La demande du représentant de l'Arabie saoudite aux Nations unies Abdallah al-Moallimi a pris tous les présents de court, jeudi. En pleine séance de discussion sur les moyens de lutter contre le terrorisme qui se tenait au Conseil de sécurité, le représentant saoudien a brusquement réclamé de mettre le Hezbollah libanais sur la liste noire des organisations terroristes, parce qu'il envoie ses hommes combattre en Syrie. Bien entendu, cette demande n'a aucune chance de se concrétiser, pas seulement parce que le contexte général aujourd'hui n'est pas favorable à une telle décision – l'Iran étant sur le point de conclure ne serait-ce qu'un accord-cadre avec les États-Unis et le reste de la communauté internationale – mais aussi parce que au sein du Conseil de sécurité, ni la Russie ni la Chine ne sont prêtes à accepter une telle éventualité, sans parler du fait que l'Arabie saoudite, elle aussi, envoie des combattants en Syrie, mais aux côtés de l'opposition. Ce que le représentant de la Syrie ne s'est pas privé de relever... Dans ces conditions, quelle mouche a donc piqué le représentant saoudien pour présenter une telle demande à un moment aussi peu propice ? C'est la question que se posent depuis jeudi les milieux politiques libanais, d'autant qu'il n'y a pas si longtemps encore, les ministres du Hezbollah avaient été conviés à la fête nationale saoudienne à l'ambassade d'Arabie à Beyrouth...
Des sources proches du Hezbollah estiment que cette demande impromptue de la part du représentant saoudien à l'Onu montre l'état de désarroi et de confusion qui règne dans le royaume, où selon les rapports de l'Onu justement près de 12 000 Saoudiens combattent en Syrie, dans les rangs des groupes extrémistes de l'opposition. Même la presse saoudienne, placée sous haute surveillance, reflète ainsi l'inquiétude des dirigeants face à la montée de l'extrémisme à l'intérieur du pays, où de nombreux ulémas ont refusé les injonctions du mufti du royaume qui leur demandait d'attaquer Daech dans leurs prêches. Tout en se voulant le fer de lance régional de la lutte contre le terrorisme jihadiste, le royaume wahhabite ne parvient pas à faire taire ses propres démons internes et la dernière agression contre un lieu de culte chiite dans la région de Koteif n'est que la partie visible de l'iceberg. D'ailleurs, cette attaque avait été l'occasion de montrer l'état de tension extrême entre les différentes factions saoudiennes, puisqu'une partie de la presse l'avait vivement condamnée et l'autre s'était lancée dans un langage confessionnel inhabituel dans ce pays où, en général, les remous restent cachés.
Selon des sources proches du Hezbollah, la demande formulée par le représentant de l'Arabie au Conseil de sécurité indique en réalité la colère du royaume face à l'échec de sa politique en Syrie. Le représentant saoudien a voulu ainsi adresser un message à la communauté internationale et à l'administration américaine en particulier, au moment où les dirigeants américains sont en train de dire que la chute du régime syrien n'est pas leur priorité, celle-ci étant désormais la lutte contre Daech (l'organisation de l'État islamique).
En même temps, toujours selon les sources proches du Hezbollah, les Saoudiens ont voulu aussi couper court aux prémices d'un dialogue entre le courant du Futur et la formation chiite qui commençaient à se faire sentir, suite aux efforts des deux camps et à ceux du président de la Chambre Nabih Berry et du leader druze Walid Joumblatt. Selon les mêmes sources, l'Arabie saoudite traverse actuellement une période de grande tension. Elle est totalement opposée à la conclusion de toute forme d'accord entre l'Iran et la communauté internationale qu'elle considère comme une menace pour ses intérêts stratégiques. Elle est coincée au Yémen, où ses partisans sont en train de perdre le pouvoir au profit des houthis et elle n'a rien obtenu en Irak, où les États-Unis et l'Iran se partagent les influences. Elle est aussi en train de perdre en Syrie et elle est désormais une cible officielle pour le calife Ibrahim (alias Abou Bakr al-Baghdadi) qui, dans son dernier enregistrement authentifié par les Américains, a résumé ainsi ses priorités : d'abord combattre les rawafed (chiites), puis le régime saoudien et enfin les chrétiens. Une telle déclaration peut avoir un impact important au sein du royaume où toute l'éducation des jeunes est confiée à la branche religieuse extrémiste (selon un article du New York Times), en dépit des efforts déployés par le roi depuis quelques semaines pour tenter une réforme du système éducatif.
Le seul pays où le royaume a donc encore une influence réelle, c'est finalement le Liban. Il y a deux mois, c'est à cause du veto du ministre saoudien des Affaires étrangères l'émir Saoud al-Fayçal que le dialogue entre le chef du courant du Futur et le chef du CPL a tourné court. Certains disent d'ailleurs qu'il ne s'agissait même pas d'une décision au plus haut niveau, mais l'émir Saoud al-Fayçal ayant pris sa décision, les autres n'auraient pas voulu le contredire. Et aujourd'hui, la demande du représentant du royaume à l'Onu aura une incidence sur le dialogue attendu entre le courant du Futur et le Hezbollah. Ce dialogue sera donc bloqué avant même de commencer et s'il ne démarre pas, il y a peu de chance de relancer les discussions sur l'élection présidentielle, ainsi que sur l'adoption d'une nouvelle loi électorale. La demande saoudienne à l'Onu résonne donc au Liban comme un coup de frein à toutes les tentatives de rapprocher les points de vue entre les parties internes.
Liban - Décryptage
Riyad et le dialogue entre le Hezbollah et le courant du Futur...
OLJ / Par Scarlett HADDAD, le 22 novembre 2014 à 00h00
commentaires (8)
Comment peut on être reconnaissant envers un parti qui prône son allégeance aux pasdarans iranien? Je pe comprendre svp faite moi comprendre, montrer moi des preuves que ceux k ils disent est pas bien compris par le commun du peuple libanais ... Je je rapelerais pas la guerre de 2006 initier en certain 12 juillet juste au commencement ou après juste 1 journée des pourparler sur son nuclaiere et rebis le 7 mais 2008 et pour finir rebelote en 2013 en Syrie avant cela HN a été convoquer en Iran pour un séjour de 2 jours ou il a reçu l'ordre de rentrer en Syrie pour soi-disant protéger le liban sans pour autant protéger ces frontière au préalable chose qui dans une intervention préventive aurai été la première des choses a faire sauf si l'idée été de diriger les jihadiste a la frontière avec le liban (comme cela c'est passer) pour impliker l'arme malgres elle a ne pas respecter l'accord de baabda comme convenue d'ailleurs avec tous les partis libanais y compris SignAtaire du document d'entente tout est partie a la poubelle des ke l'Iran a siffler l'arrêt du jeu !!! Aller Mme HAddad expliquez nous tout cela avant de faire décryptage allant dans un seul sens !!
Bery tus
18 h 08, le 23 novembre 2014