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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Un homme décapité lors d’une attaque jihadiste dans une usine près de Lyon

L'auteur présumé, connu pour ses liens avec la mouvance salafiste, a été arrêté.

Des policiers français sur le site industriel de Chassieu où un chef d’entreprise a été décapité. Philippe Desmazes/AFP

Six mois après les attentats de Paris, un chef d'entreprise de 54 ans est mort décapité hier dans une attaque contre un site industriel français sensible près de Lyon, dont l'auteur présumé, connu pour ses liens avec la mouvance salafiste, a été arrêté.

Cette nouvelle attaque est survenue au cœur d'une journée également sanglante. La victime, 54 ans, était l'employeur du suspect, Yassine Salhi, chauffeur-livreur de 35 ans père de trois enfants, né en France d'un père d'origine algérienne et d'une mère d'origine marocaine. Le suspect s'est présenté au volant d'un véhicule utilitaire peu avant 7h30 GMT devant l'usine de gaz industriel de la société américaine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier, à une quarantaine de km de Lyon, deuxième ville de France. Il a pu pénétrer sur ce site sensible car « il avait l'habitude de rentrer dans l'usine pour effectuer des livraisons » et était ainsi connu du personnel, a précisé le procureur de Paris, François Molins. Quelques minutes plus tard, il a projeté son véhicule sur un des hangars du site, provoquant une explosion qui « a soufflé une partie » du bâtiment, sans faire de blessés.

L'assaillant avait préalablement signé une macabre mise en scène en accrochant sur le grillage extérieur la tête décapitée de son employeur, entourée de drapeaux islamistes. Les pompiers dépêchés sur place l'ont ensuite surpris en train d'ouvrir des bouteilles d'acétone et l'ont maîtrisé, a ajouté le procureur. Le corps de la victime a été retrouvé près du véhicule utilitaire ainsi qu'un couteau, en cours d'analyse. Le parquet antiterroriste de la capitale s'est saisi de l'enquête.

Yassine Salhi avait été repéré par les services de renseignements français entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise, a déclaré M. Molins. C'est la première fois en France qu'une décapitation a lieu lors d'une attaque terroriste, une pratique en revanche fréquemment utilisée en Syrie et Irak par l'EI.


(Lire aussi : Le début de la « bataille (jihadiste) de France » ?, l’éclairage d'Élie Masboungi)

 

Des complices ?
« Toute la question est de savoir s'il y a des complices », a déclaré le président François Hollande, après un Conseil de défense à l'Élysée avec le Premier ministre Manuel Valls, en visioconférence depuis Bogota, et les ministres des Affaires étrangères, de la Justice, de la Défense et de l'Intérieur.
À ce stade, « aucun élément » ne montre de complice à l'intérieur de l'usine, a souligné le procureur. Mais de nombreuses questions demeurent sur d'éventuelles complicités extérieures, a-t-il relevé. Appelant les Français à « l'unité » face au « terrorisme », François Hollande a annoncé le relèvement au niveau « maximum » du plan d'alertes antiattentats pendant trois jours dans la région lyonnaise, qui compte de nombreux sites chimiques sensibles.

Ce nouvel attentat a suscité nombre de réactions en France et à l'étranger, comme en Allemagne et en Espagne qui ont affirmé leur unité « contre la haine aveugle du terrorisme » et la « barbarie ». La principale instance représentative de l'islam de France, le Conseil français du culte musulman, a condamné l'attaque et appelé « l'ensemble de la communauté nationale à la vigilance, à l'unité et à la solidarité ». L'ancien président français Nicolas Sarkozy, à la tête de l'opposition de droite, et la chef de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, ont réclamé des mesures rapides pour, selon Mme Le Pen, « terrasser l'islamisme ».
Les autorités françaises redoutaient de nouveaux attentats après les sanglantes attaques commises par trois jihadistes qui ont fait 17 morts début janvier à Paris. Cette crainte s'était renforcée après l'arrestation en avril d'un étudiant algérien, Sid Ahmad Ghlam, soupçonné d'un projet d'attaque contre une église à Villejuif, près de Paris. La France s'est dotée cette semaine d'un nouvel arsenal controversé renforçant les capacités légales d'écoute de ses services de renseignements.

 

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