Nominations : « Nous élevons la voix avant de lever les poings », martèle Jreissati

Le Courant patriotique libre (CPL) reste farouchement opposé à la prolongation des mandats des responsables de sécurité, comme l'a réaffirmé hier l'ancien ministre Sélim Jreissati, au terme de la réunion hebdomadaire du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme que préside le général Michel Aoun.
« Les prolongations (de mandats) que nous souhaitons sont liées au développement et donc bénéfiques pour le peuple libanais, toutes appartenances confondues, mais » ils « (les autorités) n'en veulent pas. Les seules rallonges qu'» ils « veulent et que nous refusons concernent les corps militaires, parce qu'elles sont discrétionnaires, dangereuses et en contradiction avec les lois sur la défense nationale et la réorganisation des Forces de sécurité intérieure », a déclaré M. Jreissati. Et de poursuivre : « Cette question est fondamentale pour nous. Nous élevons la voix avant de lever les poings en face de ceux qui essaient de nous isoler de la présidence de la République, de l'armée, de l'administration, du développement et d'une participation réelle à la prise de décisions nationales. »
L'ancien ministre a ensuite souligné que l'ouverture du courant auquel il appartient à ses « partenaires dans le pays ne doit pas être expliquée comme un signe de faiblesse ou de besoin ». Il a mis en garde contre une exploitation de cette ouverture, avant d'appeler le gouvernement à « renoncer sans tarder aux infractions dangereuses et à procéder aux nominations des chefs militaires ».
Rappelons que le CPL est principalement opposé à une prolongation du mandat du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi. Celle-ci est de nature, selon le courant du général Aoun, à conforter les chances de ce dernier d'être élu à la présidence de la République et à empêcher son gendre, le général Chamel Roukoz, d'accéder à la tête des forces régulières.