Le 14 Mars accuse le Hezbollah de « servir les intérêts d’al-Nosra et de Daech »

Le secrétariat général du 14 Mars a dénoncé hier les tentatives menées par certains groupes terroristes en provenance de Syrie pour entrer au Liban, et plus précisément dans le nord de la Békaa.
« Il s'agit là d'une violation flagrante de la souveraineté nationale à laquelle il faut faire face par la même force, et par le biais de l'armée et des autorités légales libanaises. La responsabilité de la défense du Liban relève exclusivement de l'État libanais, conformément à la Constitution. Il s'agit également d'une responsabilité internationale, en vertu de la Charte de l'Onu et des résolutions internationales concernées, notamment la 1701 », a indiqué le secrétariat dans son communiqué final, dont le coordinateur général du 14 Mars, Farès Souhaid, a donné lecture à l'issue de la réunion.
« Les derniers événements ont ainsi révélé un certain nombre de faits qui s'imposent à tous les Libanais », indique le communiqué du 14 Mars.
« Les faits ont d'abord démenti l'équation posée par le secrétaire général du Hezbollah le 25 mai 2013, lorsqu'il avait appelé "ceux qui souhaitent se battre à se rendre en Syrie". Les batailles se déroulent désormais à l'intérieur du Liban, après l'échec du parti à mettre en place une "zone tampon", comme il avait prétendu par le passé, afin de protéger le Liban », note-t-il.
« Ensuite, les groupes terroristes sont déterminés à mettre leurs menaces en application et à importer la guerre au Liban, tant que le Hezbollah ne se retire pas des combats en Syrie. Cette détermination constitue un danger caractérisé contre le Liban, équivalent à celui que représentent les combats menés par le Hezbollah en territoire syrien », poursuit le communiqué.
Et d'ajouter : « De plus, n'importe quel affrontement entre les groupes terroristes et l'armée libanaise unifie les Libanais derrière leur armée nationale. Cette unanimité n'existe pas lorsque l'affrontement a lieu avec le Hezbollah en raison des considérations précitées, ainsi que des sensibilités confessionnelles au Liban. »
« Il est nécessaire de se poser des questions concernant les motifs de l'attaque qui a visé la patrouille israélienne dans les fermes de Chébaa, huit ans après l'adoption de la 1701. Ce jour-là, le Hezbollah s'était engagé à respecter la résolution en Conseil des ministres. Il l'avait fait de nouveau, sur le terrain, en 2006. En dépit du fait que l'opération soit limitée, comme le prétend Israël, et comme le montrent les résultats, elle a effectivement eu lieu dans le cadre des incidents de la Békaa, de la poursuite des négociations avec l'Iran sur le nucléaire et des divers conflits régionaux et internationaux qui en découlent », souligne le 14 Mars dans son communiqué.
« La théorie selon laquelle le Hezbollah serait responsable de la protection des frontières libanaises sert l'intérêt d'al-Nosra et de Daech, dans la mesure où elle appelle à une rupture interlibanaise et court-circuite le rôle de l'armée, de la même manière qu'elle supprime les frontières entre le Liban et la Syrie, facilitant ainsi, dans la pratique, l'extension du conflit syrien au Liban. Il s'agit de la posture idéale pour le terrorisme actuel, qui souhaite supprimer les frontières internationales et la souveraineté des États », ajoute-t-il.
« Une grande partie des Libanais est désormais proche du désespoir », note enfin le secrétariat général, appelant le parti chiite à débloquer l'élection du président de la République et à remettre ses armes à l'État.

Escarmouche Jreissati-Souhaid...