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Liban

Pour gérer la crise des réfugiés syriens, des fonds et une bonne gestion du dossier sont nécessaires

Au Liban, une personne sur quatre est réfugiée, et sur les 5,9 millions de personnes vivant actuellement au Liban, 3,3 millions sont dans le besoin.

Le gouvernement libanais et les Nations unies ont lancé en début de semaine une initiative pour le Liban intitulée « Le plan libanais de réponse à la crise ». C'est le premier plan échelonné sur deux ans depuis le début de la crise syrienne. D'un coût de 2,1 milliards de dollars, il devrait venir en aide à 2,9 millions de personnes, des Libanais vivant dans la précarité, des déplacés syriens et des réfugiés palestiniens.
Pour que ce plan réussisse, deux acteurs sont importants : le gouvernement et la communauté internationale.
En ce qui concerne l'implication du gouvernement libanais, il faut éviter la paralysie gouvernementale comme c'est souvent le cas au Liban. L'initiative est gérée par le ministre des Affaires sociales, en coopération avec la commission ministérielle chargée de la gestion du dossier des réfugiés, conjointement avec le Pnud et le HCR. Mais la paralysie de l'État, du gouvernement en particulier, est devenue courante au cours des années écoulées. Elle risque – pour des raisons administratives – de bloquer les aides ou la mise en place de projets.
Concernant le deuxième point, il faut que les donateurs versent les fonds nécessaires à la réussite de ce plan de réponse à la crise. Or jamais, depuis le début de la crise syrienne, le Liban n'a pu recevoir la totalité des fonds qu'il demandait.
En 2014, par exemple, uniquement 46 % des besoins du Liban ont été couverts. De plus, avec les crises qui touchent le Moyen-Orient et le monde arabe, et qui se traduisent par un nombre croissant de réfugiés en Syrie, en Irak et au Yémen, la communauté internationale ne sait plus comment parer au plus urgent.
Les chiffres sur ce plan sont éloquents. Ainsi, en 2012, la communauté internationale a versé 161 millions de dollars au Liban ; en 2013, elle a contribué avec un peu plus d'un milliard de dollars, mais le volume de l'aide n'a pas augmenté malgré l'augmentation du nombre de réfugiés. Au contraire, l'aide a régressé en 2014 pour atteindre 874 millions de dollars. Le plan libanais de réponse à la crise serait-il capable de mobiliser 2,1 milliards de dollars sur deux ans ?
Il y aura toujours des fonds qui seront versés, certes. La preuve est la présence de plus en plus importante d'institutions et d'ONG internationales qui ont ouvert des bureaux à Beyrouth et dans les zones qui accueillent de plus en plus de réfugiés et qui travaillent avec des ONG locales, depuis 2011. Elles auront un rôle à jouer dans ce plan libanais de réponse à la crise. Ce sont en fait ces institutions et des ONG locales et internationales qui travailleront sur le terrain, conjointement avec 250 municipalités qui bénéficieront de ce plan. Ces institutions mettront en place des projets en renforçant le rôle des collectivités locales.
Voici enfin quelques chiffres dispensés en début de semaine par les Nations unies et relatifs à l'impact du flot de réfugiés syriens sur le Liban :
348 000 enfants sont actuellement hors de l'école alors que les écoles publiques comptent 300 000 enfants. Le pays compte 1 421 campements champignons de réfugiés syriens. Il y a plus de 61 % de pauvres au Liban depuis 2011. Les déchets ont augmenté de 40 % dans les municipalités. Le Liban compte 50 % de plus de main-d'œuvre depuis 2011. Près de 92 % des eaux usées ne sont pas traitées et se jettent dans les cours d'eau, 55 % des réfugiés syriens enregistrés auprès du HCR ont contracté des dettes au Liban et 82 % d'entre eux paient un loyer.
Le poids des réfugiés syriens et l'impact de leur présence se font surtout sentir au Liban-Nord, notamment au Akkar et dans la Békaa.
Le Liban-Sud était l'une des zones les plus pauvres du pays avant le retrait israélien. Les diverses crises et guerres dans la zone méridionale ont acheminé de très importantes aides à la région, et le Sud a réussi à sortir petit à petit de la pauvreté. Si l'on désire être optimiste, la crise syrienne profitera peut-être indirectement et à la longue – avec la mise en place de projets de développement et le renforcement du rôle des municipalités – aux villages les plus pauvres du Liban. Mais il faudra attendre l'aide de la communauté internationale et la bonne gestion du gouvernement libanais tout en espérant que le pays puisse préserver sa stabilité...

Le gouvernement libanais et les Nations unies ont lancé en début de semaine une initiative pour le Liban intitulée « Le plan libanais de réponse à la crise ». C'est le premier plan échelonné sur deux ans depuis le début de la crise syrienne. D'un coût de 2,1 milliards de dollars, il devrait venir en aide à 2,9 millions de personnes, des Libanais vivant dans la précarité, des...

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