Rechercher
Rechercher

Liban

Et de quatorze !

Ministres et députés écoutent, amusés, le secrétaire général de la Chambre annoncer le report de la réunion. Photo Sami Ayad

Routes coupées à la circulation dans le périmètre de la place de l'Étoile et citoyens embêtés : il fallait bien que le Parlement donne encore une fois l'impression de prendre au sérieux les réunions successives convoquées par son chef – qui ne prend toujours pas la peine d'y venir lui-même – pour l'élection d'un chef de l'État.
Dans la forme, les apparences étaient donc sauves. Dans le fond, c'est une autre paire de manche. Sur les 128 élus, seuls 52 ont répondu hier à l'appel, et le quorum des deux tiers, qui est de 86 députés, n'a pas été atteint pour la quatorzième fois successive.
La présidentielle, ce n'est pas pour bientôt, a martelé mardi le chef du CPL, le général Michel Aoun, pour cause de « circonstances inopportunes » ! Des « circonstances inopportunes », qui justifient aussi, pour une majorité parlementaire, une rallonge de son mandat. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a annoncé hier de Aïn el-Tiné qu'il compte convoquer pour la semaine prochaine la réunion devant consacrer ce processus si peu démocratique. Là au moins, on est sûr que les députés prendront la peine de se déplacer et que la fermeture des routes tout autour de la place de l'Étoile servira à quelque chose. Même les blocs hostiles à l'autoprorogation ont promis de faire acte de présence et d'exprimer leur opposition à cette mesure. Selon le député Ammar Houri, « plus de la moitié des députés chrétiens refusent de voter pour la rallonge » parlementaire.
Naïvement, on a cependant envie de poser la question suivante, même si la réponse est connue : puisqu'ils seront là presque tous réunis dans l'hémicycle, pourquoi n'éliraient-ils pas un président ?
Quoi qu'il en soit, les apparences restent sauves : Nabih Berry a assuré devant ses visiteurs de Aïn el-Tiné que l'élection d'un président demeurera une priorité et qu'il s'attaquera, dès le vote de la rallonge envisagée, à d'autres priorités, comme « la dynamisation de la commission chargée de l'étude d'une nouvelle loi électorale ». Consciencieusement, il a fixé au 19 novembre, soit la veille de l'expiration du mandat de l'Assemblée, la date de la quinzième réunion électorale.
Il reste à signaler qu'une panique s'est emparée des députés qui bavardaient entre eux en attendant que le secrétaire général de la Chambre annonce le report de la réunion, lorsque la caméra tombée accidentellement des mains d'un journaliste a atterri sur le bureau devant lequel le député Élie Marouni était assis. L'impact a été tel que les députés ont cru à l'explosion d'une bombe.

Routes coupées à la circulation dans le périmètre de la place de l'Étoile et citoyens embêtés : il fallait bien que le Parlement donne encore une fois l'impression de prendre au sérieux les réunions successives convoquées par son chef – qui ne prend toujours pas la peine d'y venir lui-même – pour l'élection d'un chef de l'État.Dans la forme, les apparences étaient donc sauves....

commentaires (2)

LA PORTE DORÉNAVANT S'OUVRE ET SE FERME À DISTANCE. PLUS BESOIN DE SERRURIER NI DE CLEF !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 24, le 30 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LA PORTE DORÉNAVANT S'OUVRE ET SE FERME À DISTANCE. PLUS BESOIN DE SERRURIER NI DE CLEF !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 24, le 30 octobre 2014

  • "L'impact a été tel, que les députés ont cru à l'explosion d'une bombe." ! DOMMAGE....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 00, le 30 octobre 2014

Retour en haut