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Liban - Musée

Un parfum de Jérusalem à l’AUB

Des fragments d'éléments architecturaux et des carreaux à glaçure provenant du Dôme du Rocher s'exposent dans la section arts islamiques du musée de l'Université américaine, qui sera inaugurée demain soir par le ministre de la Culture Rony Araiji.

L’affiche de la magnifique et monumentale porte du Dôme du Rocher.

Créé en 1868, le musée de l'AUB est le troisième plus ancien du Proche-Orient après ceux du Caire et de Constantinople. Dans ses espaces complètement rénovés et repensés en 2006, il donne aujourd'hui à ses collections d'art islamique la place qu'elles méritent.
La nouvelle section, qui sera inaugurée ce soir par le ministre de la Culture Rony Araiji, renferme des fragments d'architecture offerts au musée de l'AUB par l'archéologue Frederic Bliss, fils du fondateur de l'université, Daniel Bliss. Frederic Bliss était associé à le Palestine Exploration Fund et travaillait dans le domaine de l'archéologie biblique sur le site de Tell el-Hesi entre 1894 et 1897 tout en menant des fouilles à Jérusalem.

 

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Selon la directrice du musée, Leila Badr, ces pièces dormaient dans les réserves du musée depuis la fin des années 1800, début 1900. Or, ces pièces ne sont pas aussi anodines qu'elles pourraient y paraître. Selon le spécialiste John Carswell, dessinateur archéologique pour Kathleen Kenyon à Jéricho, en Grèce et en Turquie, ancien professeur au département des beaux-arts à l'AUB puis conservateur de l'Institut oriental de l'Université de Chicago et directeur du département islamique et Asie du Sud chez Sotheby's, les cinq fragments d'éléments architecturaux et les deux carreaux à glaçure (l'un à motifs floraux, l'autre en forme de trèfle) datant du XVI-XVIIe siècle, proviennent du Dôme du Rocher (Qubbat as-sakhra). Un joyau de Jérusalem construit par le calife omeyyade Abdel Malek ben Marwane en 691 à l'endroit où le Prophète fut, dit-on, emporté au ciel par sa monture al-Buraq afin de rencontrer Allah (cf.Coran, sourate 17) ; la roche porterait l'empreinte du sabot d'al-Buraq.
Le fameux monument à la coupole d'or et sa relation avec Qubbat as-silsila (le Dôme de la Chaîne), tous deux situés au milieu de l'esplanade du Haram al-Charif, est d'ailleurs le sujet de la conférence illustrée que Carswell donnera le soir même de l'inauguration, à 17h30.
Les fragments d'éléments architecturaux et les deux carreaux polychromes du Dôme du Rocher sont datés de la phase de rénovation lancée par Soliman le Magnifique qui a voulu refaire le décor extérieur du Dôme du Rocher, notamment les fenêtres, pour laisser sa marque sur le bâtiment.

 

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La collection art islamique du musée renferme aussi d'autres carreaux sous glaçure colorée bleu turquoise, vert de chrome, brun aubergine. Une palette qui est la marque de la production damascène, adaptée à un répertoire décoratif (lanternes, cyprès et guirlandes) et réalisée à diverses époques (XVe, XVIIIe et XIXe siècle). La même palette s'applique aux carreaux Iznik dont le décor se caractérise par la variation à l'infini des mêmes motifs (tulipes, œillets...), stylisés, propres au répertoire islamique.


Le musée donne également à voir une importante collection de poteries dont des bols et des vases, un atomiseur de parfum et une bouteille de pèlerin de la période ayyoubide. Des jars peints de motifs géométriques (XIIe- XIVe siècle), de la vaisselle et des cruches des époques sassanide et mamelouke... Des objets en bronze (cruche, couvercle...), beaux spécimens de l'art omeyyade. Un magnifique faucon (glaçure turquoise et bleu cobalt) portant l'inscription d'Allah (XIIIe siècle). Un plat du XVIIe-XVIIIe siècle avec une inscription kufique et un fragment d'albarello (XIIIe-XIVe) siècle portant le dessin d'une figure humaine et un autre, le buste d'une femme (XIIe siècle, technique sgraflatto)... La liste est longue. Au total, plus de cent pièces, restaurées par Fadia Eid, sont exposées.

 

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Créé en 1868, le musée de l'AUB est le troisième plus ancien du Proche-Orient après ceux du Caire et de Constantinople. Dans ses espaces complètement rénovés et repensés en 2006, il donne aujourd'hui à ses collections d'art islamique la place qu'elles méritent.La nouvelle section, qui sera inaugurée ce soir par le ministre de la Culture Rony Araiji, renferme des fragments...

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