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Liban - Liban

Militaires détenus : les négociations se poursuivent sans enregistrer des avancées notables

Le calvaire des soldats et des gendarmes détenus par le Front al-Nosra et l'État islamique et celui de leurs familles se poursuit. Ces dernières tentent actuellement de leur envoyer des vêtements pour les protéger du froid dans le jurd de Ersal.

Sous la pluie et dans le froid, les parents des 26 soldats et policiers détenus depuis le début du mois d'août dernier dans le jurd de Ersal poursuivent leur sit-in à la place Riad el-Solh.

Lundi dernier, ils avaient provoqué une escalade dans leur action suite aux menaces proférées par les ravisseurs qui voulaient exécuter certains militaires. Les négociations s'étaient intensifiées et les familles des otages avaient par la suite calmé le jeu, menaçant toutefois de recourir de nouveau à l'escalade si les négociations piétinent...

Joint au téléphone par L'Orient-Le Jour, Hussein Youssef, le père de Mohammad Youssef – soldat âgé de 28 ans, père d'un garçon de six mois et détenu par l'EI –, s'est montré optimiste. « Il semble que les négociations avancent. Nous tentons pour le moment de leur faire parvenir des vêtements qui les tiendront au chaud, indique-t-il. Nous voulons que le dossier soit clos. Nous sommes fatigués et les Libanais aussi. Mais nous refusons aussi que nos enfants soient oubliés. »

(Pour mémoire : Une maman rencontre son fils otage : Ils veulent toujours les décapiter...)

La semaine dernière, la femme de Hussein Youssef et sa belle-fille ont pu voir Mohammad. « Mon fils est détenu à une heure et demie de route de Ersal. Elles l'ont vu pendant dix minutes dans une grotte du jurd de Ersal », précise le père de Mohammad Youssef. « Cela aurait été mieux qu'elles ne le voient pas... Il a dit à sa mère et sa femme : " Si seulement ils m'égorgeaient... Je finirais de ce calvaire et vous aussi " », indique le père, rapportant les propos de Mohammad.
« Mon fils est dans un piteux état physique et psychologique. Sa barbe a poussé et ses vêtements, qu'il portait probablement le jour de son enlèvement, étaient déchirés », a-t-il poursuivi.
Mohammad Hussein, originaire de la Békaa-Ouest, a également indiqué à sa mère et son épouse que lui et les militaires enlevés ont échappé déjà, depuis leur enlèvement, une centaine de fois à la mort...

Au cours des dernières semaines, les familles d'Ibrahim Mgheit, de Hussein Ammar et de Khaled Hassan ont pu se rendre dans le jurd de Ersal où ils les ont rencontrés pendant une dizaine de minutes.

Hier, les familles des militaires détenus ont reçu la visite du secrétaire général de l'Organisation des droits de l'homme, Ali Khalil, et de l'ambassadeur de cette même organisation, Khalil Chaddad.

(Lire aussi : « Au beau milieu de nulle part, j’ai pu voir, pendant 12 minutes seulement, mon frère otage de Daech »)

Le Premier ministre, Tammam Salam, a indiqué pour sa part, dans un entretien avec la VDL, 93.3 FM, que « le gouvernement continue d'user de tous les moyens pour parvenir à libérer les militaires pris en otages. Nous aurons recours à tous les moyens, à condition de préserver notre dignité et nos droits en tant qu'État ».

Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a, pour sa part, noté que « le Conseil des ministres a pris la décision de maintenir les négociations secrètes ». « M. Salam tient ce dossier à cœur, a-t-il précisé. C'est un dossier compliqué car nous ne traitons pas avec un État. » Il a également ajouté que « les négociations se poursuivent. Il n'y a pas eu des avancées significatives qui ont été enregistrées mais il existe une lueur d'espoir ».

De son côté, l'ancien ministre et député Ghazi Aridi a estimé que « le dossier des militaires enlevés par l'EI et le Front al-Nosra fait l'objet de tiraillements politiques locaux et régionaux ». « Ceux qui ont fait preuve d'optimisme dans ce cadre ont eu tort, a-t-il affirmé. Le plus important est de préserver la vie des militaires, quelle que soit la durée des négociations », a-t-il souligné en conclusion.


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