Motivation, récompense : c’est dans le cerveau !

À 25 ans, Marc Fakhoury vient de recevoir la bourse Alexander-Graham Bell, l'une des subventions les plus prestigieuses du Canada. Brillamment remportée grâce à son excellent dossier académique et ses publications – suite à un concours national –, cette bourse d'études supérieures d'une valeur de 105 000 dollars canadiens soutiendra le jeune chercheur dans ses études doctorales en neuroscience à l'Université de Montréal. « Mon projet de recherche vise à mieux comprendre le système de récompense du cerveau et se base sur des modèles animaux », précise avec passion l'ambitieux doctorant. Et d'expliquer : « J'utilise plusieurs techniques de neurosciences comportementales, telles que l'autostimulation cérébrale, la chirurgie stéréotaxique (la stéréotaxie est une technique utilisée en neurochirurgie pour atteindre des zones du cerveau de manière précise), l'implantation d'électrodes dans le cerveau, la micro-injection cérébrale et la lésion neurologique. »
Au terme de sa thèse – dont la soutenance est prévue pour la fin de 2017 –, Marc Fakhoury sera en mesure d'identifier les parties du cerveau responsables de la motivation et de la récompense. « Ce qui aidera à mieux comprendre les mécanismes neurobiologiques de certaines maladies psychiatriques telles que la dépression, la schizophrénie et l'abus d'alcool », affirme-t-il.
Dès le début de son parcours universitaire, le jeune homme, originaire d'Achrafieh, s'est distingué par l'excellence de ses résultats académiques. En 2013, il décrocha la bourse Cernec, du Centre de recherche en neuropsychologie et cognition de l'Université de Montréal. À l'Université de McGill, où il compléta une licence en biochimie (en 2009) et une maîtrise en génie biomédical (en 2012), il obtient plusieurs bourses, notamment une bourse de recrutement, une bourse d'excellence et une bourse d'études supérieures.

Sérieux, ambitieux, déterminé
Après son baccalauréat français en 2006, l'ancien élève du Collège Notre-Dame de Jamhour s'installe à Montréal afin d'y poursuivre ses études universitaires. En 2011, alors qu'il est encore étudiant au master, il devient chargé de cours en biochimie. « J'ai publié une dizaine d'articles qui portent sur mes travaux de maîtrise – la nanotechnologie pour le traitement des maladies inflammatoires de l'intestin – et sur les travaux de mon doctorat – étude du système de récompense dans le cerveau », poursuit le jeune homme, qui va essayer de revenir au Liban, au moins deux fois par an, pour passer du temps avec sa famille, restée au pays du Cèdre.
Son message aux jeunes étudiants libanais ? « On peut tout réussir dans la vie. Je n'étais pas le plus brillant à l'école. Mais j'ai obtenu de bons résultats au bac et, aujourd'hui, je réussis très bien ce que je fais. »