Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

L’Onu lance la chasse aux candidats au jihad

L'otage français détenu en Algérie décapité ; la coalition internationale poursuit ses frappes contre l'EI et vise des champs pétrolifères.

Aux termes de la résolution adoptée hier au Conseil de sécurité, les gouvernements devront « prévenir et empêcher le recrutement et les déplacements » d’individus voulant se rendre à l’étranger « dans le but de planifier ou de participer à des actions terroristes ». Brendan McDermid/Reuters

Un Conseil de sécurité extraordinaire a adopté hier une résolution contraignante pour endiguer le flot des jihadistes étrangers en Syrie et Irak, et contrer la menace qu'ils représentent pour leur pays d'origine.
Ce texte, adopté à l'unanimité, impose aux États, sous peine de sanctions, d'empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes comme l'État islamique (EI, ex-Daech). Ce sommet « sans précédent » était conduit par le président américain Barack Obama et rassemblait plusieurs autres chefs d'État et de gouvernement dont le président français François Hollande, selon notre correspondante à l'Onu Sylviane Zehil. La résolution contre le terrorisme mondial est d'ailleurs la plus importante que le Conseil de sécurité ait adoptée depuis la résolution 1373 la semaine du 11 septembre 2001.

 

(Lire aussi : L'Onu « sur la défensive » à l'ouverture du débat général de l'Assemblée générale)


Aux termes de la résolution, les gouvernements seront tenus de « prévenir et empêcher le recrutement et les déplacements » d'individus qui tentent de se rendre à l'étranger « dans le but de planifier ou de participer à des actions terroristes » ou d'y recevoir un entraînement. Les États devront aussi « empêcher l'entrée ou le transit sur leur territoire » de ces combattants étrangers quand ils seront en possession « d'informations crédibles » sur leurs intentions. Une disposition qui concerne notamment la Turquie, point de passage vers la Syrie. Toutefois, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vigoureusement défendu hier le rôle de son pays dans la recherche de la « paix régionale », rappelant devant l'Onu que la Turquie accueillait 1,5 million de réfugiés syriens et fustigeant l'inertie des pays européens.

 

(Lire aussi : La Turquie va-t-elle réellement se ranger auprès de la coalition contre l'EI ?)



Un peu plus tôt, M. Obama a rappelé que selon les experts, quelque 12 000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays avaient rejoint ces dernières années les organisations extrémistes en Irak et en Syrie. « Une résolution ne suffira pas, les bonnes intentions ne sont pas suffisantes, il faut que les paroles prononcées ici soient suivies d'actions concrètes pendant les années à venir », a affirmé le président américain. Ce dernier a aussi appelé hier le monde à s'unir pour « détruire » l'EI. « Le seul langage que des tueurs comme ceux-là comprennent est celui de la force », a lancé le président américain devant l'Assemblée générale de l'Onu à New York.
Par ailleurs, les États-Unis ont ajouté hier à leur liste noire onze personnes et une société accusées de faciliter l'envoi de combattants aux côtés « d'organisations terroristes » telles que l'EI, el-Qaëda et le Front al-Nosra.

« Crime odieux »
Au même moment, le groupe Jund al-khilafa, lié à l'EI, diffusait une vidéo montrant la décapitation en Algérie d'Hervé Gourdel, un guide de haute montagne de 55 ans. Le président François Hollande a dénoncé depuis New York « un crime odieux dont les auteurs devront être châtiés ». La France « vit une épreuve » mais « ne cède jamais au chantage », a-t-il asséné devant l'Assemblée générale de l'Onu. « Ma détermination est totale et cette agression ne fait que la renforcer », a-t-il poursuivi dans une allusion à l'intervention militaire française en Irak contre l'EI dont les ravisseurs de Hervé Gourdel se sont réclamés. La vidéo, postée sur des sites jihadistes et intitulée « Message de sang pour le gouvernement français », montre l'otage, agenouillé et les mains derrière le dos, entouré de quatre hommes armés et le visage dissimulé. L'instance de représentation de la première communauté musulmane d'Europe, le Conseil français du culte musulman (CFCM), s'est dit hier « horrifiée », dénonçant un « crime barbare ».

 



Sur le terrain, la coalition menée par les États-Unis a de nouveau frappé dans la nuit de mardi à mercredi des positions de l'EI en Syrie et en Irak. Selon des responsables américains, l'aviation jordanienne a participé aux frappes en Syrie. Des avions de la coalition ont visé « des positions et des routes d'approvisionnement de l'EI » dans les environs de la ville kurde de Aïn el-Arab (Kobané en kurde), complètement encerclée par le groupe extrémiste, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les frappes se poursuivaient hier soir et auraient même visé des champs pétrolifères. Rappelons que les jihadistes de l'EI en contrôlent une grande partie et s'en servent comme source de revenus.

 

(Repère : État des lieux des forces américaines au Moyen-Orient)



À ce niveau, le flot des Kurdes de Syrie qui fuient les combats entre les jihadistes de l'EI et les combattants kurdes autour de Aïn el-Arab pour se réfugier en Turquie s'est nettement ralenti depuis mardi, a-t-on appris hier de source officielle turque. Depuis le début de ce vaste exode, quelque 140 000 réfugiés kurdes ont été officiellement enregistrés par les autorités turques, selon la même source.

Ces développements interviennent au lendemain du début des frappes occidentales et arabes en Syrie qui auraient fait des dizaines de morts chez les jihadistes. Parmi eux, un combattant d'el-Qaëda en Syrie réputé mondialement pour ses talents de tireur, surnommé Abou Youssef al-Turki, qui a été tué mardi dans le premier raid américain contre un camp d'entraînement où il formait de nouvelles recrues, ont affirmé hier des militants. Les États-Unis avaient aussi affirmé avoir visé un groupe séparé lié à el-Qaëda et nommé « Khorassan », qui se préparait à mener des opérations meurtrières aux États-Unis. Mais les rebelles ont émis des doutes sur l'existence en Syrie d'un tel groupe. Toutefois, des informations faisant état de la mort, lors des frappes mardi, de leur leader présumé, Mohsen el-Fadhli, circulaient hier.

Enfin, le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haïdar, a déclaré hier que les raids aériens de la coalition internationale contre l'EI allaient « dans la bonne direction ». Le gouvernement de Damas a été tenu informé à l'avance de ces opérations, qui ne visent ni la population civile ni l'armée gouvernementale syrienne, a-t-il ajouté.

 

Lire aussi
En attendant l'heure des comptes, le point de Christian Merville

Khorassan : phénomène médiatique ou nébuleuse terroriste en gestation ?

« L'objectif ultime des pays du Golfe est d'amener Assad à un nouveau cycle de négociations »

 

Commentaire
Les limites du combat contre l'État islamique

Un Conseil de sécurité extraordinaire a adopté hier une résolution contraignante pour endiguer le flot des jihadistes étrangers en Syrie et Irak, et contrer la menace qu'ils représentent pour leur pays d'origine.Ce texte, adopté à l'unanimité, impose aux États, sous peine de sanctions, d'empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes comme l'État islamique...

commentaires (1)

Si on reflechissait un peu sans haine et sans precipitation , devant l'abominable execution de l'otage francais en algerie par les elements salafowahabites de daech , on devrait se dire que l'erreur faite par hollandouille il y a 2 ans et demi de dire que ces " jihadistes" etaient des combattants de la liberte lorsqu'ils se rendaient en Syrie , pays subissant un complot international implacable, rappelons nous les reunions , coalitions etc ... de soit disant rebelles laiques , democratiques etc... et rappelons nous aussi les paroles du president elu Bashar qui disait aux occicons de l'epoque , faites gaffe le terrorisme va vous tomber dessus comme la foudre , admettons aussi que ses paroles etaient prises pour des menaces voilees d'action des resistances sur l'occident , alors qu'elles ne servaient qu'a empecher l'horreur qui se passe aujourd'hui sous nos yeux . Et dire que l'occicon continue a faire la fine bouche en excluant l'Iran la Syrie et le hezb resistant de toute solution a l'eradication de cette peste noire qui s'abat sur le monde , en s'accrochant aux binsaouds allies aux sionistes usurpateurs . Rappelons nous , ca devrait nous aider a comprendre et ane plus faire d'aussi grandes erreurs!

FRIK-A-FRAK

10 h 12, le 25 septembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Si on reflechissait un peu sans haine et sans precipitation , devant l'abominable execution de l'otage francais en algerie par les elements salafowahabites de daech , on devrait se dire que l'erreur faite par hollandouille il y a 2 ans et demi de dire que ces " jihadistes" etaient des combattants de la liberte lorsqu'ils se rendaient en Syrie , pays subissant un complot international implacable, rappelons nous les reunions , coalitions etc ... de soit disant rebelles laiques , democratiques etc... et rappelons nous aussi les paroles du president elu Bashar qui disait aux occicons de l'epoque , faites gaffe le terrorisme va vous tomber dessus comme la foudre , admettons aussi que ses paroles etaient prises pour des menaces voilees d'action des resistances sur l'occident , alors qu'elles ne servaient qu'a empecher l'horreur qui se passe aujourd'hui sous nos yeux . Et dire que l'occicon continue a faire la fine bouche en excluant l'Iran la Syrie et le hezb resistant de toute solution a l'eradication de cette peste noire qui s'abat sur le monde , en s'accrochant aux binsaouds allies aux sionistes usurpateurs . Rappelons nous , ca devrait nous aider a comprendre et ane plus faire d'aussi grandes erreurs!

    FRIK-A-FRAK

    10 h 12, le 25 septembre 2014

Retour en haut