Joumblatt critique la gestion du dossier des otages

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a critiqué hier la gestion du dossier des otages et qualifié d'« hérésie » les appels à une coordination entre les deux armées syrienne et libanaise.
Dans son éditorial hebdomadaire au Anba', organe de son parti, M. Joumblatt s'est dit étonné des reproches qui lui sont adressés pour ses observations au sujet de l'affaire des soldats et des agents des FSI détenus en otage par al-Nosra et le groupe État islamique. « Il est quand même curieux que certains nous accusent de nous exprimer d'un point de vue confessionnel, sachant que les otages sont de plusieurs confessions », a-t-il indiqué en mettant en garde contre « toute tentative de conférer à ce dossier un caractère communautaire ».
Dans le même ordre d'idées, il s'est insurgé contre les appels à une reprise de la coordination entre les deux armées libanaise et syrienne. « Que nous apportera cette hérésie ? Quels en sont les objectifs et les motivations ? Que gagnerait le Liban d'une telle coordination et pourquoi le Liban officiel devrait-il renflouer le régime syrien et son armée maintenant que leur crédibilité est à son niveau le plus bas ? Pourquoi lie-t-on la relaxe des otages libanais et des soldats syriens ? » s'est interrogé M. Joumblatt.
Le président syrien Bachar el-Assad avait affirmé en novembre qu'une coordination entre les armées libanaise et syrienne réduirait les menaces sécuritaires dans les deux pays et renforcerait la stabilité du Liban.
Le leader druze a par ailleurs fustigé ceux qui l'accusent dans certains milieux ministériels de vouloir marquer des points en voulant contribuer aux efforts visant à la libération des militaires libanais retenus en otage par les jihadistes, avant de critiquer les divergences de vues sur la gestion de ce dossier au sein de la commission ministérielle ad hoc. Il a plaidé pour une cohésion au sein de la cellule ministérielle de crise. Il a mis en garde contre les surenchères dans ce contexte, jugeant nécessaire « une conjugaison des efforts pour parvenir à une libération des otages ».