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Culture - Patrimoine

Après le zajal, Beyrouth entend inscrire la dabké sur la liste de l’Unesco

Pour « L'Orient-Le Jour », le ministre Araiji et l'ambassadeur Karam reviennent sur le parcours onusien de cette joute oratoire, qui commence presque toujours par « Oof oof ooof », et annoncent la candidature de la fameuse danse folklorique.

De gauche à droite : l’ambassadeur du Liban, le ministre de la Culture, l’assistant directeur général à la culture de l’Unesco et le président du syndicat des poètes du zajal réunis à Paris, au siège de l’Unesco.

Le zajal, joute poétique déclamée et improvisée en dialecte libanais, vient d'être inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco. Pour célébrer cet événement d'importance, qui donne une belle visibilité culturelle à un pays qui en a bien besoin, l'ambassadeur Khalil Karam, délégué permanent du Liban auprès de l'Unesco à Paris, a invité le compositeur libanais Zad Moultaka à présenter son opéra de chambre arabe Zajal, dans le cadre d'une projection parisienne de cette œuvre vue et entendue à Beyrouth en 2010, dans les thermes romains, lors du Printemps de Beyrouth organisé par la Fondation Samir Kassir. Cette projection s'est tenue en présence du ministre de la Culture Rony Araiji et de Georges Abi Antoun, président du syndicat des poètes du zajal, tous deux spécialement venus du Liban. MM. Araiji et Karam se sont prêtés à un petit jeu de questions-réponses.

 

L'Orient-Le Jour : Quel a été le rôle du ministère de la Culture dans cette inscription?
Rony Araiji: Le ministère de la Culture a été le moteur de cette dynamique. Pendant deux ans et demi, ce ministère a instruit un dossier pour rassembler tous les éléments constitutifs du zajal afin de le rendre éligible sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco. D'autres institutions se sont bien sûr associées à ce travail : la Commission nationale de l'Unesco à Beyrouth, le syndicat des poètes du zajal et la Délégation permanente du Liban auprès de l'Unesco à Paris, qui a servi d'interface entre cette administration onusienne et les interlocuteurs libanais. Cette synergie positive a donné le résultat que l'on sait et ce, dès la première demande, ce qui est assez rare.

 

Le Liban a-t-il d'autres candidatures en tête ?
R.A.: Oui. Nous sommes en train de travailler pour faire inscrire notre danse populaire nationale, la dabké, sur cette liste du patrimoine immatériel. Ceci démontre la vitalité culturelle du Liban qui est très attaché à son patrimoine culturel, qui constitue un élément important de son identité.

 

Que veut dire exactement «liste du patrimoine immatériel»?
Khalil Karam: La notion de patrimoine culturel immatériel de l'humanité est apparue au début des années 1990, un peu en contrepoint du patrimoine mondial tourné essentiellement vers les aspects matériels de la culture. Cette distinction appelée «proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité» a été octroyée pour la première fois en 2001 après étude approfondie à une première liste de patrimoines sur candidatures proposées par les États. Une nouvelle liste est établie tous les deux ans par un jury international. Les chefs-d'œuvre proposés doivent être une expression culturelle vivante ou menacée. Ils doivent aussi faire l'objet de programmes de préservation et de promotion.
En 2003, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été adoptée par l'Unesco. Elle est entrée en vigueur au mois d'avril 2006, et la première assemblée générale s'est tenue au mois de juin 2006. Le Liban a adhéré à cette convention en 2007.
À l'image du patrimoine mondial, ont été créées des listes: une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente, où ont été inscrits les chefs-d'œuvre précédemment proclamés, et où de nouveaux éléments sont inscrits annuellement depuis 2008. En novembre 2013, 158 États avaient déposé leurs instruments de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion pour la convention

 

Zad Moultaka a écrit un opéra de chambre arabe intitulé Zajal. De quoi s'agit-il exactement?
Kh.K.: Zad Moultaka est l'un de nos plus grands compositeurs libanais de musique savante. Il s'empare des traditions musicales libanaises et arabes et les reconstruit à la manière de la musique contemporaine. C'est une démarche totalement inédite et originale qui n'appartient qu'à lui. Zajal porte sur un affrontement de générations entre un vieux maître et un intrépide jeune homme. La musique de Moultaka restitue la tradition sous forme de synthèse entre l'écriture contemporaine occidentale et les caractères spécifiques de la musique arabe. Le rôle du jeune est tenu par notre grande chanteuse lyrique arabe Fadia Tomb, et celui de l'ancien par le comédien Gabriel Yammine. Ils sont entourés d'un ensemble instrumental de très haut niveau, Ars nova, placé sous la direction de Philippe Nahon.

 

 

Le zajal, joute poétique déclamée et improvisée en dialecte libanais, vient d'être inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco. Pour célébrer cet événement d'importance, qui donne une belle visibilité culturelle à un pays qui en a bien besoin, l'ambassadeur Khalil Karam, délégué permanent du Liban auprès de l'Unesco à Paris, a invité le compositeur libanais Zad...

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