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Liban - Fuites

WikiLeaks, la série des « secrets libanais dévoilés » se poursuit

Depuis vendredi, le site lanceur d'alertes WikiLeaks publie dans le cadre d'un projet nommé Saudi Cables (dépêches saoudiennes) près de 60 000 câbles et mémos. Les documents publiés sont présentés comme étant fondés sur des communications d'ambassades, des échanges de courriers électroniques entre diplomates et des notes préparées par d'autres organismes de l'État saoudien qui mentionnent, entre autres, plusieurs personnalités politiques ou médiatiques libanaises.


Selon ces câbles diplomatiques, l'ancien président de la République et chef du parti Kataëb, Amine Gemayel, aurait critiqué le secrétariat général du 14 Mars, estimant que sa composition et ses initiatives ne reflètent pas la réalité de la coalition, tout en insistant sur son positionnement au sein du camp de M. Saad Hariri avec lequel « la relation est bonne et qu'il n'abandonnerait jamais quelles que soient les circonstances ».
Selon ces documents, M. Gemayel aurait informé le royaume wahhabite des tentatives du régime syrien de se réconcilier avec « la famille Gemayel », via des messages transmis par MM. Sleimane Frangié et Talal Arslane, mais qu'il ne prendrait aucune initiative dans ce sens sans des directives claires du royaume et n'irait en Syrie que bénéficiant d'une couverture saoudienne.


Selon un autre câble, l'ambassadeur saoudien Ali Awad Assiri aurait transmis une missive au ministère saoudien des Affaires étrangères stipulant que la LBCI aurait diffusé une information « déplacée » selon laquelle le président Michel Sleiman aurait demandé une médiation du ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud el-Fayçal, auprès des Israéliens dans l'affaire des fermes de Chebaa. L'ambassadeur Assiri a justifié cette « politique adoptée par la chaîne, qui peut se montrer extrémiste contre le royaume saoudien », par le conflit qui oppose son PDG, Pierre Daher, au prince saoudien al-Walid ben Talal et en raison de l'arrêt du financement des journalistes et des chaînes de télévision dans un contexte de « tentative de l'Iran d'asseoir son hégémonie sur l'espace médiatique arabe (...) ».


Dans un câble séparé, l'ambassadeur d'Arabie à Beyrouth aurait fait savoir au ministère saoudien des AE que l'Iran serait prêt à financer le PDG de la chaîne, Pierre Daher, à condition que la LBCI se concentre sur les Iraniens résidant dans le royaume et dans les pays du Golfe. Il aurait même proposé de boycotter la chaîne, si un compromis n'est pas envisageable avec M. Daher, en arrêtant les publicités commerciales, notamment celles du groupe MBC et en suspendant la transmission de la chaîne via les satellites arabes. Cette proposition aurait été accueillie favorablement par le ministère saoudien des AE, toujours selon le câble diplomatique.

 

Réactions
Par ailleurs, certaines figures politiques et médiatiques citées dans les câbles ont réagi aux fuites. Le député Ali Bazzi (mouvement Amal), qui, selon une dépêche diplomatique de l'ambassade d'Arabie à Beyrouth, aurait été « récupéré par les services de renseignements américains pour obtenir des informations sur le Hezbollah », a rejeté ce qui a été dit à son propos. « Je n'ai besoin de l'attestation de personne concernant ma réputation et l'historique de ma carrière, ni de WikiLeaks ni d'autres », s'est-il insurgé, dénonçant « une tentative mesquine de semer la discorde entre le mouvement Amal et le Hezbollah qui ne va pas aboutir ». Le parti chiite avait démenti d'ailleurs samedi ces allégations dans un communiqué.
Le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, qui aurait demandé l'aide de l'Arabie saoudite pour « créer un rassemblement politique indépendant après les élections parlementaires en 2013 » selon les révélations de WikiLeaks, a estimé que les documents diplomatiques transmis par l'ambassade saoudienne Beyrouth reflétaient l'avis de leur auteur. « J'étais en visite en Arabie saoudite à l'époque et non pas en compagnie de l'ambassadeur saoudien. Je faisais la connaissance du fils du roi Abdallah, le prince Abdel Aziz, et nous avons passé en revue la situation régionale et je l'ai informé de mon intention de créer un nouveau rassemblement politique fondé sur les mêmes principes que ceux du 14 Mars », a expliqué M. Harb à la chaîne al-Jadeed. « Ces projets nécessitent un financement et un soutien, tout comme l'aide que j'avais sollicitée auprès du Koweït afin de construire un centre de gérontologie à Tannourine », ajoute le ministre des Télécoms.


La journaliste May Chidac, évoquée elle aussi dans certains câbles, a estimé sur son compte Twitter que sa fondation, la MCF, avait un but pédagogique et non pas politique, et n'avait jamais reçu de financement saoudien, bien que celui-ci eût été le bienvenu. « Je n'ai jamais demandé ni reçu une aide de l'Arabie saoudite pour ma fondation », a-t-elle tweeté. Elle a par ailleurs exprimé dans un autre tweet sa gratitude envers le royaume pour son soutien au Liban.
Les autorités saoudiennes avaient mis en garde samedi contre la diffusion de ces documents, « qui pourraient être des faux ». L'avertissement, diffusé par le ministère des AE sur son fil Twitter, ne conteste pas directement l'authenticité des documents mis en ligne par WikiLeaks qu'il n'est pas possible de vérifier de source indépendante. Mais dans un communiqué diffusé dimanche, le porte-parole du ministère, Ossama Naqli, a prévenu que l'Arabie saoudite « ne permettra pas aux ennemis de l'État (...) de partager ou publier » des documents, dont « beaucoup ont été fabriqués de manière très grossière ».

 

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Depuis vendredi, le site lanceur d'alertes WikiLeaks publie dans le cadre d'un projet nommé Saudi Cables (dépêches saoudiennes) près de 60 000 câbles et mémos. Les documents publiés sont présentés comme étant fondés sur des communications d'ambassades, des échanges de courriers électroniques entre diplomates et des notes préparées par d'autres organismes de l'État saoudien qui...

commentaires (3)

DES PROVOCATIONS DE SERVICES SECRETS... BIEN CONNUS... DANS CHAQUE PAYS... EN TEMPS VOULU... POUR SUSCITER LES ZIZANIES, AVIVER LES HAINES ET LES CONFLITS LOCAUX VOIRE RÉGIONAUX ET MÊME INTERNATIONAUX !!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 24, le 23 juin 2015

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Commentaires (3)

  • DES PROVOCATIONS DE SERVICES SECRETS... BIEN CONNUS... DANS CHAQUE PAYS... EN TEMPS VOULU... POUR SUSCITER LES ZIZANIES, AVIVER LES HAINES ET LES CONFLITS LOCAUX VOIRE RÉGIONAUX ET MÊME INTERNATIONAUX !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 24, le 23 juin 2015

  • Je ne vois pas l'importance de ce document. Le Hezbollah se gausse d'etre a la solde de l'Iran. Les aounistes ne le disent pas mais tous le monde sait très bien d'ou viennent les millions qu'ils brassent, Le Future pareil et tous les autres sans exception. Afin de venir a bout de ces pratiques, il n'y a qu'une seule solution et c'est une loi sur les partis. 1- Afin de voir un parti voir le jour il lui faut avoir un minimum de 50 membres. 2-Seul ses membres peuvent le financer jusqu’à ce qu'il ai des députés au parlement. Alors seulement il aura aussi droit a une contribution de l’état proportionnellement a sa force parlementaire. 3-il faut que le parti ai des statuts en bonne et due forme qui explique clairement son idéologie et son fonctionnement administratif. 4-Son idéologie et ses statuts doivent être conformes a la constitution Libanaise. 5-Les donations étrangères aux partis sont interdites et ce directement ou même indirectement. Tout contrevenant sera alors jugé comme traître et le parti fermé. Une telle réglementation établie, beaucoup de chose changeront dans la vie politique Libanaise. Elle ne mettra certes pas fin aux irrégularités mais aidera a les réduire et peut être un jour les voir disparaître. En touts cas, les partis du type Hezbomachin, PSNS, Baas, Moudarritoun ... ne serons plus permis!

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 04, le 23 juin 2015

  • Il semble vraiment qu'il s'agisse d'une affaire de Wikimerde, en plusieurs aspects arrangée, montée et sans beaucoup d'importance. Sauf pour les médias du 8 Mars qui veulent dénigrer l'autre partie à n'importe quel prix. Le Liban fait face à des circonstances très graves. Le moindre sens patriotique exige que l'on tente de calmer les choses au lieu de semer des discordes à n'en plus finir. Mais "à qui, David, lis-tu tes psaumes" ?

    Halim Abou Chacra

    06 h 34, le 23 juin 2015

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