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Moyen Orient et Monde - Climat

Le sommet de Lima démarre sur fond de nouvelles catastrophes aux Philippines

Un brouillon des éléments primaires du futur accord de Paris, devant être signé par les pays l'année prochaine dans la capitale française, vient d'être publié.

À Lima, des manifestants rappellent le devoir de solidarité envers les Philippins. Cris Bouroncle/AFP

La seconde semaine de conférence des parties sur le changement climatique s'ouvre à Lima, Pérou, sur les grandes problématiques qui vont être discutées d'ici à l'année prochaine, au prochain sommet à Paris : les engagements devant être présentés par les pays sur leurs objectifs de réduction de leurs émissions, au plus tard en mai prochain, le deal très attendu à Paris dont un brouillon destiné aux négociations vient d'être publié hier à Lima, le financement des actions de réduction des émissions (« mitigation ») qui continue de diviser les pays, notamment les donateurs et les pays les plus vulnérables...


Le principal objectif du sommet de Lima est en effet de sortir un accord sur les éléments primaires du Protocole de Paris et des critères suivant lesquels les pays devront fonder leurs engagements dans le cadre de ce protocole. Hier, des ONG rassemblées dans le cadre de Can International insistaient sur la nécessité d'avoir un texte légalement contraignant et fort, et de mettre en place un système de vérification indépendante des engagements présentés par les pays. Ce qui ne plaît pas d'emblée à tout le monde. Autre point de discorde : ces engagements porteront-ils seulement sur les efforts de réduction des émissions, que les pays développés veulent voir imposés à tout le monde ? Des pays en développement et émergents, tels la Chine, l'Inde et l'Arabie saoudite, préfèrent que les objectifs chiffrés soient réservés aux seuls pays développés, insistant pour que les besoins d'adaptation soient bien visibles dans les rapports. Seuls quelques pays, Mexique en tête, militent pour des objectifs clairs autant au niveau de la réduction des émissions que celui des besoins d'adaptation.


Un autre sujet qui sera discuté à Lima, ainsi que l'a noté Greenpeace dans un rapport, est celui de décider si les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, identifiés il y a cinq ans comme suffisants pour garder le réchauffement climatique à moins de deux degrés, le sont toujours aujourd'hui, au regard des nouvelles observations liées à une accélération des impacts du changement climatique. Dans ce cadre, le groupe des pays les plus vulnérables, qui milite pour une position très ferme voulant limiter le réchauffement à 1,5 degré, a reçu un soutien d'experts (du Programme des Nations unies pour l'environnement, de la Banque mondiale...) qui, à Lima, ont souligné que les objectifs précédents ne protégeront pas le monde de conséquences terribles.

 

De l'urgence de d'agir
Comme pour ponctuer ces négociations qui se poursuivent, un typhon vient de frapper les Philippines, pour la troisième année consécutive en même temps que le sommet. Les conséquences désastreuses du typhon Hagupit et le signe qu'il représente par rapport à l'aggravation du changement climatique sont bien présents à Lima aujourd'hui. On y parle beaucoup de l'urgence d'agir, même si les négociations restent désespérément lentes selon plusieurs témoignages recueillis ici. On y insiste sur la nécessité d'entreprendre des actions même avant 2020, date à laquelle le deal présumé à Paris entrera en vigueur. Lima est la dernière opportunité de parler de cette période toujours dans le brouillard.


On y parle aussi de finances : comment les pays donateurs s'y prendront-ils pour arriver à assurer les 100 milliards de dollars nécessaires par an à partir de 2020 en vue d'aider les pays pauvres à s'en sortir ? La question prête toujours à un débat houleux et les militants espèrent plus de transparence dans le processus.
Alors que l'on spécule sur la forme que prendra le Protocole de Paris, un rapport et une déclaration du grand économiste Nicholas Stern ont attiré l'attention hier à Lima : celui-ci revient sur les désavantages d'un traité légalement contraignant et plaide pour davantage de flexibilité. « Des accords internationaux sur le changement climatique devraient être structurés de manière à faciliter le genre de collaboration nécessaire en vue de parvenir à une confiance mutuelle et à un accès équitable au développement durable, a déclaré M. Stern. Ces accords doivent être assez dynamiques pour encourager les ambitions des pays en matière de réduction des émissions, tout en incluant ces ambitions dans des processus internationaux qui encouragent leur accroissement sur le long terme. »


Aujourd'hui mardi commencent les réunions des ministres au sommet, après une première semaine de négociations entre les délégations. Il faut dire que tout n'est pas noir au pays des négociations. Rappelons qu'une décision politique forte avait été exprimée lors de la réunion de New York en septembre, à laquelle avait appelé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Des pays comme l'Allemagne ou le Danemark viennent d'augmenter de manière notoire leurs objectifs de réduction des émissions et de recours aux énergies renouvelables. Mais des résistances subsistent, exprimées souvent de manière inattendue. Ainsi, l'Arabie saoudite a reçu ce week-end le (très peu convoité) « fossile du jour », décerné aux ONG aux mauvais élèves des négociations. La raison? Le représentant de ce pays s'est insurgé contre « la reconnaissance de l'égalité homme-femme dans les processus de mise en œuvre des négociations » ! Une résistance qui prend plusieurs visages...

 

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