l'histoire de l'Iran, M. Allouche a expliqué que le premier réacteur nucléaire iranien a été installé dans ce pays en 1968 par les États-Unis et a été placé jusqu'en 1979 sous surveillance internationale. Ce n'est qu'en 2004 que Téhéran a lancé les opérations d'enrichissement de l'uranium avant que des sanctions économiques ne lui soient imposées en 2008, a-t-il poursuivi, avant d'exposer les principales dispositions de l'accord : « Une réduction progressive des sanctions, une libération des avoirs iraniens gelés dans les banques, une reprise des échanges économiques et commerciaux, une réduction de l'enrichissement de l'uranium à moins de 5 %, le maintien pour 5 ans de l'embargo sur l'importation d'armes et de 8 ans sur l'importation de missiles balistiques. » « Si nous nous fondons sur ces points, nous constatons que l'Iran n'a enregistré aucune réalisation ou victoire diplomatique, comme le camp de la moumanaa (anti-Occident) essaie de le montrer, a déclaré M. Allouche. Ce que l'accord prévoit était poposé à l'Iran il y a quelques années, avec le début de la crise, mais ses dirigeants avaient refusé à l'époque de se plier face à "l'arrogance" occidentale. Les voilà aujourd'hui qui s'inclinent devant les conditions internationales, à cause des sanctions économiques qui leur avaient été imposées », a ajouté M. Allouche.
Il a estimé que l'accord sur le nucléaire « n'aura pas de retombées sur le Liban, du moins à moyen terme, le dossier libanais étant étroitement lié au dossier syrien ».
Dans les rangs du Hezbollah, l'analyse est diamétralement opposée à celle du courant du Futur. Le député Ali Fayad a ainsi assuré, lors d'une cérémonie oratoire à Kfarkila, au Liban-Sud, que l'accord sur le nucléaire « place la région aux portes d'une nouvelle période au cours de laquelle l'équilibre des forces va être modifié et va pencher en faveur du camp de la moumanaa et de la résistance ». Il a ensuite estimé que cet accord ne favorisera pas forcément le règlement d'autres dossiers et ne signifie pas que l'Iran changera de camp. « Les positions de l'Iran et de ses alliés, notamment le Hezbollah, resteront les mêmes », a encore assuré Ali Fayad qui a appelé les pays arabes à « profiter de l'ère nouvelle qui s'annonce pour se solidariser et œuvrer à la mise en place d'un nouvel ordre régional qui sera au service de la stabilité et des intérêts de leurs sociétés respectives ». « Sinon, a-t-il averti, la région restera divisée et s'orientera vers davantage de démembrement qui profitera à Israël. »