Jusqu'à preuve du contraire et à moins que les Hébreux ne viennent touiller le merdier, le parti barbu et le courant barbichu ont tout l'air de se la couler douce à l'ombre d'une lune de miel programmée, mais dont la consommation tarde à se concrétiser au vu des dysfonctionnements érectiles de leurs encéphalogrammes respectifs sur les sujets de fond. Ne reste alors que le subsidiaire du secondaire négligeable. Ce qui n'est pas peu puisque les deux protagonistes ont décidé de desserrer la mâchoire sur le poignard suspendu entre leurs dents, et de mettre un terme au concours « ma binette partout » en torchant les murs de leurs quartiers de leurs slogans niais et de leurs trombines peu ragoûtantes.
Idem pour le courant Agrume et les Fleus, dont les comiques troupiers ont repris langue, mais sans aucune connotation sexuelle, vu qu'à ce stade, ils en sont encore aux préliminaires des préambules préalables... Leurs deux patrons, qui ne sont plus des perdreaux de l'année mais avec encore toutes leurs dents, patienteront bien un brin pour voir s'il y a de l'espoir au fond du bavoir, avant de se jeter l'un sur l'autre comme des malades.
Une chose est sûre, ces deux papotages parallèles entamés avec une discrétion de rosière ont momentanément occulté les miasmes qui se dégagent de la décharge de Naamé. Et ce n'est même pas un changement de sujet, le passage de la ménagerie politique aux ordures ménagères se faisant en douceur et quasiment dans le même parfum.
En effet, lorsque les Libanais répugnent à gérer le mélange de leurs remugles, lorsque maronites, sunnites, chiites et druzes veulent traiter chacun à part leurs propres ordures, ce n'est pas demain la veille qu'ils s'entendront sur des sujets plus hygiéniques.
La décharge de Naamé aura été finalement le seul laboratoire actif de solidarité communautaire. Voilà sans doute pourquoi les Israéliens ne s'aviseront jamais de la bombarder en profondeur. Les effluves tenaces d'unité nationale qui s'en échapperaient pourraient les soûler.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (7)
Une chronique de Gaby Nasr sans Istiz Nabeuh, n'est pas une véritable chronique. A vendredi prochain, Inchallah !
Un Libanais
20 h 47, le 30 janvier 2015