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Moyen Orient et Monde - Syrie

Au moins 18 morts dans des combats inédits entre Kurdes et armée

4 000 personnes évacuées de la Ghouta ; le Koweït va accueillir une troisième conférence internationale.

L'armée syrienne a évacué près de 4 000 personnes depuis mercredi de la région rebelle de la Ghouta orientale. Sana/Handout via Reuters/Reuters

Au moins 18 personnes ont péri dans des combats sans précédent opposant les forces kurdes aux troupes du régime syrien à Hassaka, dans l'est du pays en guerre, a rapporté hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les combats entre ces deux camps sont rares depuis le début du conflit en Syrie il y a près de quatre ans, surtout après la décision de l'armée de se retirer des zones kurdes de l'est et du nord du pays. Les affrontements, qui ont éclaté samedi matin à Hassaka, se poursuivaient hier et ont coûté la vie à « huit membres des Unités de protection du peuple kurde (YPG, la principale milice kurde) et des Assayesh (forces de sécurité kurdes), ainsi qu'à neuf combattants du régime, à la fois des soldats et des miliciens », selon l'OSDH. Les combats ont débuté après la capture par les YPG d'une dizaine de soldats accusés d'avoir pris le contrôle de secteurs d'une zone démilitarisée. Pour rappel, depuis un accord conclu en 2014, les forces kurdes contrôlent les quartiers kurdes et mixtes de la ville, soit quelque 30 % de sa superficie, tandis que les forces du régime ont la main sur les secteurs à majorité arabe de Hassaka.

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Parallèlement, l'armée syrienne a évacué près de 4 000 personnes depuis mercredi de la région rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, où la population est assiégée depuis deux ans par les forces du régime, a rapporté hier l'agence officielle. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a rapporté de son côté l'évacuation de plus d'un millier de personnes, dont des dizaines de rebelles, de cette région considérée comme une place forte de la rébellion. D'après cette ONG, d'ex-rebelles graciés par le régime ont mené des médiations pour permettre ces évacuations, les habitants souffrant notamment de pénuries de nourriture et de médicaments. De son côté, l'agence officielle Sana a diffusé des photos montrant femmes, enfants et personnes âgées visiblement affectés par le froid et le manque de nourriture. Évoquant l'une des principales villes de la Ghouta, l'agence a souligné que les « habitants de Douma sont venus vers l'armée (...) fuyant les crimes des organisations terroristes qui utilisent les habitants comme des boucliers humains ».

Kobané, un frein pour les jihadistes

En attendant, les frappes de la coalition internationale à Kobané ont donné un coup de frein aux ambitions du groupe État islamique (EI) de prendre cette ville kurde et à ses rêves d'expansion en Syrie, selon des experts.

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Quatre mois après le début de l'offensive de l'EI, à la mi-septembre, les forces kurdes ont repris le gros de cette ville frontalière de la Turquie, appuyées par les raids aériens de la coalition menée par Washington depuis le 23 septembre. L'EI ne détiendrait plus que 20 % de Kobané, notamment dans l'Est et le Sud, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En perdant plus de 1 000 jihadistes dans cette bataille qui a fait jusqu'à présent 1 600 morts, l'EI a payé cher sa détermination à conquérir cette ville devenue le symbole de la lutte contre ce groupe extrémiste qui contrôle de larges territoires en Syrie et en Irak.

« Tout le monde sait désormais que Kobané est le lieu où les Kurdes ont stoppé l'avancée de l'EI », affirme Mutlu Civiroglu, spécialiste des affaires kurdes basé à Washington. Les frappes quotidiennes de la coalition sur les positions jihadistes dans et autour Kobané ont joué un rôle déterminant, souligne Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie. « 75 % de toutes les frappes américaines en Syrie ont été sur Kobané. Vous donnez à n'importe quelle force au sol un tel appui aérien et elle prendra le dessus », selon lui. Sans ces frappes, l'EI, qui tenait plus de la moitié de Kobané en novembre, « aurait pris complètement la ville, car il avait les moyens de concentrer plus de forces que les Kurdes », explique M. Pierret. Malgré leur recul, les jihadistes semblent garder un esprit combatif. « Les jihadistes vétérans ont remplacé les plus jeunes. Ils ne veulent pas lâcher prise », signale M. Civiroglu.

(Lire aussi : Une vidéo de l'EI montre un jeune garçon exécutant deux "agents russes")

Car, comme l'a tweeté vendredi un sympathisant de l'EI, Abou Abdallah al-Chami, Kobané, baptisée Aïn al-Islam par les jihadistes, est « l'une des plus importantes batailles » du groupe depuis son apparition en plein conflit syrien en 2013. Un autre sympathisant affirmait samedi que « malgré tous les mensonges des médias, la vérité est que Aïn al-Islam est en majorité aux mains de l'EI en dépit de l'aide aérienne » aux YPG. « Ce qui me frappe, c'est leur déni. Ils ne reconnaissent pas qu'ils reculent et continuent à mettre en scène leur contrôle », affirme M. Pierret.

Enfin, le Koweït a donné son accord pour accueillir une troisième conférence internationale destinée à lever des fonds en faveur des opérations humanitaires en Syrie, a annoncé hier le ministre koweïtien des Affaires étrangères. Ce pays du Golfe a accueilli ces deux dernières années deux premières conférences en faveur de la Syrie, pendant lesquelles quatre milliards de dollars de dons ont été promis, dont 800 millions par le Koweït.

 

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