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Liban - New York

« La traque » d’Obama

Les clients de l'hôtel Waldorf Astoria à New York se souviendront longtemps de leur séjour en ces 23 et 24 septembre 2014 ! Dans la nuit du 22 au 23, ils se sont réveillés en sentant dans l'hôtel une animation particulière. Enquête faite, ils ont appris que le président américain Barack Obama serait des leurs au cours des prochaines heures. Depuis, ils n'ont cessé de le traquer pour tenter de l'approcher. En vain. Obama s'est transformé en « fantôme », avec toutefois des pouvoirs extraordinaires...
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'immense lobby de l'hôtel avec ses boiseries lourdes et ses lumières tamisées propices aux apartés s'est transformé en un immense hall de gare, où toutefois les voyageurs ne seraient pas pressés de prendre leur train. Les gens se sont mis à se dévisager sans arrêt dans l'espoir de reconnaître une personnalité. Du monde partout, les entrées bloquées, l'hôtel où le client est censé être roi est devenu une immense caserne grouillante de mystères et de chuchotements. Les clients prennent par exemple les ascenseurs et, brusquement, ceux-ci s'arrêtent en plein envol, dans une secousse qui ressemble à un tremblement de terre. Ils utilisent tranquillement le réseau Wi-Fi de l'hôtel et brusquement il n'y a plus rien, le système est totalement paralysé sans la moindre justification. Ils finissent par deviner ainsi les déplacements du président américain grâce à ces phénomènes étranges. Ensuite, ils se dirigent vers l'un des deux restaurants et là, leur regard se heurte à un rideau noir du plus mauvais augure. Le personnel, dont les langues se sont déliées tant il se sent marginalisé, explique que « Mr. President » prend un verre et que les épais rideaux noirs sont destinés à le dissimuler aux regards des curieux. Mais, en réalité, ils ne font qu'attiser la curiosité des clients. En vain, toujours. « Mr. President » reste invisible. Bon, il ne reste plus qu'un moyen pour le voir, grimper à son étage, le 32e, le dernier de l'hôtel qui compte 90 chambres par étage. Mais, là aussi, la mission s'avère impossible. Tous les accès à cet étage sont bloqués, les ascenseurs sont dotés de clés spéciales pour pouvoir l'atteindre et les escaliers sont investis par des gardes à l'air redoutable qui lancent d'un ton sans réplique : « Secret Service maâam. » Le seul moment où ils pourront apercevoir le président, c'est mardi dans l'après-midi, lorsqu'il décide de se rendre au Starbucks Café qui fait face à l'hôtel. Au grand dam des passants et des automobilistes, la très large Lexington Avenue est totalement fermée aux voitures et aux piétons. Mais les passants ne semblent même pas curieux de voir « le président ». Seuls les clients de l'hôtel qui voulaient entrer ou sortir à ce moment et qui restent coincés se contorsionnent pour apercevoir la haute silhouette élégante de M. Obama. Ce sera bien tout. Quelques heures plus tard ce même mardi vers 20 heures, ils devront aussi se contenter de rester postés aux entrées de l'hôtel pour apercevoir les invités du président à une réception privée au 32e étage. Rien à voir d'ailleurs avec la haute société libanaise. Les femmes sont d'une élégance à couper le souffle, généralement en robe longue, alors que les hommes portent avec prestance le nœud papillon. Il faudra attendre le lendemain et les photos publiées dans la presse américaine pour en savoir plus sur les invités, en majorité des membres de l'élite intellectuelle, économique et politique de New York, capitale d'une intelligentsia tout à fait particulière, cultivée et cosmopolite.
Ce sera tout. Mercredi matin, le président américain et sa délégation quittent l'hôtel pour le siège des Nations unies. Le président prononce son discours à la séance d'ouverture de l'Assemblée générale et assiste ensuite au déjeuner donné par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon aux chefs des délégations participant à cette session, dans le hall près de la salle de réunion de l'Assemblée générale où des tables rondes décorées de fleurs et de nappes blanches sont dressées. « Early and quick lunch », comme disent les serveurs, et le tour est joué. Le président américain quitte New York et le Waldorf Astoria retrouve un quotidien un peu pépère en comparaison avec l'agitation des deux précédents jours...

Les clients de l'hôtel Waldorf Astoria à New York se souviendront longtemps de leur séjour en ces 23 et 24 septembre 2014 ! Dans la nuit du 22 au 23, ils se sont réveillés en sentant dans l'hôtel une animation particulière. Enquête faite, ils ont appris que le président américain Barack Obama serait des leurs au cours des prochaines heures. Depuis, ils n'ont cessé de le traquer pour...

commentaires (3)

Scarlett, la phrase que j'ai le plus aimee: "Rien à voir d'ailleurs avec la haute société libanaise. Les femmes sont d'une élégance à couper le souffle, généralement en robe longue, alors que les hommes portent avec prestance le nœud papillon"...

Michele Aoun

18 h 30, le 25 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • Scarlett, la phrase que j'ai le plus aimee: "Rien à voir d'ailleurs avec la haute société libanaise. Les femmes sont d'une élégance à couper le souffle, généralement en robe longue, alors que les hommes portent avec prestance le nœud papillon"...

    Michele Aoun

    18 h 30, le 25 septembre 2014

  • C'est la première fois que je lis un article de S.HADDAD jusqu'à la fin. Carlos Achkar

    Achkar Carlos

    17 h 45, le 25 septembre 2014

  • C'est à dire que tant de gens n'ont pas pu voir le président Obama mastiguer son chewing-gum l'air pensatif sur Daech, dont il a permis l'installation et la consolidation en toute tranquillité en Syrie, en refusant avec une imprudence inouie en 2011-2012 les armes nécessaires à l'opposition syrienne modérée et plurielle. Par contre tant de gens savent bien maintenant où cette passivité de ce président a mené la Syrie, l'Irak, tout le Moyen-Orient et le monde.

    Halim Abou Chacra

    04 h 53, le 25 septembre 2014

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