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À La Une - Syrie

Vers une rupture entre al-Nosra et el-Qaëda ?

Les émirs du groupe jihadiste n'étant pas tous d'accord, l'annonce est retardée.

Les dirigeants du Front al Nosra envisagent de rompre leurs liens avec el-Qaëda, rapporte jeudi l'agence de presse Reuters citant des sources au sein du groupe syrien. AFP / MAHMUD AL-HALABI

Les dirigeants du Front al-Nosra, groupe rebelle syrien ayant prêté allégeance à el-Qaëda, envisagent de rompre leurs liens avec la centrale jihadiste et de former une nouvelle entité afin d'obtenir le soutien financier de pays du Golfe comme le Qatar, indiquent des sources au sein et en dehors du groupe.

Des agents de renseignements du Golfe ont rencontré le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani, plusieurs fois au cours des derniers mois afin de l'encourager à lâcher el-Qaëda et à discuter du soutien qu'ils pourraient fournir, disent-elles.

"Une nouvelle entité va bientôt voir le jour, qui comprendra al-Nosra, Jaïch al-Mouhajirine wal Ansar, et d'autres petites brigades", déclare Mouzamjer al-Cham, un proche d'al-Nosra et d'autres groupes islamistes en Syrie. La brigade mentionnée par Mouzamjer al-Cham est un petit groupe jihadiste composé de combattants locaux et étrangers et dirigé par un Tchétchène. "Le nom d'al-Nosra sera abandonné. Il se désengagera d'el-Qaëda. Mais les émirs d'al-Nosra ne sont pas tous d'accord, c'est pour cette raison que l'annonce est retardée", explique-t-il.

 

( Lire aussi : Un haut responsable militaire US évoque un renforcement des "capacités opérationnelles" du Front al-Nosra au Liban )

 

De source proche du ministère qatari des Affaires étrangères, on confirme que le Qatar souhaite qu'al-Nosra devienne une force spécifiquement syrienne sans lien avec el-Qaëda. "Ils promettent à al-Nosra plus de soutien, c'est-à-dire de l'argent, de l'équipement etc... une fois qu'ils auront rompu les liens avec el-Qaëda", indique-t-on de même source.

Le Front al-Nosra est classé par les États-Unis comme une organisation terroriste et a déjà été sanctionné par le Conseil de sécurité des Nations unies. Mais pour le Qatar, un changement de nom lèverait les obstacles juridiques qui empêchent de soutenir l'organisation.

Grâce à cette aide, le nouveau groupe espérerait se renforcer face à son concurrent le groupe Etat islamique (EI), dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, qui a participé à la création d'al-Nosra avant de rompre avec Joulani. De nombreux chefs et combattants du Front ont alors rejoint les rangs de l'EI.

En cas de dissolution et de rupture des liens avec el-Qaëda, l'organisation ne changerait pas pour autant d'idéologie. Joulani a combattu avec el-Qaëda en Irak et d'autres commandants sont des vétérans de la guerre d'Afghanistan et sont proches du chef d'el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri.

"Al-Nosra a dû prêter allégeance à Ayman al-Zawahiri pour éviter d'être obligé de se ranger derrière Baghdadi mais ce n'était pas une bonne idée, il est temps de l'abandonner. Cela n'a pas aidé al-Nosra qui est maintenant sur la liste des groupes terroristes", déplore une source proche d'al-Nosra à Alep.

 

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