Fayad : Certains coopèrent avec les takfiristes pour obtenir des acquis politiques

Les députés et responsables du Hezbollah ont pris la parole pendant le week-end pour réaffirmer la position du parti chiite face aux attaques dont il a fait l'objet de la part du ministre de la Justice Achraf Rifi. Le ministre d'État pour les Affaires du Parlement Mohammad Fneiche a ainsi rappelé que la résistance existe pour défendre le Liban. « Toute déclaration contraire, a-t-il dit, est en opposition avec la réalité et dénote chez ceux qui la font des intérêts personnels et une volonté de noyer le Liban dans la discorde. » Selon lui, les développements dans la région devraient pousser ceux qui hésitent encore à « dénoncer le projet takfiriste, d'autant qu'il ne faut pas que ce projet profite des conflits internes libanais pour se développer ». « Il est désormais clair que le Liban est une cible pour ce projet, a encore déclaré Mohammad Fneiche. C'est pourquoi nous devons nous unir pour l'affronter et resserrer les rangs autour de l'armée. »
Le député membre du bloc de la Résistance Ali Fayad a été encore plus loin, accusant certaines personnalités libanaises d'avoir protégé, collaboré et coordonné l'action avec les groupes jihadistes pour obtenir des acquis politiques, au détriment de la sécurité et de la stabilité du pays. « Le plus dangereux, a-t-il déclaré, est que certains exploitent les équilibres confessionnels pour couvrir les groupes takfiristes. Ce faisant, ils nuisent au pays, mais aussi à l'État et à ses services. » Selon lui, l'opinion publique est déroutée par les positions contradictoires de certains « qui cherchent à semer la confusion dans les esprits en noyant le poisson et en cherchant à détourner l'attention générale des agressions takfiristes ».
Le député président de la commission parlementaire de l'Information, Hassan Fadlallah, a de son côté invité tous les Libanais à appuyer l'armée. Il a aussi demandé à toutes les parties de lever la couverture bénéficiant à tous ceux qui attaquent les militaires. « Il est temps, a-t-il dit, que l'autre camp fasse ses choix. S'il est vraiment avec l'État, il doit appuyer l'armée sans réserve et cesser de miser sur des développements en dehors des frontières. » Le député a été encore plus précis, demandant au 14 Mars de cesser de miser sur la chute du régime syrien et la prise du pouvoir en Syrie par les jihadistes. Au contraire, selon lui, un tel développement nuirait à tous les Libanais et non pas à une partie d'entre eux. « Il faut donc cesser de trouver des excuses fallacieuses aux takfiristes tantôt en parlant de l'intervention du Hezbollah en Syrie et tantôt en utilisant un discours confessionnel exacerbé... », a encore affirmé Hassan Fadlallah.
Le président du conseil exécutif du parti chiite, Hassan Safieddine, a estimé pour sa part que tous les Libanais doivent se mobiliser pour protéger le pays « contre la vague takfiriste ». Selon lui, la résistance a réussi, « grâce au courage et au dévouement de ses fils, à montrer à tous la réalité du projet takfiriste et sa volonté destructrice pour le Liban et pour la région ». Il a aussi rendu hommage à l'armée qui a défendu la Békaa et tout le Liban et qui a besoin de l'appui de tous les Libanais qui doivent se sentir concernés par ce combat contre les jihadistes.
Enfin, le vice-président du bureau politique du Hezbollah Mahmoud Komaty a estimé que l'Occident est en train d'utiliser les islamistes pour en finir avec la résistance. Ces derniers ne sont, selon lui, que des instruments entre les mains des États-Unis et de l'Europe qui ont recours à eux pour briser la résistance et rendre service à Israël. Mais il a conclu son discours en affirmant que « grâce aux efforts conjugués de la résistance et de l'armée qui remplit pleinement son rôle national, le Liban restera ce pays message, terre de coexistence ».

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