Séance au pas de charge pour réélire le bureau de la Chambre et les commissions parlementaires

Au cours de la séance parlementaire la plus courte de son histoire – 13 minutes à peine –, le Parlement a reconduit hier au pas de charge le bureau de la Chambre. Il a également reconduit les commissions parlementaires, avec deux petites modifications seulement, en l'occurrence l'entrée du député de Jezzine à la commission de l'Administration et des Lois à la place de feu son colistier Michel Hélou, et celle du député Nawaf Moussaoui à la place de Walid Succarié au sein de la même commission.
La réunion s'est déroulée en l'absence des députés Boutros Harb, Mohammad Safadi, Akram Chehayeb, Sélim Karam et Joseph Maalouf. C'est le député Mohammad Kabbani qui, muni d'un document à la main, a joué les médiateurs pour assurer un consensus autour de la reconduction des commissions, avec donc de très légères modifications.
Toujours en début de séance, le député Antoine Zahra a demandé de s'assurer si le quorum des deux tiers était bien établi. « Pourquoi donc? » a demandé le président de la Chambre Nabih Berry. « Pour en profiter et élire un président de la République », a répondu Antoine Zahra...
Le député Nabil Nicolas a quant à lui posé une question sur le mandat de la Chambre. « Chaque chose en son temps », a répliqué Berry.
La Chambre a ensuite entériné la reconduction des commissions parlementaires et, fait sans précédent, a élu illico presto les présidents et les rapporteurs de ces commissions. Suite à quoi la séance a été levée.
Une réunion de deux heures entre le président de la Chambre, le Premier ministre Tammam Salam, le vice-président de la Chambre Farid Makary, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, le chef de cabinet de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, Nader Hariri, et le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, s'est par ailleurs déroulée avant la séance.
À l'issue de cette rencontre, le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, Fouad Siniora, a répondu aux questions des journalistes, affirmant que la prorogation du mandat du Parlement, qui expire le 20 novembre, était plus importante que l'adoption de la grille des salaires. « Nous sommes toujours en concertations, et nous espérons que les choses iront dans le bon sens », a-t-il dit concernant la prorogation. Même réponse concernant la grille des salaires : « Nous sommes toujours en concertations, et nous répondrons aux doléances qui ont été formulées. »
« La prorogation du mandat du Parlement est plus urgente que la grille des salaires », a cependant ajouté le chef du bloc du Futur.
Quant au ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, il a estimé que la Chambre pourrait continuer à légiférer jusqu'au 19 novembre prochain, c'est-à-dire la veille de l'expiration de son mandat. Le ministre berryste a indiqué que les commissions mixtes devraient se réunir bientôt pour discuter de l'échelle des salaires des militaires.