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Moyen Orient et Monde - Tunisie

Carnage dans un hôtel près de Sousse : au moins 37 morts

L'attentat a été commis par un étudiant « originaire de la région de Kaïrouan », inconnu des services de police ; un grand nombre de touristes parmi les victimes.

Plusieurs ambulances stationnées devant l’entrée de l’hôtel où une attaque à fait près de 40 tués, près de Sousse, hier. Béchir Taieb/AFP

Trente-sept personnes, dont des touristes étrangers, ont été tuées hier lorsqu'un homme armé a ouvert le feu dans un hôtel d'une station balnéaire près de Sousse, le pire attentat de l'histoire récente de la Tunisie.
Cette attaque frappe un pays qui voit monter la menace jihadiste depuis sa révolution en 2011 et survient près de trois mois après l'attaque sanglante contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts dont 21 touristes).

Outre les 37 morts, 36 personnes, notamment de nationalités britannique, belge, allemande et norvégienne, ont aussi été blessées, a déclaré à l'AFP Naoufel Somrani, directeur des services d'urgence du ministère de la Santé, sans pouvoir préciser leur nationalité sans l'immédiat. Un grand nombre de touristes figurent parmi les morts, mais le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de dire combien. Selon la direction de l'hôtel, les clients sont surtout britanniques ou d'Europe centrale.

Les autorités ont indiqué que l'attentat avait été commis par un étudiant tunisien inconnu des services de police. « Il est originaire de la région de Kaïrouan », l'une des villes saintes de l'islam située dans le centre de la Tunisie, a déclaré le secrétaire d'État aux Affaires sécuritaires, Rafik Chelly. « Cette personne n'était pas connue » de nos services, a-t-il ajouté à l'antenne de la radio Mosaïque FM, ajoutant qu'« a priori, un seul élément » a mené l'attaque avant d'être tué.

La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des menaces provenant de comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance jihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l'été.

Kalachnikov et grenade
L'assaillant a visé les clients sur la plage et au bord des piscines, selon le pâtissier de l'hôtel. « J'ai entendu des coups de feu et je suis sorti voir ce qui se passait. J'ai vu quelqu'un tirer sur des touristes âgés (sur la plage). Ils sont morts, a raconté Slim Brahim. J'ai cherché à me cacher parce que j'ai vu le terroriste entrer dans l'hôtel du côté de la piscine, près de laquelle il a ensuite jeté une grenade. »
Une journaliste de l'AFP qui a pu entrer dans l'hôtel a vu deux corps allongés dans du sang sur le parking ainsi que trois corps ensanglantés sur le rebord de la piscine couverte.

Un touriste britannique a indiqué à la télévision SkyNews que l'attaque s'était produite vers midi. « Mon fils de 22 ans venait de retourner se baigner (...) quand on a vu à une centaine de mètres à notre gauche ce qu'on pensait être des feux d'artifice », a raconté Gary Pine, venu de Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre. « C'est seulement quand on a commencé à entendre des balles fuser qu'on a réalisé que c'était beaucoup plus grave que des feux d'artifice. J'estime avoir entendu une vingtaine ou une trentaine de coups de feu, il y en avait pas mal », a-t-il dit.

L'attaque intervient par ailleurs le même jour qu'un attentat revendiqué par le groupe État islamique (25 morts) au Koweït et la décapitation d'un homme en France.
Le président Béji Caïd Essebsi, qui s'est rendu sur les lieux, a jugé que ces attaques étaient « la preuve qu'il faut une stratégie globale et que tous les pays actuellement démocratiques doivent unir leurs forces ». « La Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut y répondre toute seule », a-t-il dit.

Craintes sur le tourisme
Après l'attaque du Bardo du 18 mars, le secteur stratégique du tourisme a enregistré en avril de très mauvais résultats, avec un recul sur un an de 25,7 % du nombre de touristes et de 26,3 % des recettes en devises. Le tourisme, qui représente environ 7 % du PIB de la Tunisie et près de 400 000 emplois directs et indirects, était déjà très affecté par les crises politiques à répétition et l'essor de la mouvance jihadiste qui ont suivi la révolution de janvier 2011.

La Tunisie, pionnière du printemps arabe, a malgré les turbulences achevées sa transition avec des élections fin 2014, mais sa stabilité pourrait être menacée par une mouvance jihadiste particulièrement active à la frontière avec l'Algérie, où des heurts réguliers ont lieu entre hommes armés et militaires.

 

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