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Liban - Rencontre

« Liberté » et « technologie » mettent-elles les cerveaux en péril ?

Pour la troisième année consécutive, la Fondation May Chidiac a organisé à l'hôtel Phoenicia une rencontre intitulée « Free Connected Minds » qui a réuni un grand public et un panel d'experts.

May Chidiac prononçant son allocution de bienvenue à l’hôtel Phoenicia. Photo Sami Ayad

L'une des activités phares organisées par la Fondation May Chidiac est bien sa conférence annuelle placée samedi sous le thème « Free Connected Minds » ou « Cerveaux libres connectés ». Une rencontre qui s'est penchée sur l'influence du monde numérique sur la pensée humaine aux niveaux social, politique et économique.
À l'hôtel Phoenicia, un parterre de personnalités médiatiques et politiques était présent autour de May Chidiac, qui a mis l'accent dans son allocution de bienvenue sur les défis auxquels font face les libertés publiques et individuelles dans un monde où la mainmise de la technologie est grandissante, ainsi que les défis auxquels fait face le journalisme traditionnel, qui peine à préserver les particularités du métier face aux nouveaux médias.
De son côté, le ministre des Télécommunications Boutros Harb a noté l'importance pour les médias de traiter les informations avec responsabilité dans leur course au scoop. Quant à Achim Vogt, représentant résident de l'Association Friedrich Ebert Stiftung, il a rappelé qu'en temps de guerre, la première victime est souvent la vérité. « Que vous soyez avec Poutine ou avec Poroshenko dans le cas de l'Ukraine, vous trouverez des informations en abondance qui pourront subvenir à vos besoins, a-t-il indiqué. Mais tout cela relève-t-il de l'information ou de la propagande ? La Syrie offre aussi un autre exemple. Comment sommes-nous supposés traiter les vidéos YouTube souvent filmées dans des circonstances très dangereuses par de courageux activistes ? Toute agence d'information pourrait assurer que le contenu de ces vidéos ne peut être vérifié. En Égypte, par ailleurs, les médias n'ont jamais été aussi biaisés depuis 2011. Parfois, je sens que nous avons une polarisation politique similaire au Liban, mais que les médias continuent de jouer un rôle positif. »
La conférence s'est ensuite articulée autour de trois grands axes : liberté, cerveaux, et connectivité. Amorcée par le témoignage de l'astronaute américaine d'origine iranienne Anousheh Ansari, la conférence a présenté un premier panel qui s'est penché sur le rôle de la loi dans la réglementation d'Internet. Un moment fort qui a témoigné d'une vive altercation entre les différents blogueurs présents et la directrice du Bureau de lutte contre les cybercrimes, la commandante Suzanne Hage Hobeiche. Cette dernière a tenu à rappeler qu' « il y a des lois à respecter et à appliquer! », avant que le directeur du centre SKeyes, Ayman Mhanna, ne prenne la parole pour rappeler que « May Chidiac a failli payer de sa vie le prix de la liberté d'expression ».
Le deuxième panel, qui a discuté des défis des médias traditionnels, a été l'occasion pour l'audience de découvrir l'éloquence du journaliste Ahmad Chéhabeddine, nominé en 2012 pour un Emmy Award pour son show « The Stream » diffusé sur al-Jazeera English.
La dernière partie de la rencontre a enfin analysé l'impact de la technologie sur la vie de tous les jours et sur l'expérience innovatrice du crowd-writing, grâce au livre Choul Ossa réalisé par Michel Abou Rached, qui a produit cet ouvrage écrit, dirigé, revu et lu par plus de 11 000 personnes sur Facebook. Les commentaires des deux auteurs libanais, Najwa Barakat et Jabbour Douaihi, n'ont pourtant pas été cléments. « C'est une expérience innovante, mais il ne faut pas convaincre ces personnes-là qu'elles sont devenues des écrivains parce qu'elles ont participé à l'écriture d'un livre », a relativisé Najwa Barakat, qui a également assuré que « toute personne qui publie un livre ne devient pas auteur », s'attirant les foudres des jeunes dans le public. Quant à Jabbour Douaihi, il était d'accord avec Mme Barakat sur la nécessité de diriger cette expérience vers d'autres horizons en se penchant sur des problèmes de fond relatifs à la société pour profiter de la participation de tous ces « auteurs » à des sujets plus sérieux.

L'une des activités phares organisées par la Fondation May Chidiac est bien sa conférence annuelle placée samedi sous le thème « Free Connected Minds » ou « Cerveaux libres connectés ». Une rencontre qui s'est penchée sur l'influence du monde numérique sur la pensée humaine aux niveaux social, politique et économique.À l'hôtel Phoenicia, un parterre de personnalités...

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