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Liban - Environnement

Le 17 juillet, une date réaliste pour la fermeture de Naamé ?

La promesse de Mohammad Machnouk de fermer la plus grande décharge du pays dans un peu plus de deux mois pourra difficilement être tenue si d'autres sites ne sont pas prêts d'ici là.

M. Machnouk au cours de sa réunion avec les responsables municipaux du Chahar el-Gharbi. Photo Ani

Le dossier de la gestion nationale des déchets ménagers a refait surface hier dans une déclaration succincte du ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, qui a annoncé que la décharge de Naamé serait fermée d'ici au 17 juillet prochain.
À la suite d'un entretien avec les responsables municipaux de la région du Chahhar el-Gharbi (aux confins des cazas de Aley et du Chouf), où se trouve la principale décharge du pays, le ministre a assuré que les offres soumises par les compagnies ayant répondu à l'appel d'offres de l'État « seront examinées le 26 mai, et la décharge de Naamé sera fermée le 17 juillet, pour être réhabilitée et transformée en jardin ». Il a ajouté que « de l'énergie sera produite (par l'extraction du gaz méthane) et distribuée aux villages environnants ».


Une fermeture de ce site est-elle envisageable à cette date, sachant qu'aucune autre décharge n'a été apprêtée pour accueillir les tonnes de déchets produits chaque jour par les régions les plus peuplées du pays ?

 

(Pour mémoire : Mohammad Machnouk et le plan national des déchets ménagers)


La fermeture de la décharge de Naamé, gérée actuellement par la société privée qui collecte et traite, pour le compte de l'État, les déchets du Grand Beyrouth et du Mont-Liban, s'est transformée en un feuilleton à multiples rebondissements. Ouverte suite à l'adoption du plan d'urgence de traitement des déchets en 1997, cette décharge suscite depuis de nombreuses années le mécontentement de la population des environs, qui a manifesté à de nombreuses reprises pour sa fermeture. Le délai de fermeture, repoussé plusieurs fois faute d'alternatives, l'a été une dernière fois en janvier dernier malgré les protestations, grâce à un revirement de dernière minute des conseils municipaux de la région. Le prolongement de l'activité dans la décharge a été qualifié de « technique », le temps que les nouvelles sociétés qui doivent signer des contrats avec le gouvernement, dans le cadre du nouveau plan de traitement des déchets, prennent leurs fonctions.
Ce plan national de traitement des déchets, adopté par le gouvernement en janvier, prévoit de diviser le Liban en six régions qui seront gérées par des sociétés privées (d'où l'appel d'offres auquel le ministre a fait référence dans sa déclaration d'hier). Il a été décidé, suite à d'âpres discussions en Conseil des ministres, que les sites des décharges devront être trouvés, acquis et gérés par ces sociétés. Si les dossiers ne seront examinés que le 26 mai, comment concevoir que la principale décharge du pays puisse être fermée moins de deux mois après cette date ?

 

(Pour mémoire : Traitement des déchets solides au Liban : « Un pas de géant »)


M. Machnouk était injoignable hier, mais L'Orient-Le Jour a pu sonder l'opinion d'une environnementaliste de longue date, Fifi Kallab, présidente de Byblos Ecologia et experte en socio-économie de l'environnement. Elle trouve effectivement cette date de fermeture irréaliste. « Préparer un terrain pour qu'il se transforme en décharge contrôlée nécessite environ six mois, tout au moins trois à quatre mois pour les compagnies les plus performantes, dit-elle. Il faut en effet installer une géomembrane pour protéger le sol, mettre au point la tuyauterie nécessaire... »


Mais l'aspect technique du problème n'est pas le seul que Fifi Kallab soulève. « Le plan national adopté par le gouvernement charge les sociétés privées elles-mêmes d'acquérir les terrains des décharges, souligne-t-elle. On peut penser que certaines prendront du temps pour trouver les terrains adéquats. Et à supposer qu'elles possèdent déjà le terrain donné, elles doivent déclarer qu'il servira à accueillir une décharge. Qui peut, au regard de l'historique de telles démarches dans le pays, prévoir qu'il n'y aura pas de mouvements de protestation de la part des voisins du site ? » Toutes ces éventualités sont de nature à retarder le début de l'activité, selon elle.


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