Rechercher
Rechercher

Culture - festival

Bipod 2015 : lumière et... ombre

L'Europe entre dans la danse du 11 au 26 avril, mais le Liban et les pays arabes brillent par leur absence.

« Gerro, Minos & Him ».

Le festival Bipod dans sa onzième édition a fait peau neuve. Comment changer en ayant toujours la même vision ? Comment se transformer an ayant toujours la même identité ? C'est ce que s'est demandé la nouvelle directrice artistique du festival, Mia Habis, après avoir remercié les instituts européens pour leur soutien; Omar Rajeh, fondateur du festival, qui se consacre actuellement entièrement à sa carrière de chorégraphe, et enfin tous les membres du comité de Maqamat qui s'est créé récemment avec une nouvelle structure.

En attendant, cette année encore verra défiler sur les planches des noms prestigieux de la danse. Un fil indicible relie tous ces spectacles : l'aspect intimiste, qui pourrait conférer aux différents spectacles un côté superbement lumineux. Ainsi, il n'y aura pas de grandes compagnies, mais souvent un, deux ou trois danseurs sur scène qui jouent, composent ou décomposent les liens amoureux. Sauf, uniquement, pour cette chaîne humaine que présente le spectacle Tarab, cérémonie soufie-groovy avec laquelle démarre le festival le samedi 11 avril au théâtre al-Madina. Collés, en fusion, se détachant l'un de l'autre, les danseurs badinent parfois avec l'amour.
Chaque concentré de lumière a sa (plus ou moins petite) zone d'ombre. Le festival a pour objectif d'être une rencontre avec toutes sortes de public : ceux qui savent et qui ne savent pas danser, mais surtout avec tous ceux qui aiment la danse. Pourquoi alors, dans ce mouvement unificateur qui regroupe dix compagnies européennes, les productions locales et arabes brillent-elles par leur absence ?

Cette absence, Mia Habis l'a effectivement soulignée, et avec dépit : « Ces productions ne peuvent voir le jour parce qu'elles ne sont soutenues par aucun organisme, alors que ce sont les instituts européens qui commanditent et invitent les compagnies étrangères à participer au festival Bipod. Voilà pourquoi le public n'assistera pas cette année à un spectacle arabe ou libanais. Pour suppléer à ce manque, on a créé Moultaqa Leymoun, qui se tiendra les lundi 13 et mardi 14 avril à Beit el-Raqs (Chouf) », dit-elle.
Une plateforme où les jeunes talents libanais et arabes pourront présenter leurs travaux et échanger des idées. Et peut-être créer des contacts pour une édition prochaine ?

Les coups de cœur de la rédaction

Rising, d'Aakash Odedra
Trois grands noms de la chorégraphie contemporaine, Sidi Larbi Cherkaoui, Akram Khan et Russell Maliphant, se sont rencontrés pour donner corps à la danse d'Aakash Odedra (Grande-Bretagne) et offrir trois solos différents et par conséquent trois facettes au chorégraphe et étoile montante britannique d'origine indienne. Un moment de pur bonheur. (Vendredi 17 et samedi 18 avril à 20h30 au théâtre al-Madina).

ReVolt, Cie Thor/Thierry Smits
Pourquoi ce choix ? Parce que c'est une première mondiale et qu'elle a lieu au Liban. Parce que Tierry Smits est pour la troisième fois l'invité du pays du Cèdre, et enfin parce que ce spectacle renvoie aux mouvements de contestation actuels, et plus particulièrement ceux portés par des femmes, et que Nicola Leahey (Clear Tears / Troubled Waters et Cocktails) traduit en mouvements l'oppression du corps féminin même dans les sociétés les plus évoluées. (Dimanche 12 avril, 20h30, théâtre Béryte).

Gerro, Minos and him, Aloun Marchal/ Propagande C (Suède)
Ce n'est pas un spectacle provocateur, ni une revendication des droits des gays, mais simplement les multiples possibilités que trois jeunes danseurs peuvent faire avec leur corps. Difficile de réaliser une performance de danse teintée d'humour, mais ces trois danseurs ont réussi à le faire. Aloun Marchal, Roger Sala Reyner et Simon Tanguy alternent cris, luttes, scènes d'amour kabuki, chants tribaux et danse. Les chorégraphes appellent cela de l'anarchie-démocratie. (Dimanche 19 avril, 20h30, théâtre al-Madina).

 

Suite du programme...

Samedi 11 avril, 19 heures, théâtre al-Madina
Tarab, Compagnie 7 273 (Suisse).

Mercredi 15 avril, 20h30, théâtre Béryte
This is concrete, de Jefta Van Dinther et Thiago Granato (Allemagne).

Mercredi 22 avril, 20h30, salle Montaigne
– Ode to the attempt, Jan Martens /Grip VZW (Belgique, Hollande)
– Does it start with a kiss ? Eva Duda (Hongrie).

Jeudi 23 avril, 20h30, théâtre Béryte
Sweat baby sweat, de Jan Martens.

Samedi 25 avril, 20h30, théâtre al-Madina
Excuvie, Sine Qua non Art (France).

Dimanche 26 avril, 20h30, théâtre al-Madina
Flightless, Elias Aguirre (Espagne).
Deux workshops (ateliers de travail) seront également tenus :
- Dimanche 12 avril avec la Cie 7 273 et avec Leila Mc Millan (Grande-Bretagne)
- Samedi 18 avril avec Aakash Odedra (Grande-Bretagne).

Billets en vente à la librairie Antoine et online.

 

Le festival Bipod en chiffres

11e édition, mais aussi onze jours de spectacles.
10 compagnies européennes présentes.
8 pays : la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, la France, l'Espagne, la Hongrie, la Hollande et la Suède.
4 lieux, quatre espaces : théâtres al-Madina et Béryte, salle Montaigne et Beit al-Raqs.

 

L'expo Julien Maire

Le samedi 11 avril, à partir de 18h00, jusqu'au dimanche 12 avril, au théâtre al-Madina, une exposition unique qui fait le tour du monde et qui débarque pour deux jours au Liban. Dans cette exposition solo, Julien Maire propose deux œuvres nouvelles qui abordent de biais les nouvelles technologies et l'archéologie des médias, et instrumentalisent la fiction. Projections stéréolithographiques et sculptures en expansion/contraction : une exposition teintée de poésie qui fait danser les formes architecturales.

 

Pour mémoire
Deir el-Qamar et Baakline entrent dans la danse

Bipod et Irtijal ont inventé le CO2 antipolluant

Le festival Bipod dans sa onzième édition a fait peau neuve. Comment changer en ayant toujours la même vision ? Comment se transformer an ayant toujours la même identité ? C'est ce que s'est demandé la nouvelle directrice artistique du festival, Mia Habis, après avoir remercié les instituts européens pour leur soutien; Omar Rajeh, fondateur du festival, qui se consacre actuellement...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut