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Liban - Dialogue

Le Hezbollah à Bkerké : une visite sans nouvel horizon politique

« Rien n'a changé, Michel Aoun est toujours notre candidat », a lancé à la presse Ibrahim Amine el-Sayyed

Photo Emile Eid

C'est une visite sans véritable nouvel horizon politique que, saisissant l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, une délégation du Hezbollah conduite par le chef de son conseil politique, sayyed Ibrahim Amine el-Sayyed, a rendue au siège patriarcal maronite de Bkerké et au siège de l'archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth.
La délégation du Hezbollah à Bkerké comprenait, outre Amine el-Sayyed, trois des membres du conseil politique, Mohammad Comati, Ghaleb Abou Zeïnab et Moustapha Hajj Ali. Côté maronite, ont assisté à l'entretien le vicaire patriarcal Mgr Samir Mazloum et Harès Chéhab, tous deux membres de la commission bilatérale pour le dialogue entre le patriarcat maronite et le Hezbollah.
La visite à Bkerké coïncide avec l'ouverture d'un dialogue entre le Hezbollah et le courant du Futur, centré principalement sur la présidence de la République, vacante depuis mai dernier, et un timide dégel entre les deux principaux leaders chrétiens, Michel Aoun et Samir Geagea, qui se sont souhaité « joyeux Noël » au téléphone.
C'est dans le prolongement de ces deux amorces de dialogues politiques bilatéraux que réside surtout leur intérêt, qui reste jusqu'à nouvel ordre limité. Relevons que le patriarche maronite avait reçu hier, en matinée, Nader Hariri, le chef de cabinet de Saad Hariri, qui l'avait informé de l'état des discussions qu'il avait eues avec la délégation du Hezbollah, à Aïn el-Tiné.
Quelle que soit l'appréciation qu'on peut en avoir, une chose est sûre, des déclarations faites à l'issue de la réunion, rien n'a changé dans les positions et l'on n'est pas encore sorti de la rivalité Michel Aoun-Samir Geagea qui bloque la présidentielle.
Signalons quand même que la visite à Bkerké était la première depuis le voyage du patriarche en Terre sainte, contre lequel le Hezbollah et ses médias ont mené une campagne tonitruante, et qu'à ce titre, elle contribue à détendre l'atmosphère politique dans le pays.

 

Une situation « anormale »
Les discussions de Bkerké ont porté sur la possibilité de mettre fin à « la situation anormale » où se trouve la présidence de la République, a affirmé Amine el-Sayyed à sa sortie du siège patriarcal.
Ce constat d'anormalité est sans doute le seul consensus qui existe sur la question entre les différents protagonistes de la crise, encore que le flegme affiché par le général Aoun à ce sujet contraste avec sa dramatisation excessive par le patriarche maronite.
De fait, les choses ne sont pas allées plus loin hier que « le désir de trouver un règlement au problème de la présidence de la République ». D'Amine el-Sayyed, les médias ne sont parvenus à obtenir, sur la question de la présidence, qu'une réaffirmation de l'appui du Hezbollah à la candidature de Michel Aoun considéré comme l'homme de la situation, « de par sa stature et sa compétence ». « Rien n'a changé, Michel Aoun est toujours notre candidat », a-t-il lancé à la presse.

 

Espoir régional ?
Sur le plan régional, le responsable du Hezbollah a laissé poindre un espoir que « des développements laissent croire à certains signes et certaines initiatives en vue d'une possibilité de règlement politique en Syrie et ailleurs... ». Sans doute faisait-il référence, sur ce plan, à la récente tournée régionale de Mikhaïl Bogdanov.
Sur l'amorce de dialogue de son parti avec le courant du Futur, à un échelon subalterne, il a affirmé que la question a été évoquée avec le patriarche et que cette ouverture est appréhendée positivement « par les deux protagonistes ». Il a exprimé l'espoir que « le dialogue aura des répercussions heureuses sur les institutions publiques, la patrie, l'armée et l'opinion publique ». Cette décrispation entre chiites et sunnites est sans doute le principal dividende recherché par le Hezbollah dans ce dialogue qui, par ailleurs, est un dialogue de dupes.
« Les divergences ne sauraient déboucher sur une rupture, ni sur le boycottage », a répondu habilement le responsable chiite, en réponse aux journalistes qui évoquaient « le froid » qui s'était installé entre le parti et le siège patriarcal maronite à la suite de la visite du patriarche en Terre sainte.

 

Les « sermons politiques » de Noël
Rappelons que dans les passages politiques de leurs sermons de Noël, le patriarche maronite et le métropolite Élias Audi ont tous deux appelé, jeudi, à l'élection d'un président de la République au Liban.
« Pourquoi ce mépris pour le rôle du président et pourquoi chercher à nous convaincre que notre pays fonctionne sans président ? » avait notamment déclaré le chef de l'Église maronite.
« Nous espérons que les responsables réalisent les dangers et les graves conséquences qui découlent de la vacance à la tête de l'État », avait-il dit devant plusieurs figures politiques dont le leader du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, le chef du parti Kataëb, Amine Gemayel, et l'ambassadeur américain David Hale.
Avant la messe, Mgr Raï avait rencontré, séparément, le général Aoun et Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP), accompagné de son fils Taymour.
« Qui d'autre que le président œuvre à l'intérêt du Liban ? » avait lancé le patriarche maronite, tout en mettant en garde contre « la propagation de la corruption favorisée par l'absence d'un chef de l'État ».
De son côté, Mgr Élias Audi avait déclaré que la vacance présidentielle « entrave le travail de l'État », critiquant les députés qui ont prorogé leur mandat mais entravent l'élection présidentielle, et la politique qui « corrompt tout au Liban ».

 

Réactions réservées
Réagissant à la visite de la délégation du Hezbollah, les observateurs de Bkerké ont mis en garde contre tout excès d'optimisme. « L'enfer est pavé de bonnes intentions », a affirmé l'un d'eux, précisant que les discussions en sont restées au niveau « des déclarations d'intentions » et que « rien de concret n'en émane jusqu'à présent ».
Selon les observateurs, la visite de la délégation du Hezbollah prouve qu'il existe « une volonté de s'en sortir ». Mais il est absolument impossible de dire si « le sentiment d'urgence » qui habite le patriarche existe aussi chez Michel Aoun ».
« Il n'y a rien de clair encore, sinon une certaine anxiété qui se développe chez les uns et les autres. On reste au niveau des intentions. On a patienté. On est appelé à patienter encore », a affirmé une source.
Pour certains, la visite de la délégation du Hezbollah a notamment pour but de rassurer Michel Aoun et de lui montrer qu'il n'y aura pas d'accord avec le courant du Futur à son insu, ou encore à son détriment.

 

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C'est une visite sans véritable nouvel horizon politique que, saisissant l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, une délégation du Hezbollah conduite par le chef de son conseil politique, sayyed Ibrahim Amine el-Sayyed, a rendue au siège patriarcal maronite de Bkerké et au siège de l'archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth.La délégation du Hezbollah à Bkerké comprenait, outre...

commentaires (7)

A Râbïyéééh, un bonhomme par ailleurs très "libéral et sensîîîble" aux choses nouvelles mahééék, vouait une haine épouvantable à l’agitation Cédraie. Il honorait la petite Tornade Antoûne et avait son portait dans son cabinet…. privé. Mais lorsqu’il apprit que ce Führer" indigène de pacotille était depuis du côté de sœur-syrie bääSSdiotiste, il décrocha le portrait et l’accrocha aux lieux d’aisance…. privatifs aussi. Une fois, il dit : "Si seulement nous vivions encore sous la schlague-khaïzarâne en bambou ottomane, comme je me sentirais heureux." ! Il a pris la fuite pendant les troubles de 88-90, et on suppose, bien qu’il fût déjà très âgé, que seules la colère et l’affliction de voir le tour que prirent les choses l’ont conduit à l’exil et donc à la déprime. Si le pitoyable béotien de ce monticule du Bas-Maténe, au lieu de s’enfuir, s’était mis à rassembler des rognures de pensée tirées bien sûr du "Secrétariat" en 14 du Fééériss-chevalier de Jbééél, ou de vieux manuels scolaires de classes primaires et de nouveaux ouvrages pour bibliothèques de prêt, il se serait épargné l’exil et aurait épargné au new Râëéhhh ses nombreux apophtegmes et aphorismes coinniques ; fruit d’un pénible labeur monastique sis Bkérkéhhh und Qannoûbîne ! Certes, on n’aurait pas eu alors l’occasion édifiante de faire connaissance avec son "maronitisme de l’ère nouvelle", en même temps qu’avec, yâââïï, son premier "martyr" à lui si pénible pour nous ; yîîîh ; de 88-90 !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 43, le 28 décembre 2014

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Commentaires (7)

  • A Râbïyéééh, un bonhomme par ailleurs très "libéral et sensîîîble" aux choses nouvelles mahééék, vouait une haine épouvantable à l’agitation Cédraie. Il honorait la petite Tornade Antoûne et avait son portait dans son cabinet…. privé. Mais lorsqu’il apprit que ce Führer" indigène de pacotille était depuis du côté de sœur-syrie bääSSdiotiste, il décrocha le portrait et l’accrocha aux lieux d’aisance…. privatifs aussi. Une fois, il dit : "Si seulement nous vivions encore sous la schlague-khaïzarâne en bambou ottomane, comme je me sentirais heureux." ! Il a pris la fuite pendant les troubles de 88-90, et on suppose, bien qu’il fût déjà très âgé, que seules la colère et l’affliction de voir le tour que prirent les choses l’ont conduit à l’exil et donc à la déprime. Si le pitoyable béotien de ce monticule du Bas-Maténe, au lieu de s’enfuir, s’était mis à rassembler des rognures de pensée tirées bien sûr du "Secrétariat" en 14 du Fééériss-chevalier de Jbééél, ou de vieux manuels scolaires de classes primaires et de nouveaux ouvrages pour bibliothèques de prêt, il se serait épargné l’exil et aurait épargné au new Râëéhhh ses nombreux apophtegmes et aphorismes coinniques ; fruit d’un pénible labeur monastique sis Bkérkéhhh und Qannoûbîne ! Certes, on n’aurait pas eu alors l’occasion édifiante de faire connaissance avec son "maronitisme de l’ère nouvelle", en même temps qu’avec, yâââïï, son premier "martyr" à lui si pénible pour nous ; yîîîh ; de 88-90 !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 43, le 28 décembre 2014

  • On ne change pas une equipe qui gagne.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 34, le 27 décembre 2014

  • QUE SONT-ILS ALLÉS FAIRE ? SI C'EST POUR DIRE QUE "S'EN-FOUT" EST LE FAVORI... C'EST DU BOYCOTTAGE ! À MOINS QUE LES AUTRES NOMMENT "S'EN-FOUT" POUR LA PRÉSIDENCE.... CHOSE QUE J'APPROUVE !!! ET DE "S'EN-FOUT" IL SERA "S'EN-EST"...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 27, le 27 décembre 2014

  • Ce n'est pas " la rivalité Michel Aoun-Samir Geagea qui bloque la présidentielle", mais Aoun seul. C'est lui qui refuse d'envoyer ses députés voter tant que l'unanimité (ou au moins les 2/3)ne s'est pas faite sur son propre nom.

    Yves Prevost

    08 h 26, le 27 décembre 2014

  • NOS RELIGIEUX SE SONT MIS D'ACCORD À NE JAMAIS D'ÊTRE D'ACCORD POUR GARDER LA MAIN CHACUN DE SON CÔTÉ SUR LEUR TROUPEAU.

    Gebran Eid

    07 h 04, le 27 décembre 2014

  • Et EN TOUTE FRANCHISE. Quant aux "sermons politiques de Noel" -ou d'autres cérémonies- ils sont devenus complètement inutiles. Les patriarches et les évêques savent bien qui bloque la présidentielle en intérêt personnel et ainsi l'enfonce en une impasse totale. Il est plus que temps qu'ils invitent "ceux-ci" explicitement à se retirer de la scène présidentielle. Sinon ils devront attendre un siècle pour avoir leur président.

    Halim Abou Chacra

    05 h 44, le 27 décembre 2014

  • Visite d'une délégation du parti iranien à Bkerké. Le top du "takazob" et même du mensonge tout court, dont est victime ce pays malheureux.

    Halim Abou Chacra

    05 h 25, le 27 décembre 2014

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