Nasrallah affirme avoir pris le contrôle de la plus grande partie du Qalamoun syrien

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé samedi que sa milice avait pris le contrôle de la plus grande partie du Qalamoun syrien au terme de « défaites retentissantes » infligées, selon lui, par ses combattants aux rebelles syriens. « Nous sommes face à une victoire énorme sur le terrain, face à un exploit militaire important et extraordinaire », a-t-il souligné, reconnaissant quand même que « la bataille n'est pas finie ».
Dans un discours télévisé, Hassan Nasrallah a fait état de « confrontations ininterrompues » dans le Qalamoun, indiquant que le terrain de combat est l'équivalent de collines et montagnes, où se trouvaient plusieurs positions militaires, notamment sur les hauteurs donnant sur des villages syriens ou libanais de Baalbeck-Hermel et sur des positions militaires.
Le chef du Hezbollah a rappelé que ces régions constituaient des voies de passage pour transférer des armes de Ersal vers le jurd du Qalamoun, Zabadani et la province de Damas (Rif).
Évoquant les conséquences directes de la bataille actuelle, Hassan Nasrallah a indiqué que les groupes armés avaient été défaits et avaient été contraints de se retirer de toutes les zones de combat, ce qui signifie que « 300 km2 de territoire libanais et syrien » ont été récupérés des miliciens, a-t-il souligné.
Il a précisé que toute l'infrastructure militaire des rebelles a été détruite sur cette portion de territoire et que les formations avaient subi des pertes.
Selon le secrétaire général du Hezbollah, tous les jurds sont désormais reliés les uns aux autres et interconnectés, tant sur le plan syrien que libanais, « de Assal el-Ward à Jibbé et Ras el-Maarra ». « Les batailles se livrent maintenant au niveau du jurd de Flita, qui a été relié au jurd de Brital, Baalbeck, Nahlé et Younine », cette zone ayant été « entièrement épurée des groupes armés », a-t-il affirmé.

« Davantage de sécurité »
Hassan Nasrallah a par ailleurs indiqué que « la région de Zabadani a été entièrement isolée du reste des zones occupées par les combattants dans le Qalamoun et le jurd de Ersal », et que les points de passage vers la province de Damas ont été coupés, notamment en provenance de Ersal, ce qui signifie « davantage de sécurité pour un certain nombre de villages libanais proches du jurd récupéré », même si ce n'est pas une sécurité totale. Selon le chef du Hezbollah, les miliciens ne se trouvent plus en effet que dans le jurd de Ersal, espace exigu, mais « tant qu'ils s'y trouvent, il n'y aura pas de sécurité totale ».
Démentant le bilan des victimes depuis le début de la bataille tel que donné par les médias, Hassan Nasrallah a souligné que ce bilan s'élève à 13 seulement dans les rangs de ses combattants et 7 tués du côté de l'armée d'Assad, dénonçant « une campagne mensongère et de désinformation » à ce sujet.
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite évoqué « la campagne de terreur subie par les Libanais avant la bataille », ainsi que « les tentatives de semer la discorde entre le Hezbollah et l'armée libanaise ». « Nous ne voulons pas impliquer l'armée dans cette bataille », a-t-il souligné.
« Il y a des forces politiques que je ne veux pas nommer – je ne veux même pas dire que c'est le 14 Mars puisqu'au sein du 14 Mars, certains sont restés silencieux –, ainsi que des médias, notamment les chaînes satellites de la "Tempête de la fermeté", qui ont pris la défense acharnée des groupes armés dans le jurd de Ersal et du Qalamoun », a poursuivi M. Nasrallah, avant de dresser un réquisitoire contre les rebelles syriens retranchés, selon lui, à Ersal et ses alentours.
« Ces groupes armés qui contrôlent entre 250 et 300 km2 du jurd de Ersal sont-ils des révolutionnaires ou des terroristes, messieurs les souverainistes ? Ils occupent le territoire par la force des armes, et il est interdit qu'un soldat, un citoyen ou un agriculteur libanais se dirige là-bas sans qu'il ne soit arrêté ou trucidé », a-t-il indiqué. « Si l'État et le gouvernement libanais permettent que le territoire libanais soit occupé par des groupes terroristes et acceptent les agressions terroristes contre l'armée et son peuple, le peuple libanais, lui, ne sera pas permissif, et les habitants de la Békaa et de Baalbeck-Hermel encore moins », a noté Hassan Nasrallah, appelant l'État « et les amis des révolutionnaires à assumer leurs responsabilités ».

Envisager les propositions de Aoun
Au plan libanais, le chef du Hezbollah a évoqué le dossier de la présidentielle, affirmant que le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, « cherche à trouver une sortie de crise ».
« J'appelle toutes les forces politiques libanaises à prendre au sérieux les propositions du général Aoun et à ne pas les ignorer ou y répondre avec légèreté. La situation interne a atteint un niveau dangereux et il ne sert à rien de compter sur l'aide étrangère », a-t-il poursuivi.
« Le dialogue Futur-CPL ne semble avoir mené à rien. Je ne sais pas si le dialogue FL-CPL a mené, lui, à quelque chose dans ce domaine. Au niveau du dialogue entre le Hezbollah et le Futur, nous n'avons pas de problème à discuter de cette question, mais nous avons dit dès le premier jour qu'il faudrait dialoguer avec le général Aoun, pas avec nous. Il est temps de trouver une solution à cette crise (...) car personne n'a intérêt à prolonger la vacance présidentielle », a-t-il conclu.

« 108 tués du Hezbollah », répondent les rebelles syriens