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Nos Lecteurs ont la Parole - Rym EL-ZEIN

Mon Liban de paillettes, mon Liban plein d’espoir

Élie Saab, créateur libanais, habille aujourd'hui les femmes couronnées et défilant sur les tapis rouge du monde entier. Pour ma part, il est le Christian Dior, le Yves Saint Laurent du Moyen-Orient. Ses créations sont loin d'être orientales, cependant, les couleurs chaudes de sa palette de tissus rappellent toutefois ses origines ; ses coupes qui mettent en valeur la femme sans pour autant trop la dévoiler nous redonnent cette vision de l'Orientale pudique.
Élie Saab, Zuhair Murad, Rami Kadi, Georges Hobeika et j'en passe sont là pour rajouter leurs paillettes et représenter Beyrouth à la Fashion Week de Paris ou à la Bridal Fashion Week de New York, comme Reem Acra.
C'est cette image que je veux retenir, pas celle d'une ville sous les décombres de la guerre contre notre voisin frontalier, ou celle qui opposait les membres d'une même patrie pendant quinze ans.
Je veux parler d'une ville qui ne cesse de briller, le jour comme la nuit ; d'une ville riche par sa culture, son architecture, son histoire ;
d'une ville connue pour sa festivité absolue l'été comme l'hiver, à la plage ou sur le toit des immeubles ; d'une ville qui se relève après être tombée à maintes reprises ; de Beyrouth la belle, l'immortelle.
Je veux parler d'un peuple qui, à force d'avoir souffert pendant trop longtemps, prend la vie comme elle vient, vit comme s'il s'agissait de ses dernières heures, profite de chaque instant.
Je veux parler d'un pays dont les merveilles sont malheureusement oubliées et dont on ne retient que l'instabilité gouvernementale, les inégalités flagrantes et une population qui se déchire.
Quoi qu'il en soit, et au risque d'être jugée trop patriote ou idéaliste, mon Liban à moi n'est pas assimilé à une guerre sans fin. C'est sans doute avec des espérances et de l'optimisme que nous réussirons à changer les choses.
Vous pouvez décider de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ; mon Liban je le vois comme je viens de le décrire : plus vivant et étincelant que jamais.
Un proverbe arabe dit que « l'optimiste regarde la rose et ne voit pas les épines ; le pessimiste regarde les épines et ne voit pas la rose ». Qu'avez-vous choisi ?
Ma grand-mère me l'a rappelé un jour : «Tu sais, avant la guerre civile, le Liban était nommé la Suisse d'Orient. »
En attendant que le gouvernement se mette en place, peut-être que les paillettes et les perles brodées sur la dentelle somptueuse du grand Saab pourront conjuguer cette expression au présent.
(Pour les amoureux de Beyrouth et les admirateurs de Élie Saab, je vous recommande vivement ce reportage réalisé par France 24 : http ://www.lorientlejour.com/article/894078/sur-france-24-le-beyrouth-des-arts-delie-saab.html ; reportage qui me fut tout d'abord conseillé par ma mère que je remercie d'ailleurs et qui, par la suite, devint ma source d'inspiration pour cet article.)

Rym EL-ZEIN
Toulouse, France

Élie Saab, créateur libanais, habille aujourd'hui les femmes couronnées et défilant sur les tapis rouge du monde entier. Pour ma part, il est le Christian Dior, le Yves Saint Laurent du Moyen-Orient. Ses créations sont loin d'être orientales, cependant, les couleurs chaudes de sa palette de tissus rappellent toutefois ses origines ; ses coupes qui mettent en valeur la femme sans pour autant...

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