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Culture - Festival de Jounieh - Rencontre

Jamel Debbouze à « L’OLJ » : Lorsque le frigo était vide, mama criait : Ramadan surprise !

Pour certains, il est le gentil gai luron, l'humoriste qui n'a pas grandi, avec cette tchatche si particulière. Pour Mélissa Theuriau, le mari amoureux et le papa aimant. Pour le Maroc, c'est l'enfant chéri du pays qui ne renie pas ses origines, et pour la France, le petit de Trappes qui, malgré un parcours brillant, n'est pas grisé par le succès. Jamel Debbouze, c'est cela et plus encore. Il est un, mais « nombreux », comme il le dit dans son mot radiophonique adressé aux Libanais. Et si on veut savoir « Tout sur Jamel » *, il n'y a donc qu'à prendre « l'autostrade » en direction de Jounieh. Entretien avec un gars bon enfant de quarante ans.

Jamel Debbouze, un gars bon enfant de quarante ans. Photo Laïd Liazid

Derrière un Jean qui rit, il y a toujours un Jean qui pleure. De quel passé de tristesse votre rire est-il né ?
Non, pas un passé de tristesse, mais un passé riche en émotions diverses et variées... J'ai eu la chance d'avoir une enfance au sein d'une famille soudée, malgré les difficultés, les frustrations même, parfois. Ma mère avait le don de retourner les situations délicates, de les dédramatiser. Comme ce jour où le frigo était vide et qu'elle a crié : « Ramadan surprise ! ».

Quel a été votre premier public ? Vos amis ? Votre famille ?
Mon miroir ! Avec un pommeau de douche à la main, j'ai imaginé mon premier spectacle. Ensuite, mon passage à l'improvisation théâtrale et le milieu associatif m'ont offert la chance de jouer devant un public. C'est l'obstination et le travail qui ont par la suite rempli mes salles. Petit à petit...

Il est désormais très difficile de faire de la dérision sans tomber dans le piège de tous ces clichés que les gens vous collent sans réfléchir : raciste, intégriste ou même fasciste. Comment faites-vous pour y échapper ?
Je reste moi-même. Je fonde mes opinions sur mes expériences et je les passe à la moulinette de la réflexion. Il est primordial de conserver la bonne distance entre les évènements et soi. Garder le sens de la critique et ne pas prendre pour argent comptant ce qui se dit ou ce qui s'écrit ça et là est un bon moyen d'y échapper.

Quelle est votre cible préférée dans vos spectacles ?
Pas de cible précise, mais un léger faible pour les réfractaires qui sont venus avec la ferme intention de ne pas rire !

Une grande amitié vous lie au roi du Maroc et vous multipliez les projets pour ce pays. Est-ce qu'il est difficile d'avoir cette double appartenance ?
Il n'y a pas de choix à faire entre son père et sa mère (la France et le Maroc). Je suis issu d'une double culture, c'est une richesse, c'est une chance, croyez-moi. Avec le roi du Maroc, oui un lien d'amitié s'est créé au fil du temps. Une amitié libre, indépendante et empreinte de respect. Il n'y a pas d'ingérence dans nos projets, juste de la bienveillance. Notre festival, dont nous venons de fêter la 5e édition, est totalement financé par des partenariats établis principalement avec des entreprises sises au Maroc (la chaine 2M, la Ram, Inuit, etc.). Notre but est d'employer le maximum de travailleurs marocains à l'année, ce que nous faisons déjà dans une très large proportion. Ceux-ci font preuve d'une grande compétence et de beaucoup de talent. Nous nous targuons de les mettre en évidence. La collaboration avec nos équipes françaises s'est faite naturellement, et nous en retirons une immense fierté.

Comment vous sentez-vous en tant que citoyen français ? On perçoit toujours de l'espoir dans vos entrevues et vos propos...
Je veux prendre du plaisir et faire en sorte que se soit contagieux !

* « Tout sur Jamel » est un one-man-show créé en 2011 et présenté il y a deux ans au Liban, mais « relooké » avec l'actualité libanaise et mondiale. À voir le mercredi 8 juillet au Stade Fouad Chéhab.

 

Jamel en quelques chiffres 

18 : comme le dix-huit juin, jour de sa naissance. Une date significative pour son pays d'adoption, la France.
6 : issu d'une famille nombreuse, il est l'aîné de six enfants.
13 : c'est à treize ans qu'il perd l'usage de son bras lors d'un accident.
1995 : il fait ses débuts d'abord à la radio puis sur Canal + dont il devient la coqueluche.
3 : le début du troisième millénaire lui porte bonheur puisque, après quelques premiers rôles, il réussit à s'imposer au cinéma à partir de l'an 2000 avec Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, mais surtout avec le gros succès français Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, d'Alain Chabat.
59 : à la cinquante-neuvième édition du Festival de Cannes, il repart gagnant avec le prix (collectif) d'interprétation masculine pour Indigènes, film de Rachid Bouchareb.

 

Pour mémoire
« Tout sur Jamel », ou les confessions facétieuses d'un enfant du rire !

Derrière un Jean qui rit, il y a toujours un Jean qui pleure. De quel passé de tristesse votre rire est-il né ?Non, pas un passé de tristesse, mais un passé riche en émotions diverses et variées... J'ai eu la chance d'avoir une enfance au sein d'une famille soudée, malgré les difficultés, les frustrations même, parfois. Ma mère avait le don de retourner les situations délicates, de...

commentaires (1)

Peut être devrait on lui demander des nouvelles de: Jean-Paul Admette..ou à défaut des parents de Jean Paul

C…

17 h 41, le 04 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • Peut être devrait on lui demander des nouvelles de: Jean-Paul Admette..ou à défaut des parents de Jean Paul

    C…

    17 h 41, le 04 juillet 2015

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