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Diaspora - Diaspora

De jeunes émigrés vont à la rencontre du Liban et de leur famille

Quatre-vingts émigrés de tous âges et de tous pays sillonnent actuellement le Liban sur invitation de RJLiban, pour un voyage de « retour aux sources » qui se terminera fin juillet.

Une pause après une longue marche, le 17 juillet, dans la vallée de Qannoubine, guidée par l’ancien ambassadeur Farès Eid.

Le silence se fait lourd dans le salon de l'une des familles Keyrouz à Bécharré. Une trentaine de jeunes Libano-Argentins, de la première à la quatrième génération de descendants de Libanais, venus découvrir le pays de leurs ancêtres, attendent les nouvelles, assis en cercle. Le notaire Fadi, plongé dans les registres officiels remontant à plus d'un siècle, va-t-il enfin révéler le secret de la famille d'Ivana, 24 ans ? Celle-ci attend impatiemment, émue aux larmes. Elle a effectué ce voyage dans cet objectif, de sa lointaine ville natale de Concordia, d'où toute sa proche famille suit les progrès de sa quête pas à pas, heure par heure, au pays du Cèdre.
La journée avait commencé très tôt, avec un réveil matinal à Byblos, suivi d'une randonnée dans la vallée de Qannoubine, à partir du couvent de Mar Licha. Le patriarche Béchara Raï a salué tout le groupe après la messe, célébrée en ce 17 juillet à l'occasion de la fête de sainte Marina au cœur de l'ancien siège de l'Église maronite. Quatre-vingts personnes, de neuf nationalités différentes, venaient de terminer leur promenade dans la forêt sacrée des Cèdres de Dieu, à la beauté immuable aussi bien sous la neige qu'au plus fort du soleil de l'été.
Cette première semaine passée au Liban, dans le cadre d'un voyage de « retour aux sources » organisé par l'association RJLiban, s'est déroulée entre Beyrouth et Hammana, où une messe a été célébrée en espagnol par l'évêque de Mexico Georges Saad Abi-Younès. Ces premiers jours ont permis de renforcer la cohésion parmi des voyageurs de tous âges. Ils ont aussi connu les premières classes de langue arabe. Il y a eu une première soirée dansante à Tyr, la visite de la capitale libanaise avec son Musée national et sa vie nocturne, des tournées à Anjar, Baalbeck et Zahlé, où le groupe a été accueilli par le chercheur Ramez Labaki, qui était accompagné de deux notables chargés de répondre aux questions de quatre parmi les jeunes émigrés, sur leurs origines familiales. Puis il y a eu la visite de la grotte de Jeïta et de la montagne du Metn en particulier, ainsi que la traditionnelle soirée du 14 juillet à la résidence de
l'ambassadeur de France à Beyrouth, à laquelle se sont présentés deux Franco-Libanais et deux Libano-Argentins d'ascendance française.

Un cousin éloigné et une ressemblance frappante...
Retour à Bécharré où Ivana Martinez Keyrouz recherche les origines de sa famille. Elle épelle les noms de ses aïeux : il y a Élias Mikhaïl Keyrouz, son « tatarabuelo » (arrière-arrière-grand-père), qui a quitté la montagne libanaise pour fuir l'oppression, se rendant en Argentine où il a donné naissance à Vicente Keyrouz. Celui-ci est le « bisabuelo », père de Élias Pedro Keyrouz, père de Karina, la maman d'Ivana. Celle-ci est la première de toute cette descendance à revenir au Liban pour « réaliser le rêve » de sa famille en Argentine !
Béchir, un cousin éloigné, professeur d'architecture à l'Université libanaise, et contacté en premier, constate une ressemblance frappante d'Ivana avec l'une de ses connaissances à Bécharré. C'est ainsi qu'un premier lien est établi, au bout d'une demi-heure d'échanges de noms mêlant l'espagnol à l'arabe : il faut rechercher du côté de la famille Keyrouz Dergham. Un rendez-vous a été pris la semaine d'après pour une nouvelle séance de recherche destinée à informer Ivana sur sa famille d'origine.
Des histoires similaires se dérouleront sans aucun doute tout au long de ce voyage qui se terminera le 30 juillet. L'objectif que se sont fixé les jeunes est clair : découvrir le pays de leurs ancêtres, et, si possible, rencontrer des membres de leur famille d'origine. Le chemin est long, mais la passion intacte. Cette passion des Libano-Argentins pour leurs origines n'est perceptible qu'après quelques jours passés auprès d'eux. Elle se traduit en Argentine par la fondation de grandes institutions et d'écoles de danse comme celle de « Firqat al-Arz » où la dabké se transforme en prière. Deux Brésiliennes parmi cinq autres amies du Liban, Celia et Mariana, passionnées de culture libanaise, expriment la joie de se retrouver au Liban par de magnifiques danses orientales, au parfum de Rio et de Bahia.

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

Le silence se fait lourd dans le salon de l'une des familles Keyrouz à Bécharré. Une trentaine de jeunes Libano-Argentins, de la première à la quatrième génération de descendants de Libanais, venus découvrir le pays de leurs ancêtres, attendent les nouvelles, assis en cercle. Le notaire Fadi, plongé dans les registres officiels remontant à plus d'un siècle, va-t-il enfin révéler le...