Les saints sont tous semblables par leur amour de Dieu totalement réussi. Les chemins sont multiples mais le Dieu d'amour est unique : l'aimer d'un amour éperdu et se savoir aimé de lui au-delà de tous les obstacles, de tous les obscurcissements, de toutes les faiblesses et même de toutes les joies, avec la formidable énergie du dialogue quotidien qui donne à la vie sa valeur d'éternité, voilà le fait commun à tous les croyants. Les chemins sont multiples, unique est le but. Nous parlons des saints et saintes de l'Église maronite à l'occasion de la fête de saint Maron, car il ne faut pas s'y tromper : les saints sont avant tout des chercheurs de Dieu, le reste, tout le reste en découle et y trouve son explication.
– Saint Maron : il naquit au IVe siècle et vécut en ermite. Après le renoncement au monde, il mena l'une des vies les plus austères et ascétiques dans son ermitage. Cherchant avec enthousiasme la perfection chrétienne, il fut un partisan convaincu du Christ. Pour ces raisons, il renonça au monde et se retira sur l'une des montagnes, dans le diocèse de Cyr, où il vécut dans les ruines d'un temple païen antique, les transformant en un lieu de prière et de méditation. Il mena une vie monastique austère. Sa réputation d'homme de Dieu attira rapidement des adeptes recherchant la perfection chrétienne.
Il fut un modèle et un guide spirituel expérimenté. Ses disciples furent très nombreux et son école ascétique fut l'une des écoles les plus prospères.
En l'an 410, il fut rappelé à la maison du Père et, en 452, l'empereur Marciano ordonna de construire un grand monastère pour les adeptes du saint et pour les moines maronites.
Ce monastère de saint Maron fut le berceau de l'Église maronite naissante.
– Saint Charbel : il fut le symbole d'union entre l'Orient et l'Occident. Il naquit le 8 mai 1828 dans le village de Békaa Kafra (1 600 mètres d'altitude), situé près des Cèdres, avec une vue panoramique sur la vallée de la Qadisha, surnommée la Vallée sainte. Animé d'une foi solide et inébranlable, il mena une vie pieuse et profondément religieuse. Ayant une tendance très prononcée à la dévotion et à la méditation, il s'isolait dans une grotte pour prier, loin des regards du monde. Rempli de la grâce de Dieu, il se présenta au couvent Notre-Dame de Mayfouq, de l'ordre libanais maronite, à Jbeil (Byblos). Il fut ordonné prêtre le 23 juillet 1859 à Bkerké, le siège patriarcal maronite, et devint ermite. Sa vie dans le monastère fut consacrée à la prière et au travail.
Il se déplaça le 15 février 1875 à l'ermitage des saints Paul et Pierre. Et ainsi, il mena une vie pieuse dans une cellule de six mètres carrés dans laquelle il vécut très heureux malgré les grands sacrifices car le Seigneur devint sa vérité suprême, sa force vertueuse, sa richesse de dons et le motif de sa foi inébranlable. Il mourut à l'âge 70 ans, le 24 décembre 1898, la veille de Noël. Après sa mort, son corps fut incorruptible et des miracles eurent lieu. Le pape Paul VI le canonisa le 9 octobre 1977, le déclarant saint du Liban, un saint de l'Église universelle.
– Sainte Rafqa : elle naquit en 1832, à Himlaya, et était membre de la branche féminine de l'ordre libanais maronite. D'une beauté intérieure incontestable, elle sentit au fond de son cœur l'appel du Seigneur à le suivre dans la vie monacale. Elle alla sonner à la porte du couvent Notre-Dame de la Délivrance, à Bickfaya. Postulante en 1854 et novice en 1855, elle fut transférée au couvent de Ghazir où elle prononça ses vœux solennels le 25 août 1873. Elle devint l'épouse du Christ pour l'éternité et cela dans une vie de pratiques incessantes et de vertus profondes animées d'un amour indéfectible, de prières intenses, de grâces particulières et de miracles après sa mort.
– Saint Nehmétallah Kassab al-Hardini : venu au monde en 1808, son enfance était baignée de la crainte de Dieu. Il prononça sa profession de foi le 14 novembre 1830 lorsqu'il termina sa deuxième année de noviciat. Doué pour les études théologiques et apte à la prêtrise, il fut envoyé au monastère Saint-Cyprien de Kfifane, dans le district de Batroun, pour suivre des études approfondies de théologie et de philosophie au scolasticat. Au bout de plusieurs années d'études, il se distingua par rapport à ses confrères, remplissant à merveille les obligations dont il avait la responsabilité en tant que moine.
Il fut ordonné le 25 décembre 1835. Au cours de l'exercice de sa profession de foi, le Saint-Siège le nomma à trois reprises « assistant général » dans l'ordre et il exerça avec maîtrise ses fonctions d'enseignant de théologie morale. Il vécut en homme de prière et mourut le 14 décembre 1858 à l'âge de cinquante ans. Il laissait le souvenir et l'empreinte d'un homme de vertu profonde, de bon exemple, de service au prochain et d'apôtre de la parole. Il fut canonisé par le pape Jean-Paul II, le 16 mai 2004.
– D'autres saints sont en attente de canonisation : ce sont le bienheureux Stéphane Nehmé et le bienheureux père Jacques, fondateur des sœurs de La Croix.
Tous ces saints, sainte et bienheureux disciples du Christ comptent parmi les gloires du Liban. Des figures qui étaient destinés à la gloire des autels. Souhaitons que la cause de leur canonisation progressera rapidement, ce qui sera une étape importante dans le rapprochement entre l'Église maronite et les chrétiens d'Orient, et annonciateur surtout de pages glorieuses dans l'histoire sainte du Liban.
Sylvain THOMAS
commentaires (4)
CORRECTION ! MERCI : "La théologie, surtout maronitique, a 1 penchant pour la froide contemplation de soi...."
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
10 h 42, le 09 février 2015