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Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvain THOMAS

L’Église maronite et ses saints

Les saints sont tous semblables par leur amour de Dieu totalement réussi. Les chemins sont multiples mais le Dieu d'amour est unique : l'aimer d'un amour éperdu et se savoir aimé de lui au-delà de tous les obstacles, de tous les obscurcissements, de toutes les faiblesses et même de toutes les joies, avec la formidable énergie du dialogue quotidien qui donne à la vie sa valeur d'éternité, voilà le fait commun à tous les croyants. Les chemins sont multiples, unique est le but. Nous parlons des saints et saintes de l'Église maronite à l'occasion de la fête de saint Maron, car il ne faut pas s'y tromper : les saints sont avant tout des chercheurs de Dieu, le reste, tout le reste en découle et y trouve son explication.
– Saint Maron : il naquit au IVe siècle et vécut en ermite. Après le renoncement au monde, il mena l'une des vies les plus austères et ascétiques dans son ermitage. Cherchant avec enthousiasme la perfection chrétienne, il fut un partisan convaincu du Christ. Pour ces raisons, il renonça au monde et se retira sur l'une des montagnes, dans le diocèse de Cyr, où il vécut dans les ruines d'un temple païen antique, les transformant en un lieu de prière et de méditation. Il mena une vie monastique austère. Sa réputation d'homme de Dieu attira rapidement des adeptes recherchant la perfection chrétienne.
Il fut un modèle et un guide spirituel expérimenté. Ses disciples furent très nombreux et son école ascétique fut l'une des écoles les plus prospères.
En l'an 410, il fut rappelé à la maison du Père et, en 452, l'empereur Marciano ordonna de construire un grand monastère pour les adeptes du saint et pour les moines maronites.
Ce monastère de saint Maron fut le berceau de l'Église maronite naissante.
– Saint Charbel : il fut le symbole d'union entre l'Orient et l'Occident. Il naquit le 8 mai 1828 dans le village de Békaa Kafra (1 600 mètres d'altitude), situé près des Cèdres, avec une vue panoramique sur la vallée de la Qadisha, surnommée la Vallée sainte. Animé d'une foi solide et inébranlable, il mena une vie pieuse et profondément religieuse. Ayant une tendance très prononcée à la dévotion et à la méditation, il s'isolait dans une grotte pour prier, loin des regards du monde. Rempli de la grâce de Dieu, il se présenta au couvent Notre-Dame de Mayfouq, de l'ordre libanais maronite, à Jbeil (Byblos). Il fut ordonné prêtre le 23 juillet 1859 à Bkerké, le siège patriarcal maronite, et devint ermite. Sa vie dans le monastère fut consacrée à la prière et au travail.
Il se déplaça le 15 février 1875 à l'ermitage des saints Paul et Pierre. Et ainsi, il mena une vie pieuse dans une cellule de six mètres carrés dans laquelle il vécut très heureux malgré les grands sacrifices car le Seigneur devint sa vérité suprême, sa force vertueuse, sa richesse de dons et le motif de sa foi inébranlable. Il mourut à l'âge 70 ans, le 24 décembre 1898, la veille de Noël. Après sa mort, son corps fut incorruptible et des miracles eurent lieu. Le pape Paul VI le canonisa le 9 octobre 1977, le déclarant saint du Liban, un saint de l'Église universelle.
– Sainte Rafqa : elle naquit en 1832, à Himlaya, et était membre de la branche féminine de l'ordre libanais maronite. D'une beauté intérieure incontestable, elle sentit au fond de son cœur l'appel du Seigneur à le suivre dans la vie monacale. Elle alla sonner à la porte du couvent Notre-Dame de la Délivrance, à Bickfaya. Postulante en 1854 et novice en 1855, elle fut transférée au couvent de Ghazir où elle prononça ses vœux solennels le 25 août 1873. Elle devint l'épouse du Christ pour l'éternité et cela dans une vie de pratiques incessantes et de vertus profondes animées d'un amour indéfectible, de prières intenses, de grâces particulières et de miracles après sa mort.
– Saint Nehmétallah Kassab al-Hardini : venu au monde en 1808, son enfance était baignée de la crainte de Dieu. Il prononça sa profession de foi le 14 novembre 1830 lorsqu'il termina sa deuxième année de noviciat. Doué pour les études théologiques et apte à la prêtrise, il fut envoyé au monastère Saint-Cyprien de Kfifane, dans le district de Batroun, pour suivre des études approfondies de théologie et de philosophie au scolasticat. Au bout de plusieurs années d'études, il se distingua par rapport à ses confrères, remplissant à merveille les obligations dont il avait la responsabilité en tant que moine.
Il fut ordonné le 25 décembre 1835. Au cours de l'exercice de sa profession de foi, le Saint-Siège le nomma à trois reprises « assistant général » dans l'ordre et il exerça avec maîtrise ses fonctions d'enseignant de théologie morale. Il vécut en homme de prière et mourut le 14 décembre 1858 à l'âge de cinquante ans. Il laissait le souvenir et l'empreinte d'un homme de vertu profonde, de bon exemple, de service au prochain et d'apôtre de la parole. Il fut canonisé par le pape Jean-Paul II, le 16 mai 2004.
– D'autres saints sont en attente de canonisation : ce sont le bienheureux Stéphane Nehmé et le bienheureux père Jacques, fondateur des sœurs de La Croix.
Tous ces saints, sainte et bienheureux disciples du Christ comptent parmi les gloires du Liban. Des figures qui étaient destinés à la gloire des autels. Souhaitons que la cause de leur canonisation progressera rapidement, ce qui sera une étape importante dans le rapprochement entre l'Église maronite et les chrétiens d'Orient, et annonciateur surtout de pages glorieuses dans l'histoire sainte du Liban.

Sylvain THOMAS

Les saints sont tous semblables par leur amour de Dieu totalement réussi. Les chemins sont multiples mais le Dieu d'amour est unique : l'aimer d'un amour éperdu et se savoir aimé de lui au-delà de tous les obstacles, de tous les obscurcissements, de toutes les faiblesses et même de toutes les joies, avec la formidable énergie du dialogue quotidien qui donne à la vie sa valeur...

commentaires (4)

CORRECTION ! MERCI : "La théologie, surtout maronitique, a 1 penchant pour la froide contemplation de soi...."

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 42, le 09 février 2015

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Commentaires (4)

  • CORRECTION ! MERCI : "La théologie, surtout maronitique, a 1 penchant pour la froide contemplation de soi...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 42, le 09 février 2015

  • Ne pas oublier, parmi ceux qui attendent leur canonisation, le Vénérable Stephan Douayhi, l'illustre patriarche. Tous ces saints ne nous sont pas donnés simplement pour nous permettre d'accrocher leur image au mur, et leur demander de nous obtenir une guérison ou la réussite à un examen. Ils nous sont donnés comme exemples. Il ne s'agit pas d'imiter leurs actes (tout le monde n'a pas la vocation d'ermite ou de religieux), mais leurs vertus, et ce, dans notre vie quotidienne, quelle que soit notre vocation. Faute de cela, prétendre honorer St Maroun (ou les autres), ne serait qu'hypocrisie. Ce serait comme se dire chrétien et refuser d'aider son frère.

    Yves Prevost

    07 h 42, le 09 février 2015

  • GRAND HOMMAGE AUX SAINTS DE CETTE PATRIOTIQUEMENT LIBANAISE COMMUNAUTÉ... QUAND AUX ABRUTIS LEADERS QU'ILS ONT AUJOURD'HUI... TANT-PIS.... S'EN-FOUT... PAIN FRANçAIS ET CHAMELIER... PATRIARCHE RAÏ, NETTOYEZ LA BERGERIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 01, le 07 février 2015

  • La théologie a 1 penchant pour la froide contemplation de soi, qui la rend dès l’abord étrangère surely à la pratique ; prompt elle à la riposte ; qui ne réalise son caractère que dans la communication. Cette idée est non-populaire, son activité mystérieuse repliée sur elle-même apparaît à l’œil profane, sûr comme 1 occupation aussi extravagante que dépourvue de valeur pratique : elle passe pour 1 prof de magie, dont les incantations sont pleines de solennité parce qu’on ne les comprend jamais. Cette "théologienne", de par son caractère, n’a jamais fait le 1er pas pour échanger l’habit ascétique du "saint" contre le léger costume du libre d’esprit. Mais cette "idée" ne pousse pas comme 1 champignon, elle est le fruit de son époque dont les humeurs les + subtiles, les + précieuses et les moins visibles circulent dans Les Idées en général. C’est le même esprit qui édifie les systèmes des idées dans le cerveau des gens d’esprits, et qui construit les machines avec les mains du fabricant de machines. La théologie n’est pas hors du monde, pas + que le cerveau n’est extérieur à l’homme même s’il n’est pas dans son bide. Mais il est sûr que toute idée a pris contact avec le monde par la cervelle avant de toucher le sol avec ses orteils, tandis que maintes autres sphères humaines ont leurs orteils bien plantés sur la terre ; et de leurs mains cueillent les fruits de la terre ; avant de se douter que cette "tête aussi fait partie de ce monde ou que ce monde n’est que celui de la tête.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 25, le 07 février 2015

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