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À La Une - Turquie

Erdogan ressort des cartons son "projet fou" de canal à Istanbul

L'édifice serait enjambé par six ponts et ses berges seraient recouvertes de nouveaux logements pour 500 000 personnes.

Alors Premier ministre, M. Erdogan, élu président en août dernier, avait justifié il y a quatre ans le projet de canal par la nécessité de désengorger le trafic sur le Bosphore, l'un des plus denses au monde. AFP Getty Images Fethi Belaid

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décidé de relancer son projet pharaonique et très controversé de canal parallèle au détroit du Bosphore à Istanbul, lancé il y a quatre ans mais toujours au point mort, a rapporté mardi la presse locale.

Selon des sources proches de son entourage citées par plusieurs titres, le chef de l'Etat a précisé les contours de son initiative, dévoilée lors de la campagne des élections législatives de 2011, et ordonné récemment au gouvernement de lui donner un coup d'accélérateur à l'approche de celles du 7 juin prochain.

Alors Premier ministre, M. Erdogan, élu président en août dernier, avait justifié ce projet par la nécessité de désengorger le trafic sur le Bosphore, l'un des plus denses au monde. La dernière version du "Canal Istanbul" prévoit le percement d'une voie d'eau de 43 km de long entre la Mer Noire au nord et la Mer de Marmara au sud, dans la partie européenne de la plus grande ville de Turquie. Large de 400 m et profond de 25 m, ce canal serait enjambé par six ponts et ses berges seraient recouvertes de nouveaux logements pour 500 000 personnes, a précisé le quotidien Hürriyet dans son édition de mardi.

 

(Lire aussi : Le nouveau protocole guerrier d'Erdogan)

 

Ancien maire d'Istanbul, M. Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2003, a multiplié ces dernières années les projets d'aménagement grandioses dans la mégapole de plus de 15 millions d'habitants, qu'il a lui-même qualifiés de "projets fous". Il a notamment lancé la construction d'un troisième pont sur le Bosphore, celle d'un aéroport géant, le troisième à Istanbul, censé devenir le plus grand au monde ou encore inauguré fin 2013 un tunnel ferroviaire souterrain sous le Bosphore.

Ces travaux, dénoncés comme contraires au respect de l'environnement, inutiles ou simplement prétextes à des opérations immobilières, ont largement nourri la vague de manifestations qui a agité le pays en juin 2013. Pendant trois semaines, des millions de Turcs ont défilé dans les rues contre la dérive autoritaire et islamiste de l'homme fort du pays, au pouvoir depuis 2003.

Début février, les autorités turques envisagent sérieusement de baptiser le futur pont routier qui doit traverser l'Euphrate, dans le sud du pays, du nom du président Erdogan. D'une longueur de 500 m, le pont routier à haubans qui pourrait s'appeler Recep Tayyip Erdogan doit être inauguré le mois prochain.

En octobre dernier, le chef de l'Etat turc avait inauguré le tout nouveau et gigantesque complexe qu'il occupe au cœur de la banlieue verte d'Ankara. D'abord baptisé "palais blanc" ("aksaray" en turc), puis rebaptisé "+külliye+ présidentiel", le mot qui désigne en turc l'ensemble des écoles, cuisines, bains et autres résidences pour visiteurs regroupées autour d'une mosquée et régies par son imam. le complexe est devenu la cible préférée de ses opposants, qui y voient le symbole de la folie des grandeurs de M. Erdogan.

 

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