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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

« Nous en avons assez des discussions bilatérales »

Les Palestiniens devraient soumettre aujourd'hui à l'Onu un projet de résolution pour accéder à un État indépendant ; la France a beaucoup amendé le texte.

Des heurts ont suivi la mort de Mahmoud Edwan lors d’une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Qalandiya en Cisjordanie. Abbas Momani/AFP

Les Palestiniens doivent soumettre aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution pour accélérer leur accession à un État indépendant, ont indiqué deux hauts responsables palestiniens à l'AFP, après une rencontre à Londres entre le négociateur en chef Saëb Erakat et le secrétaire d'État américain John Kerry qui a jugé « impératif de faire retomber la température ».
Lors d'entretiens « très longs et très difficiles », les Palestiniens ont prévenu le secrétaire d'État qu'ils ne renonceraient pas à leur projet de résolution, a rapporté sous le couvert de l'anonymat un haut responsable proche des discussions. « Kerry a dit à la délégation palestinienne : nous emploierons notre veto », a-t-il déclaré. Si les États-Unis font usage de leur veto, les Palestiniens demanderont aussitôt leur adhésion à une série d'organisations et de conventions internationales, parmi lesquelles la Cour pénale internationale (CPI), a répondu M. Erakat à M. Kerry, selon ce responsable. Rappelons que les États-Unis sont fermement opposés à ce que les Palestiniens rejoignent la Cour pénale internationale. Une telle adhésion leur permettrait de poursuivre Israël pour crimes de guerre.
De manière plus générale, Washington s'oppose aux initiatives unilatérales qu'on essaierait d'imposer à leur allié israélien sans passer par des discussions bilatérales. Mais « nous en avons assez » des discussions bilatérales, a déclaré Mohammad Chtayyeh, membre du cercle rapproché du président Abbas. On ignore cependant quel texte les Palestiniens entendent soumettre au Conseil de sécurité. Ils ont entamé leur démarche avec un texte en forme d'ultimatum réclamant la fin de l'occupation israélienne sous deux ans. Consciente qu'une telle démarche allait au-devant d'un veto américain, la France a travaillé à un texte se voulant plus rassembleur. « Nous avons fusionné » le texte initial et le texte français, a déclaré M. Chtayyeh. « Il n'y a qu'un seul texte. Nous avons accepté avec joie les modifications » apportées au cours de discussions avec les Français, a-t-il ajouté devant des journalistes près de Ramallah, en Cisjordanie. M. Chtayyeh a indiqué que la France, qui préconisait un délai de deux ans pour la fin de nouvelles négociations (et non pas de l'occupation israélienne), avait procédé à des arrangements à la proposition palestinienne initiale, sans préciser lesquels. Les Israéliens ont de leur côté prévenu qu'ils s'opposeraient de toute force au projet palestinien d'en passer par la communauté internationale et les Nations unies pour obtenir un État indépendant.
Cette initiative est motivée par l'exaspération palestinienne devant l'échec d'années de discussions, la situation sur le terrain et ce qu'ils considèrent comme le refus israélien de coexister avec un État palestinien. « L'avenir proposé par le gouvernement israélien aux Palestiniens est, au mieux, fait de ghettos isolés sur des terres morcelées, sans frontières, sans souveraineté sur son espace aérien, son eau et ses ressources naturelles, un avenir sous le joug de colons racistes et d'une armée d'occupation, au pire cet avenir prendra la forme la plus abjecte de l'apartheid », avait dénoncé le président palestinien Mahmoud Abbas. Comme d'autres analystes, George Jiacaman, de l'université de Birzeit, observe que l'Autorité palestinienne, soumise à la pression de son opinion largement favorable à l'action voire à la lutte armée plutôt qu'à la négociation, n'a plus d'autre choix que le Conseil de sécurité. Sa « légitimité est menacée parce que la rue palestinienne pensait que la création (de l'Autorité) conduirait à celle d'un État non pas à une simple administration », explique-t-il.
Pendant ce temps, les violences ne diminuent pas d'intensité. Ainsi, un Palestinien a été tué dans la nuit de lundi à mardi lors d'une opération de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Qalandiya, près de Ramallah, en Cisjordanie, ont indiqué des sources médicales et de sécurité palestiniennes. « Mahmoud Edwan, âgé de 22 ans, a été tué lors d'une opération d'arrestation de l'armée qui a provoqué des heurts entre soldats et habitants du camp », ont indiqué ces sources.
Parallèlement, la police israélienne a procédé hier à un coup de filet contre Lehava, une organisation raciste d'extrême droite opposée à la coexistence avec les Arabes, dont elle a arrêté le chef et neuf autres membres.

Les Palestiniens doivent soumettre aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution pour accélérer leur accession à un État indépendant, ont indiqué deux hauts responsables palestiniens à l'AFP, après une rencontre à Londres entre le négociateur en chef Saëb Erakat et le secrétaire d'État américain John Kerry qui a jugé « impératif de faire retomber la...

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